jeudi 28 juillet 2022

Toujours plus autrement sur terre

Belle initiative des Éditions de l’Atelier de l’agneau qui publient, in extenso, le dernier tome des œuvres complètes de Guennadi Aîgui. Les poèmes, écrits entre 1986 et 2004, et édités à Moscou en 2009, permettent d’entendre à nouveau la voix singulière, intuitive, simple, empreinte d’un certain dénuement, s’approchant parfois du silence, de l’un des poètes majeurs de la seconde moitié du vingtième siècle. Né en Tvouvachie en 1934 et décédé en 2006, Aïgui a été publié en France dès 1976, grâce à Léon Robel, ainsi qu’un peu partout à travers le monde alors qu’il était impossible de le lire dans son propre pays jusqu’en 1985, sa proximité avec Boris Pasternak n’y étant pas pour rien. Il a longtemps vécu dans la clandestinité, n’étant visible que dans l’underground russe.

« plus pauvres parmi les pauvres nous sommes
de ceux qui ne sont pas grand-chose
c’est ainsi que nous faisons tous deux bon ménage : l’un
joignant les Deux Bouts l’autre depuis toujours
Ouvrant la Marche »

Olga Sedakova, dans sa préface à l’édition russe, évoque une « poétique de la pauvreté ». Celle-ci traverse en effet l’œuvre d’Aïgui et l’amène à écrire avec concision, cherchant le mot juste pour dire ce qui vibre en lui dès qu’il pose son regard sur les territoires immenses qui l’accompagnent depuis l’enfance : les champs à perte de vue, la plaine de la Volga, les neiges ou les moissons qui peuvent tout recouvrir. Ce qu’il perçoit alors, c’est la fragilité de l’humain, la sienne s’ajoutant à celles de tous ceux qui l’on précédé.

« que résonne le "je suis vieux" du champ habité du monde
moi je continuerai à voir à travers son filtre rose comme les glissements
des montagnes c’est ainsi que je verrai
poindre le filet d’eau qui murmure "je suis faible comme le crime"
parmi les vieilleries du monde »

Sa poésie est exigeante. Il la travaille au couteau. Ne perd jamais de vue sa motivation première, qui figure souvent dans le titre de son poème. Tout est ramassé en un noyau central qui doit beaucoup à son regard, à son ressenti et à sa mémoire revivifiée. Il a une grande capacité à s’émouvoir et ces moments de grâce, durant lesquels il se sent en osmose avec son environnement, déclenchent son besoin d’écrire. Cela naît de choses simples, d’un paysage, d’un dîner dans une maison à la campagne, d’un village entrevu lors d’un voyage en train, d’un champ au printemps, de « l’apparition de la mésange » ou du bruissement des feuilles dans la forêt. Ou encore de la belle présence d’un bouleau à midi :

« dans la brûlure de midi
soudain -

avec force
s’isole
le bouleau -

avec éclat – comme quelque Évangile :

(il se suffit à lui-même, il ne dérange personne)

il se dévoile – sans cesse :

se laissant feuilleter

(tout – "en dieu")

Cet ensemble conséquent nous permet de suivre Guennadi Aïgui pendant les vingt dernières années de sa vie. Ce sont celles où il a enfin eu l’autorisation de quitter la Russie et certains poèmes ont été écrits à Berlin ou à Budapest. C’est dans cette ville qu’il s’est rendu lors de son premier voyage à l’étranger, en 1988. Il le rappelle dans Dernier départ, (texte qui avait précédemment été publié en bilingue par les éditions Mesures, dans une traduction d’André Markowicz, qui fut d’ailleurs à l’origine de la venue du poète à Rennes à la fin 1991). À Budapest, Aïgui a passé beaucoup de temps devant le monument du sculpteur Irme Varga dédié à la mémoire du diplomate suédois Raoul Wallenberg qui, en poste en Hongrie durant la seconde guerre mondiale, sauva des milliers de Juifs avant d’être arrêté par l’Armée rouge en 1945 (on le soupçonnait d’être un espion au service des États-Unis) et de disparaître à tout jamais.

« Le titre initial de ces écrits était "La main de Wallenberg" : le geste de cette main, étrange-énigmatique, arrêté-"en mouvement", s’invitait sans relâche dans mes brouillons. »

En cette ultime période de sa vie, Aïgui, outre ses voyages, continue de tracer, de graver son empreinte poétique. Il lit, relit ceux qui l’accompagnent depuis longtemps (Klebnikov, Mandelstam, Celan), reste fidèle aux paysages qui lui sont familiers et aime les voir se transformer à chaque nouvelle saison.

« et clairement chantées
sont les îles au-delà du village
comme issues du bonheur des herbes
parcourues par un chaud murmure »

 Guennadi Aïgui : Toujours plus autrement sur terre, traduit du russe par Clara Calvet et Christian Lafont, préface de Olga Sedakova, éditions Atelier de l'agneau.

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lundi 18 juillet 2022

Marcello & Co

Étudiant occasionnel et vendeur de frites en intérim, il vit mollement et arpente les rues d’une cité balnéaire au climat plutôt serein en traînant ses vingt ans et ses guêtres avec une certaine nonchalance. Son quotidien est un peu tristounet mais il fait avec en se disant que ça pourrait être pire et que les surprises, parfois, déboulent sans qu’on les voit venir. Il pense juste puisque le hasard, qui oublie rarement ceux qui lui font confiance, va bientôt s’intéresser à lui. Un jour, alors qu’il marche tranquillement, un type, tombé d’un arbre, manque de l’écraser, se relève, l’engueule comme s’il y était pour quelque chose et poursuit sa route en s’époussetant.

« Le machin a dégringolé du ciel, ou plutôt des feuillages au-dessus de moi, pour s’écraser devant mes pattes, fruit pourri et ridicule dans lequel j’ai trébuché en couinant comme un petit chien. Le temps de reprendre mes esprits et les pieds toujours emberlificotés dans ses jambes, je me suis fait insulter allègrement par ce qui ressemblait à un mélange entre Marcello Mastroianni et le capitaine Haddock. »

Cette rencontre fortuite va l’inciter à prendre en filature cet homme qu’il voit régulièrement attablé, sirotant des verres de rosé tout en griffonnant dans un carnet, tôt le matin, à l’heure du petit-déjeuner, sur une terrasse du centre-ville. Il l’appelle Marcello, lui trouvant un air de ressemblance avec l’acteur aux yeux souvent nimbés de solitude. Le personnage l’intrigue et l’amène même à penser, intuition bizarre, qu’il est peut-être la représentation vivante de ce qu’il pourrait devenir, lui l’adepte du shit, des mélanges corsés et des nuits blanches, quand il arrivera, bon an, mal an, au bout de son rouleau.

« Et si ce type devant, ce pirate clodo, ce Mastroianni usé, si ce type-là, Marcello, c’était moi ? Je veux dire, moi plus tard. Une version de moi, en vieux. Une version qui aurait totalement foiré. »

Le mieux, pour y voir plus clair, est de savoir de quel bois se chauffe cet inconnu qui l’attire, savoir où il loge, ce qu’il fabrique de ses journées, quel est son itinéraire quotidien, quels sont ses secrets. Pour répondre à ces questions, le narrateur se mue en détective privé. Il n’est pas au bout de ses surprises et il va y laisser quelques plumes. On ne s’approche pas impunément d’un tel personnage.

C’est cette enquête, menée avec malice et désinvolture, à coups de chapitres courts, en usant d’un débit rapide et entraînant, que retrace Thomas Vinau. La filature se fait sur la pointe des pieds, entre les arbres et les herbes folles, pour aboutir à un îlot abandonné, niché au cœur de la ville, où vivent d’étranges animaux de compagnie. Elle prend, au gré de ses sinuosités, des allures de parcours initiatique. Un voyage ébouriffant. Qui permet à celui qui se sentait à l’étroit dans sa vie de perdant mélancolique de s’imaginer en partance vers un monde qu’il ne connaît pas encore mais qui aiguise déjà sa curiosité

« Le monde c’est plein de monde. Je veux dire qu’il existe une multitude de mondes différents dans ce monde. Plein de mondes en même temps. Il y a un monde à apprendre, un autre à découvrir, un autre à inventer. »

Thomas Vinau : Marcello & Co, Gallimard, collection Sygne.

dimanche 10 juillet 2022

Collection Supersonniques

La collection Supersoniques, initiée par les éditions Philharmonie de Paris, entend faire se rencontrer écriture, arts et musiques. Conçu autour d’une figure majeure de l’histoire de la musique, chaque titre est confié à un écrivain qui travaille en étroite collaboration avec un plasticien. Texte et graphisme revisitent de façon originale et dynamique l’œuvre choisie. Les deux titres qui viennent de paraître sont consacrés à Franz Liszt et à Béla Bartók.

Emmanuelle Pireyre, qui raconte Franz Liszt, dit combien le parcours musical de celui-ci est animé par son attrait pour les Tsiganes. Dès son enfance en Hongrie, où il est né en 1811, il est subjugué par leur liberté, leur inventivité, leur mode de vie, leurs danses et leur musique qu’il découvre en assistant aux concerts des troupes de Bohémiens qui se produisent dans son village. Cette passion, qui ne se démentira jamais, l’amènera à collecter des mélodies et alimentera parfois ses propres compositions, à commencer par ses Rhapsodies hongroises.

« Plus tard, c’est le mode de vie itinérant qui rapproche Liszt des Bohémiens. Dans l’imaginaire des peuples du voyage, l’humanité se divise en deux : Tsiganes voyageurs et gadjé sédentaires. Liszt, franchissant la frontière des catégories, s’identifie au côté voyageur. De fait, il a quitté son pays à douze ans, sillonné l’Europe dans tous les sens comme enfant prodige, puis comme pianiste virtuose. Il aura vécu presque toujours en voyage, partout étranger, comme le sont les Tsiganes. »

Le passionnant texte d’Emmanuelle Pireyre est accompagné par des images de Anna Katharina Scheidegger, en l’occurrence des photogrammes argentiques qui prolongent la série que l’artiste suisse a consacré au glacier du Rhône, dans le canton du Valais.

Le volume dédié à Béla Bartók (1881-1975) est dû à Peter Szendy qui a choisi d’explorer l’œuvre du compositeur et pianiste, né lui aussi en Hongrie, en créant un abécédaire capable d’éclairer la personnalité, la musique et la pensée de celui qui a sillonné les villages ruraux d’Europe muni d’un phonographe à manivelle dans le but de préserver et d’archiver des pièces rares du patrimoine musical. La présence de l’eau, de la nature et des animaux y est très prégnante. Celles des nuages, du vent, des oiseaux également. À la fin de sa vie, malade, exilé aux Etats-Unis, Bartók fuira la ville dès qu’il le peut. Dans une lettre à Ditta, sa seconde femme, il écrira, en accompagnement de l’une de ses compositions :

« Ceci n’est pas ma composition mais celle d’un oiseau ; il vient de la siffloter, un bon nombre de fois. Quels concerts d’oiseaux il y a ici, depuis l’aube jusqu’au soir. »

L’abécédaire concocté par Peter Szendy est accompagné par des détails de nuages, superbes et reproduits sur de pleines pages, dus à Anri Sala, artiste albanais qui n’a de cesse, dans ses créations, de mêler image, son et architecture.

Supersoniques N° 5 : Franz Liszt par Emmanuelle Pireyre et Anna Katharina Scheidegger, N° 6 : Béla Bartók par Peter Szendy et Anri Sala, Philharmonie de Paris éditions


samedi 2 juillet 2022

Toutes affaires cessantes

Il y a des moments qui viennent perturber le cours de la journée. Il faut très vite se bouger, rompre avec la somnolence mentale, regarder de l’autre côté de la vitre et, si possible – c’est encore mieux –, s’y transporter pour se rendre compte, toutes affaires cessantes, de ce qui se trame en extérieur, avec ce ciel encombré de nuages noirs, les draps frais de la mer qui fument, le vent qui cogne sur tout ce qui se met en travers de son chemin. Ces moments-là, assez fréquents, mais toujours différents, Henri Droguet les guette. Il les reconnaît entre tous et les attrape au vol avant de les ficeler dans ses mots en les transformant en poèmes. Ceux qu’il assemble en ce nouveau livre ont été recueillis entre les mois d’octobre 2019 et 2020. Un an de perturbations météorologiques nerveuses et revigorantes.

« tout dehors c’est le ciel fissuré
la grande aube saignée qui vacille
bourgeonne et démultiplie
la lumière engouffrée l’ébouriffé fragile
et désastreux bouillon
la profondeur déchaînée du temps
dans la superposition tricolore – rose bleue verte –
des nuages s.d.f. allant
vers les plus beaux climats »

Le vent turbulent entre dans les têtes. Si un homme commence à déparler, c’est à cause de lui. Si un oiseau déchante, la cause est également toute trouvée. Le mauvais temps ébouriffé qui sort de l’océan en s’enroulant dans des nuages porteurs de grains aime se rappeler au souvenir des landes et des talus. Il ne se fait pas prier pour balancer ses rafales au cœur même de la forêt où les feuilles mortes ne tarderont pas à tapisser le sol. Il aboie au passage des trains dans les gares désertes. Il sent le chien mouillé quand il entre dans les maisons. Il se mouche dans des linges mis à sécher sur un fil et s’amuse en rasant les gouttières, les ardoises, les cheminées.

« la mer houleuse à sa rogne
le soleil enclume au ciel délogé
le vent débusque herse un vague essart
un arpent fruitier un quartier de forges
un enfant rit sous des aubépines
l’homme rongé plus ou moins
s’éloigne côté cour.

De temps en temps, l’accalmie gagne. Le ciel se dégage. La terre respire plus amplement. Henri Droguet tapote son baromètre. Il sait que le calme plat ne durera pas longtemps mais il l’apprécie et s’en empare pour constater les dégâts. Ici, un Christ est tombé de son calvaire, là, il faut rassurer un égaré qui se demande s’il n’a pas « été mort déjà ». Ailleurs, un arbre parle, quelqu’un « crie dans un bois mort », une bouée hurle en haute mer. Il s’en passe des chose (ça virevolte, cogne, détonne) en un an de corps à corps avec ces éléments tumultueux qui s’aiguisent les crocs sur des chicots de terre en bordure d’océan.

Henri Droguet : Toutes affaires cessantes, poèmes, Gallimard

 

mardi 21 juin 2022

Heureux soit ton nom

Il aura fallu attendre le début des années 1990, après la chute du Mur de Berlin et l’effondrement du bloc communiste, pour que les déracinés grecs et leurs descendants, qui habitaient un demi siècle plus tôt la région montagneuse de l’Épire et qui se sont retrouvés, suite à l’annexion d’une bande transfrontalière de leur territoire, en Albanie bien malgré eux, puissent à nouveau revenir sur leur terre d’origine. Sofia, personnage central du roman de Sotiris Dimitriou, en fait partie. En 1943, alors que la guerre faisait rage et que son village, Povla, n’était plus que ruines, elle avait dû partir mendier du maïs dans les villages alentour en compagnie d’une poignée de femmes tout aussi déterminées qu’elle. Beaucoup d’hommes s’étaient exilés en Australie ou en Amérique. Les autres étaient à la guerre ou résistaient dans les maquis. Vivant seules avec de nombreux enfants à charge, elles devaient à tout prix les nourrir.

« On a tenu deux ans cahin-caha, une famille épaulant l’autre, et ce qui restait de farine et d’huile on l’a terminé à l’hiver 43.

Elles partent sur les routes. Se font malmener, voire violer, et souvent voler leur maigre butin. Sofia, ce sont ses pieds, couverts de cloques et d’engelures, qui la contraignent, après des jours de souffrance, à laisser filer ses compagnes. Ne pouvant les suivre sur le chemin du retour, elle séjournera, le temps de se requinquer, chez l’une de ses tantes qui habite à trois heures de marche du village. Qu’elle ne reverra jamais puisque, quelques mois plus tard, un régime stalinien s’installe en Albanie, forçant les grecs issus de la région frontalière qui s’y trouvaient à ne plus quitter ce bout de territoire, désormais annexé, et à s’adapter immédiatement au nouveau régime.

« Ils nous ont répartis en groupes, ont mis un gars du village à notre tête et tous les jours on partait travailler, de soleil levant à soleil rentrant. Au début, certains se sont sauvés. Ils en ont ramenés quelques uns raides sur des civières et les ont baladés dans les villages, histoire de nous mettre du plomb dans la caboche. »

Les humiliations, les emprisonnements et les déportations à l’intérieur de l’Albanie (pour que les frontaliers s’éloignent le plus possible de l’Épire) se poursuivront pendant plus de quarante ans. Le pays est tenu d’une main de fer par le dictateur Enver Hodja. Pendant ces décennies noires, Sofia se marie, donne naissance à trois enfants et voit son homme, arrêté pour avoir crié, un soir d’ivresse, sa détestation du régime, être condamné à quinze ans de travaux forcés dans des mines de cuivre situé au nord-ouest du pays. C’est ce moment d’histoire, peu connu en Occident, et qui entre pleinement en résonance avec d’autres annexions récentes, que Sotiris Dimitriou met ici en lumière. Il le fait en un triptyque décapant. Trois voix témoignent à tour de rôle – à celles d’Alexo et de Sofia (qui sont sœurs), se joint celle de Spetim, le petit-fils de Sofia – , couvrant ainsi l’histoire de l’Épire, dont il est originaire, sur près d’un demi-siècle.

« En 75, ils ont autorisé les déportés à recevoir du courrier et une lettre d’Alexo est arrivée du village. J’ai hurlé. Je l’ai lue ligne à ligne. Elle parlait de mes autres sœurs, de leurs hommes, des neveux et nièces. La famille s’était agrandie, elle avait de nouvelles branches, de nouveaux rameaux. Notre mère était morte peu après notre séparation. Alexo ne disait pas de quoi ni comment. Là, je me suis effondrée. »

Outre son âpreté, son réalisme et sa précision historique, qui participent à la force de ce roman, il convient également de noter la singularité de la langue, proche de l’oralité. Dimitriou s’empare des expressions locales, reproduit la richesse de leurs images et goûte le plaisir que tous prennent à manier les mots. Cette langue dialectale, paysanne, vivante et dynamique, en fait le parler des montagnes d’Épire, Marie-Cécile Fauvin, la traductrice, a su la préserver en puisant dans ses souvenirs d’enfance dans les monts du Forez. Elle s’en explique en postface :

« Dans le texte grec, la plupart des termes sont compréhensibles par leur composition ou leur proximité avec des mots connus ; j’ai donc privilégier des mots susceptibles d’être rattachés à des termes courants, et des tournures qui, sans comporter de mot inhabituel, sont des régionalismes. »

Le pari est réussi. Qui donne à partager une langue riche et expressive, celle que Sotiris Dimitriou s’est forgé en écoutant parler sa mère et les autres villageoises. « Mes livres ne restituent qu’un millième de la richesse de leur langue », dit-il.

 Sotiris Dimitriou : Heureux soit ton nom, traduit du grec par Marie-Cécile Fauvin, .Quidam éditeur.