vendredi 27 décembre 2013
Alain Jégou, au fil des rencontres
vendredi 20 décembre 2013
Chaissac - Mougin : une correspondance
G Chaissac, valetudinaire, orfèvre en vieux cuir et gandineur de l’école des Laids arts. »
Chaissac - Mougin : une correspondance, Travers, 10 rue des Jardins 70220 Fougerolles.
mercredi 11 décembre 2013
Un paralogue futural
non musicale
qui mange le foin de l’ogre
rien ne la dompte
elle s’est coupée des fertilités
des fébrilités
superficiellement compréhensives
Mais tout cela
elle ne l’a pas fait
intentionnellement
mais par évitements naturels
des cellules
gagnées par l’expérience »
Malek Abbou & Matthieu Messagier : Un paralogue futural, éditions Impeccables.
lundi 2 décembre 2013
Maintenant ou jamais
pinceau du jour souple et véloce à la gambade
ça fauche aussi à tout petits crocs
ça herse ça dé visage ou figure ça rit
ça bousille les gisements feuilletages
la papeterie fourragère des nuits
(houille blanche & noire) estampé fourbi
papiers chinois chinés déramés
fouillis à tranchées boyaux labyrinthes »
disloque un batardeau pointille
un chemin traversier rempaille
dépareille et retouche les houles
et les saumures au ciel quasi tartare
la broue songeuse
imbibe les spongieuses sphaignes »
Henri Droguet : Maintenant ou jamais, éditions Belin.
lundi 18 novembre 2013
Terre sienne
« (ce qu’on voit à travers
lundi 11 novembre 2013
Travails
Chez cette autre femme
J’entrais
Les murs étaient
Jaunards
Baveux
De crasse noire
Je ne vois plus
Mes yeux sont morts
Me disait-elle
Qui sait
Mon fils viendra
Ce soir
Apporter le dîner »
Silvère de son prénom
À la fin de l’après-midi
La nuit tombait
Comme du verre cassé
Il me darda
De son œil rond
De bête marine
À écailles froides
Et Hocine
Dit Daniel
Lui parla
Et lui dit
Je le connais
Ce type-là
Et je l’ai embauché
Ainsi longtemps
Je lavai verres
Assiettes et couverts
À la maison dorée. »
Hervé Bougel : Travails suivi de Arrache-les-Carreaux, Éditions Les Carnets du dessert de lune.
On peut retrouver Hervé Bougel ici et là.
samedi 2 novembre 2013
Aléa second
brouillard des cellules
glace crevée par le désir
tu rampes souvent, et saignes »
corps noyé sec sur l’étal de l’ennui
Jean-Claude Leroy : Aléa second suivi de Nuit élastique, éditions Rougerie.
J.C. Leroy anime le site Tiens, etc
vendredi 25 octobre 2013
Irène, Nestor et la vérité
Catherine Ysmal : Irène, Nestor et la vérité, Quidam éditeur.
mercredi 16 octobre 2013
La Faim des ombres
Il sait, de plus, comme la plupart des poètes, que l’on se doit, à un moment ou à un autre, de payer son dû au silence.
Toi qui retient ta bouche de parler
Sa lampe tourne sous les vents
Je mourrai à mon poste si je meurs en prison. »
Il a lavé son visage dans l’eau où la vieille femme plongeait ses tresses.
Il a posé son front sur la pierre froide du bac.
Et ses lèvres pâles ont touché la pierre qui n’a pas d’enfance.
jeudi 10 octobre 2013
Terrestres
mercredi 2 octobre 2013
Phan Kim Dien
Charles Juliet, Dien, mon ami Dien (1)
Il revient des toilettes le visage dégoulinant de flotte. Il s'assoit, s'installe. Pose d'abord une main, puis l'autre, et enfin ses coudes sur la table. Je remarque le coup d’œil circulaire : en une fraction de seconde P.K.D. semble avoir déjà balayé murs, plafonds, sols et nappes de la crêperie La Ville d'Ys, située rue Saint Georges à Rennes, où nous venons tout juste de prendre place. Il décoche un sourire, des mots : « tu vois, le hasard, le tableau de Matisse reproduit là-bas. »
Je me retourne, regarde derrière moi. Le rose-framboise tirant sur le mauve a l'air de servir de buvard au décor. Les deux chaises, la corbeille de fruits et les mains expertes de la dame au tablier blanc ne me font pas oublier la flaque obscure qui prolonge la fenêtre. Celle-ci m'attire et me pousserait presque à m'enfoncer dans ce coin sombre du tableau pour quitter subrepticement les lieux.
Puis silence, silence. Rapidement rompu par Dien qui m'explique les sensations étranges (et sans cesse renouvelées) qu'il éprouve dès qu'il entre en contact avec les divers travaux du peintre Matisse :
« 1869-1954. Enterré comme mon oncle au cimetière de Cimiez – Nice. »
J'écoute. Je saisis quelques bribes. Des choses au vol, pour comprendre. Avec lui, tout paraît couler de source. Les poèmes et les images s'imbriquent pour créer un appel à l'éveil des sens. Il esquisse ainsi un bout de chemin en direction des autres en les incitant à effectuer eux aussi un aller simple mais clair vers lui. Il les incite alors au dialogue, à la rencontre, au partage. Il évoque encore Matisse. Puis fait un détour par Phnom-Penh où il a grandi, vécu, étudié. Sa mémoire fonctionne par bribes. Sans se soumettre à une chronologie trop stricte. La ville est à jamais ancrée en lui. Il en sort un foisonnement d'images brèves, de coupures inachevées, de bouts de films perdus, retrouvés. Il parle de la maison rouge où vivait sa famille. Du Palais Royal. Des jardins, du fleuve, des barques amarrées. Du transistor qui grésillait et grâce auquel il captait le hit-parade australien. Se souvient des Rolling Stones numéro un avec Satisfaction. Avant de revenir subitement au présent. À ces échardes qu'il s'évertue à extraire. Pour vivre ardemment.
« Délaissant momentanément les mots (blessé car certains refusent de voir en P.K.D. un poète) vers 1985-86, je me suis mis à faire des images. Lignes, espaces, couleurs pour tenir le même propos : perte du lieu d'origine, exil, désir d'une terre plus humaine. » (2)
L’œuvre peinte ne peut se concevoir (s'offrir, être reçue) que par un subtil processus de fragmentation. La mémoire s'y faufile. Ne joue jamais sur terrain neutre mais capte des flashes visuels, sensuels et physiques qui alimentent la boîte noire du créateur. Elle peut même travailler à son insu. Cela, il le sait. Il en a peur, il se méfie. Pour éviter la faute d'inattention, il s'arme du précieux carnet de notes et de l'indispensable appareil-photo. Il y ajoute une curiosité accrue et des questions souvent dérangeantes, posées à brûle-pourpoint, à propos de telle ou telle anomalie observée sur un paysage, un visage, un comportement. Attiré par le détail, il détecte le rien et peut, partant de là, ouvrir des portes essentielles.
« Images à lire. Alphabet des signes (des hommes préhistoriques à H. Matisse / Picasso en passant par Jean Fouquet) ». (3)
Dans sa « fabrique des sens », les couleurs sont vives et cachent à peine des traînées d'ombres. Ce sont celles-ci qu'il faut suivre et fixer. On leur trouve d'emblée des contours, des lignes. On imagine çà et là des intersignes songeurs et furtifs destinés à botter les fesses des petits fantômes de l'âme.
Dien fait le ménage là-dedans. Il promène ses émotions dans l'espace et le temps. Leur insuffle du quotidien. Évoque le poète Alain Malherbe. Parle de leurs virées nocturnes. Des plats exotiques qu'ils partagent dans des cantines qui ne paient pas de mine. Des voyages qu'ils réalisent en s'aiguisant les papilles. Il se tait. Sort un papier chiffonné de sa poche. Griffonne quelques mots dessus. Dit qu'il hésite toujours un peu entre l'écriture et le dessin.
« Mais peindre c'est se doter d'une écriture. » (4).
Il met sa graphie au service des yeux et ses couleurs à la disposition des mots. Parfois, il laisse tomber une ligne d'horizon à ses pieds. C'est sa manière d'annihiler les distances et de toucher ciel et terre du bout des doigts.
(1) Travers n° 33-34, Phnom-Penh sur berges (2) Extraits de La Terre Comestible n° 10 (3) Lettre, 11 janvier 1991 (4) La Terre Comestible n°7
(2) Extraits de La Terre Comestible n) 10
(3) Lettre, 11 janvier 1991
(4) La Terre Comestible n° 7
mardi 24 septembre 2013
Else avec elle
et tu me dis que c’est ton nom
alors comme j’ouvre toutes les fenêtres à l’air nouveau
et au bel air
je touche tes yeux qui ne s’émiettent et je te donne, Else, ma vie »
les peaux lustrées qu’ils troquent contre thé, café, tabac, vêtements, tissu
les peaux qu’au village d’autres assemblent pour confectionner des chapeaux très chauds »
Lou Raoul : Else avec elle, éditions Isabelle Sauvage.
(Le prix PoésYvelines 2013 a été attribué à Lou Raoul pour ce livre).
mardi 17 septembre 2013
Décembre m'a ciguë
Édith Azam : Décembre m’a ciguë, éditions P.O.L.
lundi 9 septembre 2013
Lémistè
Sans cesse leur parler
Ils sont là autour de nous, merveilleux conteurs
Accordés à faire grincer et bruisser le destin
Dans les gorges sombres des bambous
Dans les langues de l’arbre musicien. »
Si difficiles maintenant à imaginer
Tant le temps fou
Les ont profondément enfouies. »
Toutes nos faces avons peint en rouge en ségret
Le corps taqueté blanc
Autour du visage un cercle noir
Peint dessus les yeux jusqu’oreilles
Une bande blanc taqueté rouge
puis avons la tête bouc peinte en rouge »
Monchoachi : Lémistè (1. Liber América), éditions Obsidiane.
lundi 2 septembre 2013
Le Ravin
Nivaria Tejera : Le Ravin, traduit de l’espagnol par Claude Couffon, éditions La Contre Allée.
dimanche 25 août 2013
La Chèvre noire
François Rannou : La Chèvre noire, publie.net.
mardi 13 août 2013
Daniel Biga
mardi 6 août 2013
Fissions
Romain Verger : Fissions, Le Vampire actif.