Almaty, vol retour

Ne pas oublier le dédale, les ornières trempées, les bâches vertes, le beau bazar, le vrai souk qu’est le marché couvert où des centaines de gens se pressent, se croisent, se bousculent, sourient, ronchonnent et se fraient un passage dans des ruelles improvisées, entre quartiers de viande et monticules d’épices, au milieu de multiples fruits et légumes venus du sud, surtout des pays kirghizes ou ouzbeks, proposés sur des tréteaux entre galettes de pain, ramequins de caviar de la Caspienne, pots de lait fermenté de chamelle ou de jument, brochettes de foie de volaille, cuissots de cheval, beignets de mouton, salades coréennes et chèvres découpées de Mongolie, le tout sur fond de rires, de cris avec derrière chaque échoppe, pris dans des odeurs fortes ou suaves, les visages avenants, pour la plupart ronds et rouges, des vendeurs, des vendeuses (certaines n’ont pas dix ans) qui pèsent et remplissent les sacs en papier et les grands cabas qui partent et reviennent, chaque jour, sans relâche, se frotter aux couleurs vives de ce lieu réduit d’Asie centrale tout entier voué à la nourriture et au commerce.

Almaty, vol retour, éditions La Digitale.

Note de Laurent Grisel sur Remue.net.

Présentation sur le site  Médiathèque de Quimperlé
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