lundi 6 septembre 2010

Requiem pour un paysan espagnol

La force du Requiem de Sender (1901-1982) – l’un des livres essentiels parmi tous ceux qui ont pour trame la guerre d’Espagne – réside dans sa capacité à tout dire (et transmettre) en usant simplement de l’ellipse et de la suggestion. Le décor, l’époque (1936), les personnages et l’argument du roman sont rapidement posés.
Un curé s’apprête à célébrer une messe de requiem pour un jeune homme exécuté un an plus tôt par les phalangistes. Assis dans sa sacristie, en compagnie d’un enfant de chœur et d’un sacristain presque invisible, il attend l’arrivée de la famille et des amis de Paco du moulin, le jeune paysan assassiné.
Or, personne ne vient, hormis le poulain du mort (qui cavale dans l’allée centrale et qu’il faut chasser) et trois hommes redoutables (représentant l’ordre, le pouvoir et la noblesse), plus ou moins impliqués dans le meurtre. Tous veulent d’ailleurs payer la messe, espérant solder à leur manière un passé qui ne cesse de hanter le curé dont la responsabilité dans l’exécution est indéniable. C’est en effet lui qui, après avoir reçu des centurions la promesse qu’un jugement équitable serait rendu, a indiqué l’endroit où Paco avait dû se cacher pour ne pas subir le sort réservé à tous ceux qui se plaçaient du côté des républicains. Sitôt débusqué, le fugitif sera fusillé.
Le prêtre, les yeux fermés d’un bout à l’autre du récit (ce qui est loin d’être anodin), se remémore un à un, et chronologiquement, les épisodes qui ont marqué les vingt-cinq ans de la vie de Paco. Il le fait en sachant (sans se l’avouer) que si l’église reste vide, c’est parce que pas un des villageois ne souhaite assister à une messe célébrée par celui qui a trahi.
Ramon Sender, sans accabler le prêtre, montre, par touches successives, sa naïveté et sa soumission à l’ordre établi. Il le fait en s’attachant à ce que le personnage central du roman ne soit pas celui qui dévide sa mémoire mais l’autre, le mort, toujours présent, qui a su passer le témoin à ceux qui affirment leurs convictions en ne se rendant justement pas à l’église ce jour-là.

Un autre texte de Sender, intitulé Le Gué, toujours écrit sur fond de guerre civile, touchant là encore à la dénonciation et à la mort certaine qui s’en suit, est publié à la suite du Requiem. Récit aussi bref et percutant que le précédent.
L’écrivain, né en Aragon, où se déroulent les faits racontés dans ces deux textes, a vu sa femme être assassinée durant la guerre. Son frère Manuel fut également exécuté en 1936. « Ceux que l’on appelle les fascistes le tuèrent pour le simple et noble fait d’avoir été démocratiquement élu maire de Huesca ».
Paco, le héros du Requiem (livre interdit en Espagne jusqu’en 1974 et publié une première fois en France en 1976 chez Fédérop) a connu un destin identique. Et pour les mêmes raisons.

Ramon Sender : Requiem pour un paysan espagnol (traduit par Jean-Paul Cortada) et Le Gué (traduit par Jean-Pierre Ressot), éditions Attila.

mercredi 1 septembre 2010

Les chiens errants de Bucarest

Invité à se rendre en Roumanie pour participer à une série de rencontres littéraires, Lionel Bourg revint de ce périple lointain, de ce voyage dans d’ « inquiètes Transylvanies intérieures » avec, collé sur la fibrine gaufrée de ses valises, l’haleine rugueuse des chiens errants de Bucarest.
Le livre, à peine entamé, fascine. Bourg nous y embarque avec frénésie. On part au quart de tour, pris, dès la très sinueuse première phrase, dans le tourbillon d’un texte qui, se lisant langue pendante, n’autorise nulle pause en cours de route, serait-ce pour boire, laper ou même se mirer dans l’une des nombreuses flaques de pluie qui trouent les pavés de l’étrange capitale…
C’est à une longue déambulation, presque toujours nocturne, dans une « ville froide, brumeuse », qu’il nous convie. Ses guides, ce sont les bandes de chiens qui traînent aux abords de la gare, stationnent aux carrefours, se retrouvent près des murs et des gravats, courent « sur » les automobiles et finalement s’esquivent, fiers ou infirmes, tirant la patte ou babines retroussées, frôlant de leur « démarche oblique » de hautes palissades.
Entre les discussions tenues en intérieur feutré le jour et les escapades nocturnes au dehors, dans la proximité fiévreuse des chiens, son choix est rapide.
« Je suis des leurs », dit-il.
Sorti, lui aussi, d’une meute d’éclopés.
Perdu, comme eux, sur des trottoirs bordés par la brume neigeuse des Carpates. Et intégrant, de fait, la horde de ces trois cent mille paumés, jetés à la rue au terme d’un « ubuesque chamboulement immobilier » et dont les aboiements plaintifs ou furibards, ne cessent de réveiller douleur, solitude et tendresse au fond de sa mémoire.
Lionel Bourg voyage en portant des sacs chargés de vives mythologies. Son dépaysement, poussé du coude par une réelle nostalgie, lui permet souvent de toucher du doigt quelques unes de ses racines secrètes.
Il en suit les contours avec humour. En profite pour lâcher du lest à son texte, de façon à ce que toutes les émotions puissent s’y enrouler… Des ombres se déplacent qui rappellent ici la présence pas si lointaine d’un sinistre Tintin chez les Soviets, là celle d’un fils de comte devenu empaleur de Valaquie, ailleurs celle, plus floue, d’un as du ballon rond attifé un temps du titre de « Maradona des Carpates » ! Ce sont quelques unes des figures du petit théâtre d’ombres de Bucarest. Lionel Bourg, fumant une cigarette sur les marches de la Bibliothèque Nationale des collections, les évoque avant de poursuivre sa route… Avant de filer place Romana ou, plus loin, rue Polona, rue Dumbrava Rosie, dans « la poésie des noms propres » avec, pour alliés, ces errants honnis et plaintifs à qui il rend, en ces pages, un bel et vibrant hommage.

« Dehors, le froid relevait le col des promeneurs. Un vent cinglant décapitait les fleurs naissantes des magnolias. Je pensais aux chiens. J’avais, qui le vrillaient, dans un recoin du crâne l’aboi des animaux et le silence famélique des hommes. »


Lionel Bourg : Les chiens errants de Bucarest, éditions Fata Morgana.

mercredi 25 août 2010

La Légende des repas

À un moment donné, alors que le repas (non pas le gargantuesque mais l’un des plus simples et non moins salutaires rendez-vous quotidiens) bat son plein, Georges Haldas nous rappelle, opportunément, qu’en latin les mots saveur et savoir ont la même origine : sapere. L’un et l’autre demandent la même attention, la même curiosité, la même disponibilité. On peut finalement apprendre autant d’un repas que d’un livre. Et plus encore quand les deux se réunissent pour donner vie à ce que l’écriture d’Haldas transforme ici en légende.

« Quand je suis avec quelqu’un, je le sens dans son corps, dans sa gestuelle, dans le timbre de sa voix, et pas seulement par ce qu’il me dit, mais aussi aux contradictions qu’il y a entre le timbre de sa voix et la nature de ce qu’il me rapporte. Quand il s’en va, je vois en outre son dos qui est son inconscient, cela qu’il n’a pas pu cacher. »

Ces propos de l’écrivain suisse (né à Genève en 1917), extraits de L’échec fertile (Paroles d’aube, 1996), s’appliquent également à ces moments passés autour d’une table. Ce qui compte, ce n’est pas uniquement ce qu’il y a dans l’assiette mais aussi les êtres qui vivent un même moment au même endroit : patron, serveurs, serveuses, dîneurs solitaires ou en compagnie installés aux autres tables. Haldas jette un œil. Il prend le pouls du lieu. N’invente pas mais suggère assez pour que ceux et celles qui l’entourent s’échappent peu à peu du resto (ou du buffet de la gare, du wagon-bar, du zinc cuivré du coin) pour lui dévoiler quelques indices susceptibles de l’aider à les imaginer tout à fait ailleurs !

« Grand soleil. Près de la voie ferrée. Un cheminot. À l’écart des autres. La pause. Assis sur une poutre. À l’ombre de la cabane aux outils. Pas un festin pour lui. Mieux. Je veux dire : pain, fromage, saucisson. La bouteille. Mais la question, bien entendu, n’est pas là. Elle est dans l’espèce de recueillement où on voit notre homme s’apprêtant à manger. L’attention, la minutie même avec lesquelles il prépare le repas que, dans un instant, il va faire. »

Haldas est tout entier dans ce fragment. Regardant, il s’implique. Se rapproche. Et partage à sa façon le repas de l’inconnu qu’il accompagne ainsi, à distance. On se souvient, soudain, qu’il avait placé, naguère, en exergue au Boulevard des philosophes (le livre où il trace le portrait de son père) cette citation de Pascal : « Toute la suite des hommes n’est qu’un seul homme, qui subsiste toujours ». Et qu’il s’y tient. Epatant dans ses éloges. Très proche, dans celui-ci comme dans les précédents (dédiés aux cafés puis au football), des gens qu’il aime fréquenter, tôt le matin, à La Brasserie hollandaise à Genève ou un peu plus loin, attablé derrière ses feuilles ou son journal au café Chez Saïd, juste avant l’embauche des ouvriers et des employés qu’il salue et qui passent en coup de vent.

De la cuisine familiale des Philosophes à Genève à celle de Céphalonie où il passa ses premières années, il nous invite à partager des moments simples et toutefois presque cérémonieux. Cela va de la préparation (nappe, disposition des couverts, lumière ambiante) à l’après en passant par le déroulement (si possible lent, teinté de sagesse et de gourmandise) du repas. À chaque détail, son regard s’allume. Un rien le met en appétit. Sa curiosité et sa malice s’allient souvent. Il déguste. Il se recueille presque. Et procédant ainsi, c’est sa mémoire qu’il nourrit. Ce labyrinthe qu’il ne cesse d’arpenter, poursuivant une œuvre (plus de 70 livres à ce jour) qu’il serait, notamment en France (où La Légende des repas est sa première publication en poche), temps de saluer comme il se doit.

Georges Haldas : La Légende des repas, Motifs, éd. Le Rocher.

(La plupart des livres d'Haldas sont disponibles aux éd. L’âge d’homme. Certains sont également présents dans la collection « poche suisse », chez le même éditeur).

jeudi 19 août 2010

Fuck America

New York, mars 1953. Un homme est attablé dans une cafétéria, au coin de Broadway et de la 86ième rue. Il s’appelle Jakob Bronsky. Il vient là tous les soirs. L’endroit est idéal. Pour se frotter aux autres déracinés et pour écrire le roman qui lui tient à cœur et qui lui permettra de restituer son parcours et son expérience du ghetto pendant la guerre. Il s’y est mis dès son arrivée aux États-Unis et le roman a déjà trouvé son titre : ce sera Le Branleur.

« Le héros est un homme. »
« Quel genre d’homme ? »
« Un homme solitaire. »
« Un branleur ? »
« Qu’est-ce que vous voulez dire ? »
« Un homme solitaire, c’est toujours un branleur », dit Grünspan.
« Mais mon livre n’a rien à voir avec la branlette. C’est un livre grave. »
« Ça ne change rien », dit Grünspan. « Si c’est un homme solitaire, c’est un branleur. »

Vivant de peu, travaillant comme serveur ou gardien de nuit et gagnant ce qu’il faut (autrement dit le minimum) pour pouvoir ensuite consacrer le plus de temps possible à l’élaboration du Branleur, Jakob Bronsky quitte peu le quartier et le lieu où il a trouvé refuge au milieu des clochards, des prostituées et des paumés dont il se sent solidaire et qui restent, d’ailleurs, ses seuls complices. Il a néanmoins un avantage sur beaucoup d’entre eux : il croit à sa bonne étoile et n’a peur de rien. Son apparente petite taille ne le gêne pas du tout. Son vieillissement prématuré non plus. En réalité, il s’en fout. Seul importe le livre à écrire. Le livre et ses racines profondes. Qui ont à voir avec les visas d’immigration refusés à son père qui les demandait, dès 1938, au consul des États-Unis en Allemagne.

« Très cher Monsieur le Consul Général,
Depuis hier, ils brûlent nos synagogues. Les nazis ont détruit mon magasin, pillé mon bureau, chassé mes enfants de l’école, mis le feu à mon appartement, violé ma femme, écrasé mes testicules, saisi ma fortune et clôturé mon compte bancaire. Nous devons émigrer. Il ne nous reste rien d’autre à faire. Les choses vont encore empirer. Le temps presse. »

Le visa arrivera … douze ans plus tard, jetant Jakob Bronsky dans les rues de New York.

« Que fait Jakob Bronsky un samedi soir ? Il pourrait se rendre à Times Square, dans l’un des cinémas à deux sous, se taper une branlette. Il pourrait lever une petite pute. Il pourrait aller danser, au Roseland par exemple. Il pourrait se balader sur Broadway, entre la 72ième et la 96 ième rue, aller-retour.
Une fois la nuit tombée, Jakob Bronsky décide que le plus raisonnable, c’est d’aller à la cafétéria des émigrants. Là-bas, il pourra manger un morceau, pas cher et pas mauvais. »

Se débrouiller, satisfaire ses impérieux désirs sexuels, enrouler les chapitres et aller au bout de ses projets restent ses seules exigences. Il met tout en œuvre pour y parvenir. En se montrant malicieux, malin, hâbleur, roublard quand il le faut et en menant sa barque à bon port par gros temps.

Derrière ce héros littéraire (qui peut parler de lui à la première ou à la troisième personne avant de se tutoyer en se rudoyant), il y a évidemment celui qui s’est constitué ainsi un double imparable : Edgar Hilsenrath lui-même, né à Leipzig en 1926 et qui, émigré comme son personnage, a beaucoup écrit la nuit dans les cafétérias juives. Si la reconnaissance a tardé, elle est aujourd’hui incontestable. Pas seulement aux U.S.A. mais également en Allemagne (il vit à Berlin depuis de nombreuses années) où l’édition complète de ses œuvres a débuté aux éditions Dittrich en 2003. En France, deux livres, Le Conte de la pensée dernière (prix Alfred Doblin) et Le Retour au pays de Jossel Wassermann, sont disponibles en biblio-poche après avoir été publiés chez Albin Michel en 1992 et 1995.

Entre Jakob Bronsky et Edgar Hilsenrath, il y a la parenté, le dédoublement et la connivence que l’on trouve chez d’autres duos littéraires célèbres tels Chinaski et Bukowski ou encore Bandini et Fante. Cela dit, Hilsenrath n’a pas seulement à voir avec ces deux écrivains. Sa verve, son humour, ses fantasmes assumés, son sens de l’oralité, sa façon de ne pas s’en laisser compter le placent également dans la joyeuse proximité de certains auteurs slaves, en particulier des tchèques Hasek et Hrabal.

Le livre, superbement réalisé, inaugura l'an passé le catalogue des Éditions Attila qui, depuis, multiplient les bonnes surprises. La couverture est du dessinateur et affichiste allemand Henning Wagenbreth et la traduction de Jörg Stickan.

Edgar Hilsenrath : Fuck America, éditions Attila.

vendredi 13 août 2010

Traversées

"Nous devons inventer une autre mémoire
pour ne pas devenir fous."

Roberto Juarroz

Quand plus de vingt fenêtres s’ouvrent en même temps, cela offre de l’air, de la clarté et des perspectives, surtout si aucune d’entre elles ne donne sur quelque paysage ou panorama exotique (de la pampa aux Andes en bifurquant vers la mer, les ports, les bars où ça tangue) mais que toutes s’attachent à dire, au contraire, la réalité d’un quotidien foisonnant, pris et décrit à bras-le-corps (ce qui le rend très physique) par des poètes nés en Argentine entre 1960 et 1978.

Il n’est pas nécessaire de revenir en détail sur ce qu’ont enduré les habitants de ce pays durant les dernières décennies mais il est évident que cette histoire-là (politique, militaire, sociale et économique) ne peut pas ne pas s’inscrire dans la création contemporaine. Ainsi, ce que l’on a pu découvrir récemment à l’écran, d’un bout à l’autre d’Agnus Dei, le film de Lucia Cedron ou dans Les Anges déchus de Pablo Reyero ou de manière plus incisive encore dans les poèmes de Juan Gelman, cela qui avait trait aux années noires, à la dictature, aux opposants disparus, aux plaies toujours béantes et à la désolation qui ne s’efface pas, on le retrouve tout aussi morcelé, en filigrane, de façon sensible, presque anodine mais tellement efficace dans les poèmes des auteurs traduits ici.
Ce qu’ils disent peut surprendre. L’à-vif est en effet rarement transcrit avec hargne mais interrogé de biais, en douceur, en maniant l’ironie, la dérision et parfois l’absurde à petites doses. Nous sommes dans l’art du contournement subtil et judicieux. Plus volontiers dans la digression que dans l’épure. Décrire, restituer telle ou telle scène, y montrer des protagonistes à l’oeuvre leur suffit. Si sens (ou non sens) il y a, ce sera, au final, au lecteur de le déceler en allant fouiller entre les lignes, les mots, les émotions, les compromissions, les répliques, les aléas d’un quotidien qui file de plus en plus vite.
Tous saisissent, captent en un regard (ouvrant à chaque fois une séquence presque cinématographique) ce qui donne du relief à la monotonie ambiante. Ici, un flacon de parfum tombe et perle d’inattendu un ordinaire trop bien huilé. Là, des enfants s’amusent à mettre des pièces de monnaie sur les rails en attendant le passage du prochain train. Ailleurs, quelqu’un trompe son ennui en rêvant lors d’un voyage en bus à destination de Bahia Blanca. Ailleurs encore, un grand père irascible fait du grabuge lors du baptême de son petit-fils (scène restituée par Washington Curcurto à la sortie de l’église), prenant un réel plaisir à faire voler en éclats sagesse et bons sentiments…
Ces morceaux de vies (elles-mêmes souvent en morceaux) qui s’entremêlent avec fougue et néanmoins retenue, assez souvent dans la bonne humeur (on ne pleure ni sur soi ni sur les autres dans ces poèmes), peuvent être considérés comme une « chronique des écrits en cours ». Chronique tenue par des auteurs qui écoutent, observent et notent, en les remixant dans un flux proche de l’oralité, tous les éclats ou murmures, anecdotes et surprises, coups de sang, coups de coeur ou coups de gueule capables, comme le suggère judicieusement Roberto Juarroz (1925 – 1995), l’un des grands poètes argentins, de les aider à s’inventer, dès à présent, « une autre mémoire ».

Ce livre est né grâce à l’association Travesias qui développe des échanges culturels entre des régions très éloignées. Le projet 2008 / 2009 a permis d’établir des résidences croisées de poètes de Bretagne et d'Argentine (Alain Le Saux est allé à Rosario et Sergio Raimondi est venu à Rennes) et d’éditer une anthologie de poésie de chaque pays.

Traversées, anthologie de poésie argentine,traduction de Cecilia Beceyro et de Sergio Delgado, éditions Apogée.