mercredi 20 avril 2022

Annkrist

Il y a d'abord eu, se faufilant entre le fracas des trains qui se cognaient dans la gare de triage et les roulements du vent en haut de l'immeuble, le timbre de cette voix étrange, jamais entendue, qui semblait sortir de nulle part, qui épousait la torpeur de la nuit, qui parlait de prison, de sortie d'usine, de ruelles sombres, de lumières irisées sur le port, de la solitude perceptible jusque dans l'eau trouble des flaques, une voix rauque, tendue qui vibrait, se glissait à hauteur de fenêtres pour accompagner les ombres des inconnus qui frôlaient les murs gris de la rue haute ou de La rue mauve
 

« Mon cœur bat à l'envers, voici une nuit qui a faim

La nuit a sur ses mains une odeur d'assassin...

Je m'enfouis sous les porches de la caverne des rues

Avec ma trouille moche... j'ai l'air d'avoir bu... !

 

 Cette voix, c'était (c'est) celle d'Annkrist que j'écoutais pour la première fois et qui n'a pas mis longtemps à m'émouvoir et à me transporter ailleurs. Les lieux qu'elle évoquait – en les ciselant avec des mots simples, des images précises – était peuplé d'êtres solitaires, presque invisibles, qui vivaient dans les angles morts de la ville et que l'on ne pouvait espérer rencontrer qu'à certaines heures de la nuit, quand la fièvre des touchers délicats délivrent de la fatigue.

Outre la voix et les mots, il y avait le son, la tonalité, la musique, les arrangements, le blues, tout ce qui s'imbriquait pour former un ensemble indissociable, une ambiance particulière où la mélancolie devait composer avec l'envie de vivre, de partager, de se frotter au réel, d'exprimer son ressenti, de s'inventer des espaces de liberté. Je vivais alors, travaillant de nuit au tri postal à Trappes, dans une cité-dortoir de la banlieue ouest et les chansons d'Annkrist m'ont extirpé du lieu en un clin d’œil. Les séquences âpres, lancinantes, parfois oniriques, souvent un peu secrètes, qu'elle donnait à entendre me donnaient l'illusion de me balader dans les rues de Brest et son imaginaire me rapprochait de ce qui était alors mon quotidien. Je recevais pleinement ces textes. Qui s'ancraient dans la nuit urbaine, se nourrissaient de lumières légèrement bleutées et de personnages qui n'attendaient pas l'arrivée des petits matins pour s'éclipser.

(extraits)

Annkrist, éditions Goater, livre (textes de toutes les chansons enregistrées ainsi que discographie complète, témoignages et photos) présenté et coordonné par Jean-Claude Leroy 

On peut retrouver (et écouter) Annkrist sur le site Tiens, etc.


mercredi 13 avril 2022

Ainsi parle le mur

Le mur dont il est question dans le titre du roman de Pascal Commère est doté d’un étrange pouvoir. On dirait que tous les villageois qui avaient l’habitude de projeter leur ombre sur lui sont entrés dans sa mémoire. C’est du moins ce que remarque le narrateur. Il lui suffit de l’effleurer du plat de la main pour revoir leurs silhouettes et pour l’entendre évoquer la personnalité bien affirmée de plusieurs de ces autochtones qui formaient communauté. Jadis, il s’adossait contre lui quand il attendait Yan, homme vif et débrouillard, avec lequel il s’était lié d’amitié, dès l’enfance, le considérant comme un grand frère capable de pallier la mort du père. Mais aujourd’hui Yan est entré dans une nuit dont il ne sortira pas. Seules les pierres parlantes peuvent le remettre d’aplomb. Au travail, au cinéma, au bistrot ou à la fête foraine.

« Et d’un !, tu t’écries. Et cela d’une voix forte comme toujours lorsque tu atteins ton but, puis tu souris, détends tes bras, tandis que le forain face à toi sort une balle de son tablier, la fait tourner entre ses doigts avant de la glisser dans la culasse. Est-ce parce que je ne sais pas tirer, je me blottis contre toi. Si près que je respire une odeur d’eau de Cologne et de sueur. »

C’est grâce aux mots, avec lesquels il se sent en affinité et qu’il prend plaisir à assembler à sa guise, que le narrateur peut répercuter les faits et gestes dont il a été témoin. Ils l’aident à reconstituer la vie du village, avec ses habitudes, ses anecdotes, ses personnages, ses figures marquantes. Il y a là Petit Soleil et sa faux, Grand Joly et son tambour, l’Évêque, le boucher à la lame implacable, Bou Diou, la femme noire qui « parle toujours du Bou Diou », Roger-qui-n’était-pas-Roger, Marie-Bé qui emmène sa vache au taureau et bien d’autres dont on ne connaît le plus souvent que le surnom, « Poitrin, Tend-Cul, Baille-ta-Gueule ou Transpire ».

« Prépuce s’approche du mur. Colle son ventre à la pierre, et son ventre sur la pierre laisse une écriture jaune. Et parce que je suis seul, est-ce que tu rentres bientôt, les mots dans ma tête se bousculent, en appellent d’autres. Cacheraient-ils des ombres ? »

Au fil du récit, celui qui parle grandit, devient adolescent et découvre le monde des adultes en gardant son regard étonné. Les années défilent. Sa mémoire se remplit d’histoires. Elle est comme un mur tactile qu’il effleure, par la pensée, pour que reviennent ces scènes éparses qui défilent, s’entremêlent, donnent à voir hommes et femmes au quotidien dans un village où la plupart exercent un métier qui met leur corps à l’épreuve. C’est également le cas de Yan, que le narrateur suit en permanence, se rappelant des différents moments vécus en sa compagnie. Il le fait en fragmentant sa remémoration pour y intégrer ses visites à l’hôpital où il assiste, impuissant, à l’anéantissement de cet homme dynamique, victime d’un accident, dont seules les mains bougent encore.

« Tu semblais tout petit sur la route. Sous le choc ton corps était presque redevenu celui d’un enfant. C’était un mercredi. La veille de mon anniversaire, je m’en souviens. Tu allais chercher du ciment, c’est du moins ce qu’on m’a dit quand j’ai téléphoné. »

L’écriture de Pascal Commère est dense et prenante. Il élabore son roman par touches successives, toujours poétiques, pas forcément chronologiques (les souvenirs le sont rarement), et réussit ainsi à donner corps à une histoire où les deux personnages centraux sont entourés d’une palanquée d’autres qui ne sont en rien secondaires. Tous, avec leurs différences et leurs particularités, alimentent la chronique (courant sur quelques décennies) d’un village qu’il fait bon visiter et arpenter en lecture en se réservant, en prime, plusieurs rencontres hautes en couleurs.

Pascal Commère : Ainsi parle le mur, éditions Le Temps qu'il fait.

lundi 4 avril 2022

Les heures

Lire Anne-Marie Beeckman, c’est entrer dans un monde que notre carapace blindée au réel nous empêche souvent de percevoir. Il est pourtant là, empli de sensations, à disposition pour peu que l’on ait gardé à portée d’esprit une part d’enfance, avec ses rêves, son imagination fertile, ses émotions, ses émerveillements, avec sa nature tranchante, ses contes, ses légendes où passent (et meurent aussi) des animaux aux yeux vifs et aux ventres qui quémandent. Pour pénétrer dans ces recoins secrets, rien de mieux que ce livre d’heures où mois et saisons égrènent leurs odeurs, leurs humeurs, leurs jeux d’ombre ou de lumière et leurs désirs susceptibles de donner de l’élan à tout être prêt à les recevoir et à s’en imprégner.

« Avril au campanile, noce de l’aiguille et du fil. Prépondérance du vert. L’étang, fourré de laîches et de petit-gris, retient les rames. Du fond du lac monte une bulle. C’est avril, tout s’effile et les avrils anciens sont écartés aux ronces. S’enfle le ventre de la parturiente, mûres noires en gésine.

Avril voulait la langue des oiseaux dans sa flûte. Avril poussait son herbe sur les tombes joyeuses où les amants passent aux cornes des béliers un anneau hésitant. Avril voulait rouler comme une pomme au bord du seau.

Avril aurait bien voulu, Mais avril mourait. Mai pourrait survivre. »

Les mois défilent. Le calendrier s’enrichit d’instants précieux, happés en regardant les haies onduler sous le vent de mai ou en surprenant les gémeaux qui basculent dans les andains de juin. Ailleurs « hommes et femmes partent pour la chasse au faucon ». L’été étire sa lumière. Les chèvres sont douces et les « grives saoules ».

« On regarde une bouffée de brume monter de la rivière. En un clin d’œil, la terre a disparu. On ne se cogne plus au fer acéré de l’ogre. On envisage un destin de ouate. Puis tout se déchire, on avale une goulée d’air. »

Parfois les heures voyagent. Anne-Marie Beeckman se transporte alors au Moyen-Age. Ou s’embarque pour le Grand Nord. En suivant Ursine, l’ourse au pelage mouillé (et parfois gelé) qui cherche de quoi augmenter son taux de graisse en pataugeant dans les cours d’eau ou en guettant du cormoran frais sur les berges.

« Ursine, les traces sanglantes autour de ton museau ne sont pas jus d’arbouse. On dit aussi busserole. On dit raisin d’ours. Mais au bel aujourd’hui ta faim est d’autre sorte. La grande volaille blanche se raidit et succombe, on trouve un enfant étendu sur une aile de cygne. »

Suggestive à souhait, recelant de nombreuses associations de mots qui n’ont pas l’habitude de s’accoler (et qui ouvrent ainsi en grand les fenêtres de l’imagination), la poésie d’Anne-Marie Beeckman est claire et lumineuse, comme peut l’être l’eau d’une rivière qui donne à voir le gravier doré de son lit en même temps que le ciel qui se reflète à sa surface. Poésie magique, sensuelle, d’une enivrante fraîcheur.

 Anne-Marie Beeckman : Les heures, éditions Pierre Mainard.

jeudi 24 mars 2022

L'Ukrainienne

Dans sa préface à l’édition française, Josef Winkler revient sur la genèse de son livre. En 1981, ayant grand besoin de calme pour finir son troisième roman, Langue maternelle (qui paraîtra l’année suivante), il décide de quitter Vienne et loue une chambre dans une ferme, à Mooswald, village de montagne en Carinthie. Il y arrive avec son manuscrit et sa machine à écrire Olivetti. Dans la journée, il travaille à l’élaboration de son texte et il ne descend que pour la collation du soir. S’ouvrent alors des moments particuliers durant lesquels il commence à échanger avec sa logeuse. Celle-ci, Valentina Steiner, lui parle de son passé, de sa vie rude, semée d’embûches, et lui apprend qu’elle a, elle aussi, il y a longtemps, occupée la chambre où il s’est installé. C’était en 1943. Elle avait alors quinze ans. Originaire d’Ukraine et déportée en Autriche par les allemands, dans le cadre du travail obligatoire, c’est dans cette exploitation agricole, qu’elle n’a jamais quittée, qu’elle fut placée. Sa sœur, qui connut le même sort, fut recrutée dans une autre ferme avant de quitter le pays après la guerre. Quand à sa mère, elle resta en Ukraine et elle ne la revit jamais.

Celle qui se confie à Josef Winkler a épousé l’un des fils de la ferme Steiner, où elle arriva, exténuée et malade, après un long périple à bord d’un wagon à bestiaux.

« Soir après soir, je l’écoutais. Elle attirait souvent mon attention sur le fait qu’elle m’avait logée dans cette même chambre où elle l’avait été elle aussi après avoir été transportée de force en Carinthie et où des années durant elle avait dû dormir près d’une servante. »

C’est l’histoire de cette femme, qu’il rebaptise Nietotchka Vassilievna Iliachenko, et de sa famille ukrainienne que raconte Josef Winkler. Son livre est construit en deux parties. Dans la première, il revient sur l’année qu’il passa à Mooswald et sur le destin de celle dont l’arrachement aux siens ne fut pas la seule des épreuves douloureuses qu’elle eut à traverser. Auparavant, il y avait eu, dans les années 30, la famine organisée par le pouvoir soviétique, la confiscation de toutes les terres et la création des kolkhozes. Ceux qui ne pouvaient ou ne voulaient pas y travailler risquaient la mort ou la déportation. Ce fut le cas de son père, amputé d’une jambe pendant la première guerre mondiale, qui quitta le village pour sauver sa peau après avoir été dépouillé de tous ses biens (maison, terre, bêtes et outils) et qui ne donna jamais plus de nouvelles.

« Il fut constamment menacé par les chefs du kolkhoze de Doubynka, ces gros bonnets comme Nietotchka les appelait, et il dut finalement prendre la fuite pour ne pas être pendu, abattu ou envoyé en Sibérie séance tenante. »

La seconde partie, bien plus longue, est la retranscription des propos de Nietotchka, qu’il enregistra au magnétophone et qui lui raconta en détail son parcours, depuis sa naissance en 1928, sans rien éluder, avec une grande liberté de paroles, des redites pour préciser, des interruptions, des sauts chronologiques et de soudaines remémorations qui la font circuler en méandres dans ses souvenirs. Si Josef Winkler se met en retrait, c’est néanmoins lui qui tient la plume et qui donne de l’allant et de l’énergie à ce récit autobiographique saisissant d’humanité et de réalisme. Celle qui parle n’a rien oublié de sa vie en Ukraine. Des souffrances physiques et morales, de la faim qui la tenaillait, de sa détermination à aller mendier dans les villages voisins (où on ne la connaissait pas) pour apporter du pain à sa mère malade, des épidémies qui se propageaient, des kolkhoziens qui menaient la vie dure aux villageois, des nombreux morts et de l’arrivée des allemands qui, vus un moment par certains comme des libérateurs, capturèrent ensuite un membre de chaque famille pour le travail obligatoire.

« En janvier 1943, à Doubynka, on a appris qu’une personne de chaque maison allait devoir partir s’installer en Allemagne pour travailler. Une personne doit aller en Nimetchyna, c’est comme ça qu’on disait pour l’Allemagne, partir, pour ainsi dire s’enrôler. C’était injuste mais dans notre famille, ce sont deux personnes qui ont dû partir, Lidia et moi ».

Suivent le voyage à travers plusieurs pays d’Europe de l’Est dans les wagons à bestiaux et l’arrivée en Carinthie. Où elle s’adapte, travaillant aux champs et s’occupant des bêtes le soir. Avec, là encore, la mort aux aguets. En particulier, celle de sa future belle-mère, qui la considérait comme membre à part entière de la famille. Au fil de son récit, extrêmement vivant, revient régulièrement la figure de sa mère, Hapka Davidovna Iliachenko, restée seule en Ukraine. En fin d’ouvrage, Josef Winkler donne à lire les lettres qu’elle adressa à ses filles. Elles vont de 1957 à 1974 et disent sa solitude, son espoir de les revoir, sa déception de ne pas recevoir de leurs nouvelles aussi souvent qu’elle le souhaiterait. La dernière lettre, écrite en juillet 1974 par des voisins, annonce aux deux sœurs la mort de leur mère.

« Elle a été enterrée au cimetière du village (….) avec tous les honneurs revenant aux défunts. Son plus grand souhait était de vous voir, vous et Lida, ce rêve la faisait vivre. »

L’Ukrainienne se place au-delà du témoignage. Histoire personnelle et grande Histoire s’entremêlent, dans des territoires que Josef Winkler connaît bien. Le village de Mooswald surplombe en effet la vallée où se trouve la ferme de ses parents, dont il a retracé la vie dans quelques uns de ses précédents romans ( notamment Requiem pour un père, Verdier, 2013 et Mère et le crayon, Verdier, 2015). Une vie rude, rivée au travail de la terre, corsetée par le poids de la religion, qui rend les êtres taciturnes et rugueux envers les autres, ce qui n’est pas le cas de Mme Steiner. Qui se confie pour que son histoire soit sauvegardée.

 Josef Winkler, L’Ukrainienne, traduit de l’allemand (Autriche) pat Bernard Banoun, éditions Verdier.

mardi 15 mars 2022

Captive

Elle essaie, là où elle vit désormais, dans le calme d’une maison à la campagne, de se reconstruire et de mettre à distance un passé avec lequel il lui est impossible de rompre. Il faut dire qu’il est plutôt lourd pour ses épaules fragiles et qu’il revient régulièrement la visiter en l’obligeant à repenser à certaines scènes douloureuses.

Tout a commencé un matin, quand deux gendarmes sont venus la cueillir à domicile pour l’entendre au sujet de la mort de son patron, un restaurateur d’une cinquantaine d’années.

« La grille ainsi que la porte de l’établissement étaient ouvertes. L’homme était mort d’un vilain coup à la tête, asséné avec la batte de base-ball que Michel, le vigile, cachait sous le comptoir au cas où un danger se présenterait. »

Léa, la narratrice, chargée de la plonge et du ménage, qui est chaque soir la dernière à quitter les lieux, est soupçonnée du meurtre. Lors de leurs auditions, ses collègues de travail (avec lesquels elle n’a aucune affinité) n’ont pas hésité à la charger, précisant qu’elle était en conflit avec le patron, qui s’apprêtait d’ailleurs à la licencier. Il y a contre elle de fortes présomptions de culpabilité et la confusion de ses réponses n’arrange rien.

« Leur assurance me terrifiait, cette certitude qu’ils avaient de ma culpabilité. J’étais emportée par un processus inexorable dont j’étais impuissante à enrayer les rouages. En moi, tout s’écroulait. J’ai levé les yeux vers eux dans une supplication muette pour qu’ils mettent fin à cette mécanique infernale. »

Condamnée, pour un acte qui semble lui être sorti de la tête, elle va devoir, durant ses cinq ans d’emprisonnement, dans un univers carcéral qui est minutieusement décrit, avec ses heurts, ses bruits, ses suicides, faire retour sur ces événements qui ont coupé son existence en deux. Un jour, par hasard, lors d’un atelier d’écriture, un déclic lui permet d’y voir plus clair. La brume se déchire enfin. Oui, elle a empoigné la batte de base-ball, mais c’était pour se défendre.

« Ma métamorphose a pris fin aussi soudainement qu’elle avait commencé. J’ai cessé d’écrire, posé mon stylo à côté de la feuille, vidée de toute énergie. Je ne savais pas de quel soubassement de ma mémoire ces mots étaient issus. »

Même après sa libération, la narratrice se sent captive. Sa mémoire la tient en laisse. Elle va devoir la dompter, y mettre de l’ordre, gommer ses dénis, nommer et accepter les faits. L’environnement agréable où elle commence à prendre ses marques, sous le regard bienveillant du propriétaire de la maison où elle vit, loin de la ville, et qui sait, lui, d’où elle vient, va l’aider à mener à bien ce long cheminement.

En une écriture simple, parfois elliptique, capable de changer de rythme quand il le faut, Elsa Dauphin déroule des séquences de vie où alternent la dureté d’un passé âpre et le silence d’un présent mis à profit par une femme fragile et volontaire qui entend se bâtir un avenir plus serein. Elle sait, intuitivement, qu’elle y parviendra mais qu’il lui faudra du temps et que sa solitude du moment est une étape nécessaire.

Elsa Dauphin : Captive, éditions Lunatique.