C'est un livre de grand
air et d'intense respiration que signe ici Virginie Troussier. Un
livre où le dépassement de soi permet de créer une belle harmonie
entre le corps et la tête, ainsi qu'entre les rêves et la réalité,
et ce grâce au voyage, à la liberté, à la rencontre de l'homme
avec lequel elle va vivre ces moments qu'elle raconte en une
succession de courts chapitres. Son écriture est énergique et
condensée, concrète et suggestive.
« Je voulais écrire
cette histoire d'une façon ou d'une autre, la fixer quelque part
dans un livre avant que celle-ci ne me devienne irréelle. »
Tout débute par un rêve,
symbolisé par une chaleur intense qui embrase tout ce qu'elle touche
et en particulier la narratrice qui habite alors à Paris. Si elle
aime déambuler dans la ville, elle n'hésite pas non plus à s'en
éloigner si nécessaire. Cap à l'ouest ou au
sud, peu importe pourvu que l'esprit s'ouvre aux vents porteurs.
« De l'abîme à
l'azur, épouser les vertiges, côtoyer le risque sous toutes ses
formes, se confronter à des propriétés très peu humaines,
peut-être. Le vent soufflait encore comme s'il fallait rallumer la
braise. C'est ainsi que de Paris il a fallu que je m'échappe. Que je
cherche l'air. »
Elle éprouve le besoin
de sentir son corps répondre du tac au tac dès qu'elle le
sollicite. Que ce soit sur un bateau, dans l'eau ou en montagne. Il
doit être fin et affûté. L'adrénaline qui court en lui doit être
capable de dicter au cerveau des sensations de bien-être et de
plénitude. Être à deux, en l'occurrence en compagnie de Billy,
marin expérimenté qu'elle a rencontré à Marseille, décuple ses
forces. « J'avais le sentiment de multiplier ma liberté »,
dit-elle.
Ce sont quelques
parcelles de cette liberté partagée qu'elle dévoile. Cela a lieu
en Bretagne ou en Espagne. Durant de longues nuits en mer, avec
manœuvres délicates mais aussi farniente et discussions à la clé.
Jusqu'au final, plus solitaire, dans une chambre d'hôpital en
montagne, où l'appelait une autre de ses passions, celle des sommets
à gravir pour éprouver encore une fois ce corps qui s'avère
parfois plus fragile qu'on ne le pense. C'est ce que nous rappelle
également Virginie Troussier dans ce récit dynamique et revigorant.
Virginie Troussier :
Pendant que les champs brûlent, La Découvrance.