samedi 13 octobre 2018

Hommage à Franck Venaille

Franck Venaille est mort le jeudi 23 août. Il laisse derrière lui une œuvre poétique considérable, à coup sûr l’une des plus importantes des cinquante dernières années.
« Cette poésie vient de loin, disait-il, d’une enfance jamais acceptée qui n’en finit pas d’intervenir dans ma démarche, d’une pensée souterraine qui se regarde dans le mirage de l’inconscient et de l’éros ».

Né en 1936 à Paris, il a vécu toute son enfance dans le XIe arrondissement, quartier qu’il aura longuement arpenté, saisissant au vol une multitude de fragments de vie qui se mêlent à la sienne et que l’on retrouve disséminés dans plusieurs de ses premiers recueils, notamment dans Papiers d’identité (1966).

« Maintenant vous voici dans les rues avec vos petits seins
vos genoux
vos épaules
toutes choses qui tiennent dans le nid d’une main
très douces et pareilles à des galets millénaires
fruités par les tempêtes
témoins de la précarité, des saisons, de la mort
avec vos jambes semblables à des ailes
l’arc-en-ciel fabuleux de votre linge
la halte du ventre deviné
Jeunes femmes rencontrées que je ne connaîtrai pas
toute aventure vaine meurtrie
et vous me devez déjà tant de comptes. »

Écorché, passionné, en proie à de terribles angoisses, lui, le « capitaine de l’angoisse ordinaire » n’aura jamais accepté tous ces freins, ces empêchements sans réagir. Et réagissant, il les a ajustés à sa langue, à sa voix, à ses mots, à son écriture pour mieux les cerner, les comprendre, les dépasser.

« Les mots sont enfermés dans un ventre, bien au chaud, dans une humidité protectrice. Mais certains d’entre eux étouffent et, d’angoisse, se mettent à crier, à bouger, à donner des coups de pieds à la mère poésie. Quand on la voit passer, ainsi, se tenant le ventre avec les mains, on la plaint, on la respecte, mais elle dégoûte aussi un peu. On lui foutrait bien des coups. On lui balancerait bien des cailloux. Et puis, un jour, ça sort ! Les mots apparaissent. On les agrippe et on les sort. » (entretien avec Dominique Labarrière, revue Monsieur Bloom, n° 4/5 (Mai 1980).

Pudique, mélancolique, souvent ironique avec lui-même, Franck Venaille aura fouillé au plus profond (au plus fragile, au plus tragique aussi) de son être sans relâche. Avec rigueur et obstination, il a convoqué ses blessures, ses deuils, ses failles originelles. Il les a frottés à son imaginaire. Les a fait descendre l’Escaut en sa compagnie. Les a emportés dans une Algérie en guerre qui les aura exacerbés plus encore. Il les a promenés à Trieste et à Istanbul. Leur a donné à lire et à décrypter les textes d’Umberto Saba, de Pierre Morhange, de Pierre-Jean Jouve (il a consacré un essai à chacun d’entre eux) et à écouter le galop effréné du cheval flamand qu’il devenait dès qu’il se retrouvait en vue de cette mer du Nord qui jouait en lui comme un aimant. Ce faisant, Il a donné naissance à un feu de braises intemporel, bâtissant jour après jour, pendant plus d’un demi siècle, une œuvre riche et dense.

« Je crois que toute écriture, fût-elle la plus saine, témoigne d’une béance et s’en nourrit. Il reste le grand chagrin. C’est surtout lui (est-ce une fleur vénéneuse ?) qui laisse le plus de traces sur le mur du jardin où joue l’enfant, l’enfant qui vient de découvrir son corps et en sera marqué pour la vie ». (entretien avec Hubert Lucot, dans L’homme en guerre, Paroles d’aube, 1996).

Le meilleur hommage que l’on peut rendre à Franck Venaille est tout simplement de le lire. Ou de le relire. Son dernier livre, L’enfant rouge, paraît en ce début octobre au Mercure de France où ont été publiés ses plus récents ouvrages.

(Photo logo : D.R.)

mardi 2 octobre 2018

Journal d'un timonier

Si Nikos Kavvadias est connu pour être l’auteur d’un unique roman, et qui plus est un chef-d’œuvre, puisqu’il s’agit de l’exceptionnel Le Quart, l’odyssée d’un cargo grec et de son équipage en mer de Chine, son œuvre ne se résume pourtant pas à ce seul ouvrage, publié en 1954. Elle a commencé bien avant, par des poèmes (son premier recueil, Marabout, date de 1933) mais aussi par plusieurs textes en prose initialement publiés en revues. Ce sont eux qui sont réunis dans ce volume. Presque tous ont été écrits en 1932.

Kavvadias a alors vingt-deux ans et il y a déjà quatre ans qu’il navigue. La ligne Alexandrie - Port Saïd – Marseille, sur laquelle il a débuté, avant d’embarquer sur d’autres bateaux, n’a aucun secret pour lui. Il la connaît bien et la décrit aisément. Mais ce qui l’intéresse, outre l’océan, ses humeurs changeantes et les multiples aléas de la vie sur un rafiot loin des côtes, ce sont les histoires que les marins se racontent à bord. La plupart tournent autour de l’agitation nocturne dans les ports où ils accostent et des femmes qu’on y rencontre à la sauvette, au hasard des bars et des tripots. Rien de ce qui se dit ou se murmure durant les traversées ne lui échappe. Le huis-clos est propice aux confidences.

« On ne parle jamais très fort sur les cargos. Les postes de proue sont toujours sombres, saturés d’odeurs lourdes, ils ressemblent à de grandes cellules de prison. »

La meilleure façon de s’en extraire reste le journal. Que le timonier rédige tout en tenant la barre. L’homme semble revenu de tout. Il ne ressemble pas aux autres. Il y a des mois qu’il n’a pas quitté le bateau. Belle lurette qu’il n’a pas couché avec une femme. Il explique comment et pourquoi il en est arrivé là. De temps en temps, il pense à sa mère, à sa sœur. Se souvient de la vie au village. Avant de revenir à la réalité. Qu’il affronte avec ses compagnons de travail. Qu’il portraiture volontiers. « J’ai connu un nombre incroyable de gens bizarres », dit-il.

En fait, tous les textes rassemblés ici (cela va du journal au récit en passant par les lettres et les chroniques) annoncent déjà Le Quart. Tous les thèmes chers à Kavvadias sont là. On y croise la solitude des marins, les diverses raisons qui les ont poussés à larguer les amarres, les virées alcoolisées dans les ports, les sentiments ambigus qu’ils nourrissent envers les femmes, leurs redoutables silences entrecoupés de tirades effrénées. Il ne lui faut jamais longtemps pour poser un décor et y faire bouger quelques personnages en les mettant en scène dans des aventures plus ou moins cocasses. Ainsi L’incroyable apparition du chef d’équipage Nakahanamoko, fantôme surgi de nulle part, découvert accroché en haut du mât d’artimon après que Le Perroquet vert, un clipper parti de Liverpool, eut essuyé un cyclone dans l’océan indien.

« C’était un Malais de petite taille, son visage ocre jaune rappelait celui d’un mort.
Nous nous regardions les uns et les autres, bouche bée, complètement abasourdis, nous n’en croyions pas nos yeux. »

Cette nouvelle inachevée (et néanmoins haletante) nous emporte dans un monde maritime peuplé d’histoires et de récits sans doute hors normes mais toujours terriblement humains. Kavvadias n’a jamais cessé de les capter, de les transcrire et de les porter grâce à son sens aigu de la narration. Ce volume – qui ne déroge pas à la règle – est une belle invitation à découvrir, une fois encore, ce monde qui tangue loin de la terre ferme, en compagnie d’un expert en la matière. L’écrivain navigua jusqu’à sa mort, en février 1975. On raconte que le jour de ses obsèques, dans le plus vieux cimetière d’Athènes, les dockers du port du Pirée lui rendirent hommage en versant de l’eau de mer sur son cercueil.

Nikos Kavvadias : Journal d’un timonier et autres récits, traduit du grec par Françoise Bienfait, postface de Gilles Ortlieb, Éditions Signes et Balises.

mardi 25 septembre 2018

Le coeur de l'Europe / Terminus Schengen

Les deux livres qu’Emmanuel Ruben vient de publier presque simultanément sont indissociables. L’un et l’autre ont pour point de départ Novi Sad, une ville située dans le nord de la Serbie. Il y a longuement séjourné et s’est déplacé dans les pays proches, autant en géographe qu’en bon connaisseur de l’histoire (souvent tragique) de ces lieux, emportant avec lui quelques livres essentiels, à commencer par Le Pont sur la Dina, d’Ivo Andrić. Il a suivi les rives du Danube et ses ponts détruits pendant la guerre. Il a fait étape à Sarajevo, à Visegrád, à Goražde et ailleurs. Il a pris le pouls de ces territoires aux frontières mouvantes où cohabitèrent, il n’y a pas si longtemps, religions et langues différentes. Il a vu les gens vivre, les a rencontrés et écoutés.

Le Cœur de l’Europe est un journal de bord tenu au fil de ses périples en ex-Yougoslavie durant l’année 2015 tandis que Terminus Schengen est un long poème, en plusieurs parties, un texte-cri qui suit l’avancée et le raclement du train sur le ballast tout en donnant à entendre la voix des réfugiés qui marchent sous couvert, à l’écart, invisibles mais néanmoins présents derrière les talus, les herbes et les arbres qui défilent. Ceux qui se cachent ainsi ont, pour la plupart, fuient la guerre en Syrie et traversé de nombreux pays avant de venir se heurter au mur de barbelés qui se dresse à la frontière hongroise.

« Regardez cette utopie rayée dont vous avez fait une prison.
Regardez ces frontières fantômes qui se réveillent sous nos pieds.
Vous avez cru les démanteler mais les barreaux de vos États-cages
ont laissé leurs ombres en filigrane sur les cartes
et vous êtes restés captifs de ces ombres qui ont fait de la terre
cette triste utopie quadrillée par vos conquêtes. »

Ainsi s’exprime le chœur des réfugiés et il est bon de l’écouter, de percevoir ce qu’ils disent de cette vieille Europe qu’ils pensaient accueillante et qu’ils découvrent cadenassée, peureuse, repliée sur elle-même et dirigée, gangrenée par des forces nationalistes qui pourraient devenir tout aussi redoutables que celles qu’ils ont laissé derrière eux. Le Cœur de l’Europe, que Nicolas Bouvier (cité en exergue) situait dans les Balkans est devenu dur et froid, pour ne pas dire glacial, refoulant ceux qui tentent d’y entrer.

« Je vois soudain, agglutinés à la vitre d’un autre train, une foule de visages hagards, des multitudes de bras qui surgissent dans la nuit, des enfants agrippés au sein de leur mère, j’entends des cris, des râles, des soupirs. (…) Ces gens parqués dans des compartiments comme des bêtes, je sais bien d’où ils viennent, je sais qui les refoule, je sais quel enchaînement de faits entraîne cette panique – ces gens qui ont fui Daesh veulent gagner la zone Schengen au plus vite, avant que la Hongrie de Viktor Orban ne leur claque la porte au nez. »

D’un texte à l’autre, du journal de bord au poème puissant, Emmanuel Ruben se montre incisif et précis. Il s’arrête, regarde, note, argumente, s’ouvre aux autres. La réalité qu’il découvre a peu à voir avec l’Europe dont il rêve mais certaines rencontres le confortent dans son désir d’exister plus librement et autrement sur ce continent qui, à force de se fermer comme une huître, risque bien d’imploser. Il décrit les blessures de la terre et des villes (notamment celles dues à l’histoire récente) et plus encore celles des hommes qui se cramponnent à des bouts de terre fractionnés par de multiples poste-frontières.

« Dans le petit atlas en miettes étalé sur ta couchette
tu parcours du doigt l’Europe de l’Atlantique au Bosphore
l’Europe est si petite, si étroite, si étriquée, que tu te dis parfois qu’il faudrait l’étirer – on croirait une vieille chemise qui a rétréci au lavage ; à défaut de pouvoir s’élargir vraiment, elle n’a cessé d’étouffer le reste du monde
et d’emprisonner les peuples dans la camisole des empires ou des nations. »

Emmanuel Ruben : Le Cœur de l’Europe, éditions La Contre Allée et Terminus Schengen, éditions Le Réalgar.

dimanche 16 septembre 2018

Une mite sous la semelle du Titien

Il sait que beaucoup d’auteurs « ont fait ça », et parmi eux les plus grands, Montaigne bien sûr mais également « les Des Forêts et les Tu Fu ». Il les lit, apprécie leur compagnie et s’est mis, lui aussi, à « noter le pas notable », ces riens qui semblent inutiles et qui, s’accumulant, permettent de découvrir les paysages intimes et les différentes étapes d’un parcours de vie sensible et intense.

« Cela ne mène à rien, c’est juste des menus moments de résistance, élémentaire & légitime plaisir d’exister. »

Ces moments deviennent chez Lambert Schlechter des fragments littéraires qu’il cisèle depuis 2006. Il les réunit dans Le murmure du monde, vaste projet dont voici le septième volume. Il possède, comme les précédents, sa propre architecture, en l’occurrence 108 textes construits selon une contrainte bien précise : 

« Tout ce que tu as à écrire, tu l’écriras en vingt-neuf lignes, mille signes, les thèmes ne sont pas choisis, les thèmes tombent, s’imposent. »

La plupart sont récurrents, que l’on repérait déjà auparavant. Ainsi les références aux écrivains, philosophes et poètes (anciens ou contemporains) qu’il lit avec assiduité. Ainsi les bouffées érotiques qui s’emparent de lui dès qu’il se remémore ou imagine une séquence de volupté partagée. Ainsi la mélancolie qui le désarçonne fréquemment. Ou le moment de grâce passager – infime et salvateur – qui lui redonne de l’énergie. Sa mémoire est constamment à l’écoute. Il n’a pas besoin de la solliciter. Elle reste en éveil et surgit sans crier gare, vient s’immiscer dans le présent ordinaire, réactive un fait précis, une date, une photo, une lecture, un voyage. Il arrive qu’elle se heurte à des épisodes plus douloureux. Ou qu’elle ravive certains ravages intérieurs. Il les note posément, cherche le difficile point d’équilibre entre sagesse et souffrance et finit par s’en remettre aux mots, les frottant, dès qu’il en a la possibilité, à sa sensualité en alerte.

Lambert Schlechter observe, questionne, réfléchit, lit beaucoup, se laisse surprendre par la lumière, note ce qu’il voit et ce qu’il ressent. Il varie les thèmes et les développe en suivant simplement le cours de sa vie et de ses pensées, procurant par là même au livre qui se construit sous nos yeux une incomparable densité.

Au fil de ce volume, il évoque à plusieurs reprises un événement qui l’a profondément marqué. Le 18 avril 2015, sa maison-bibliothèque de Eschweiller, au Luxembourg, a brûlé. Des milliers de livres, ainsi que ses carnets et ses manuscrits, sont partis en fumée. « Je ne pourrais jamais me remettre de ça », dit-il en songeant aux livres perdus, revoyant les titres, le nom des auteurs, les étiquettes, les planches sur lesquelles ils se trouvaient en même temps que le feu qui embrasait tout ce qu’il effleurait.

« Dans mes quotidiens cauchemars, je déambule à travers ma bibliothèque et examine un à un les livres qui n’existent plus. »

Lambert Schlechter : Une mite sous la semelle du Titien, éditions Tinbad.

mercredi 5 septembre 2018

Rougeville

Quand il décida, vers 1976, de quitter Rougeville, où il avait passé son enfance et son adolescence, Patrick Varetz entendait ne plus jamais y remettre les pieds. Les circonstances ont fait qu’il n’a pas pu tenir sa promesse. La dernière fois qu’il s’y est rendu, c’était en 2010, lors du décès de sa mère. Aujourd’hui, il y retourne à nouveau mais sans se déplacer physiquement. C’est une promenade virtuelle qu’il s’offre, et ce grâce à Google Street View. Il sillonne ainsi la ville à son aise, posté derrière l’écran, faisant retour sur ces lieux et sur lui-même.

La vie qu’il a mené durant les années qui ont suivi son départ n’a pas été à la hauteur de ses espérances. Ce fut, bien au contraire, une période où il ne s’est jamais senti en règle avec lui-même. Il en a nourri un sentiment d’imposture. Il se remémore, sans se ménager, son parcours en dents de scie tout en arpentant les rues d’une cité qui s’est inexorablement dépeuplée et appauvrit après la fermeture de la mine. Les commerces de proximité ont disparu au profit des grandes surfaces. Des écoles ont été rasées, des maisons détruites, des cafés fermés. Le centre s’est vidé en même temps que les modestes comptes en banque. La peur s’est installée dans les têtes, tout comme le repli sur soi. Le rouge (des communistes qui étaient élus à la mairie depuis des lustres) a dangereusement bruni.

« Les crises se succèdent, leurs effets s’additionnent, et la contamination gagne. Comment pourrait-il sérieusement en être autrement ? Dois-je vous rappeler les scores réalisés par l’extrême droite lors des trois dernières élections ? Autrefois, on vous envoyait au fond de la mine – parfois dès votre plus jeune âge – et le maigre salaire que vous en rapportiez, tous les quinze jours, servait à alimenter l’économie locale. Mais qu’en est-il à présent, quand il y a de moins en moins de travail et aucune perspective ? »

Celle qui s’exprime ainsi, c’est la seconde voix du livre, celle de la ville. Elle retrace, entre faits avérés et légendes, un passé qui tranche avec sa décrépitude actuelle. Pendant ce temps, le narrateur poursuit sa déambulation. Il retrouve ici l’église où eurent lieu les obsèques de sa mère et où se trouverait la crypte de la famille de Rougeville, là le cimetière où sont enterrés ses grands-parents, ailleurs la rue où habite toujours ce père qu’il ne voit plus. Chaque zoom le renvoie à une histoire (la sienne) qui a débuté ici et qui y est indéfectiblement liée.

« Passé la quarantaine, je m’étais finalement mis à écrire de la littérature avec les mots d’un autre. Chaque phrase que j’alignais à la suite des précédentes, avec le sentiment d’avancer au jugé, venait résonner étrangement à mon oreille (comme une langue inconnue). »

Au fil de sa promenade, ponctuée de fréquents retours en arrière, Patrick Varetz aborde également la matière même de ses romans - publiés chez P.O.L. - (« je prenais un malin plaisir à retourner fouiller parmi les ténèbres de mes origines »), revient sur son inclination à se sentir étranger à lui-même en dévoilant tout (« la faiblesse de caractère de mes parents, leur propension au renoncement et à la défaite, la violence et la folie qui marquaient leur destin ») et rappelle ce qu’il s’interdisait alors (« c’était de situer l’action à Rougeville, tant j’étais convaincu que l’évocation de ma ville natale ferait figure de lieu commun »).

Il se rattrape on ne peut mieux puisque Rougeville, territoire intime qui, géographiquement, n’existe guère – mais qui ressemble sans doute beaucoup à Marles-les-Mines, son vrai lieu de naissance – a bel et bien, désormais, une existence littéraire.

Patrick Varetz : Rougeville, éditions La Contre Allée