lundi 1 avril 2013

Mourir de mère

Michael Lentz a beau tenter d’inscrire la fin d’une vie, en l’occurrence celle de sa mère, dans le cours normal (logique, inévitable) des réalités terrestres, rien n’y fait : la disparue ne l’est pas vraiment : sa présence s’affirme tout aussi vive qu’une ombre mouvante marchant à ses côtés.

 « c’est pour ne pas s’en approcher davantage et mère dans son chemisier à fruits tourne le dos et remplit les bocaux. de la marmite du tuyau en caoutchouc coule une gelée de pomme bouillonnante. »

Dès le premier volet de ce triptyque où le narrateur fait fréquemment « retour à l’origine », on sent que c’est une part de lui même qui semble s’en aller à petit feu suite à la mort de celle dont il ne peut s’empêcher de retrouver des bribes de vie. Odeurs, flâneries et émotions d’enfance reviennent à l’improviste, un peu partout, là où il se trouve, au fil de ses périples. Ce peut être dans un avion de la Lufthansa, ou en buvant du vin rouge à Olevano, ou alors à Rome où il met un temps ses pas dans ceux de Rolf Dieter Brinkmann, ou sous les ponts guettant le spectacle imprévu offert par une palanquée de chiens courant après une chienne en chaleur, ou encore en altitude dans le Sud Tyrol ou au calme, chez lui, se rappelant que « Celan a désigné maintes fois sa Fugue de mort comme l’unique tombeau de sa mère ».

C’est cet apparent bric-à-brac de scènes entrevues, reconstituées en détail, sur le mode de la conversation, en un long débit ininterrompu, qui fait la force du livre de Michael Lentz. Sa voix lente suit les sinuosités de sa pensée en y posant une langue qui envoûte, qui embarque, dans le sillage de laquelle on se laisse porter et que l’on sent vibrer avec intensité sans la moindre accalmie.

« qu’une maison disparaît et que mère disparaît et qu’elles ont ainsi simultanément disparu, pendant que toi voilà des années que tu es dans le jardin assis sur la balançoire ou avec la nouvelle balle que tu viens de recevoir tu cherches un nouveau jeu ».

Dans la deuxième partie du livre, Lentz restitue avec humour, et avec la volonté de garder à distance un réel trop tragique, ses visites, clins d’œil et coups de coude à ceux qui ne peuvent l’empêcher de sourire en le mettant parfois même de bonne humeur. Parmi eux, Raoul Hausmann qui passe et s’en va au gré d’une « petite fable à bière avec métabolisme coloré ». Et Isidore Isou qu’il va interviewer à deux reprises chez lui à Paris et dont il brosse en quelques pages un portrait mémorable.

« Isou porte un genre de pullover norvégien et est assis à un bureau. ne peut se lever qu’à l’aide de poignées fixées au mur et judicieusement au châssis de la fenêtre. marcher étant devenu totalement impossible, il ne quitte quasiment plus son appartement hormis pour ses visites à l’hôpital. ainsi jour après jour assis la plupart du temps devant la fenêtre à son minuscule bureau, il lit continuellement et écrit encore des milliers de pages. à gauche un téléphone. numéro direct confidentiel. affirme pourtant téléphoner jour après jour à des personnes en chair et en os. sur la tête un drôle de bonnet pend bizarrement sur son front. lors de ma seconde visite le huit septembre deux mille il porte carrément un bonnet de nuit en coton blanc dont il ne se sépare même plus en journée. »

Quittant « le très officiel inaugurateur et pape du lettrisme, le mégalomaniaque, du renouvellement-du-monde-et-de-tout », il file au cimetière Montparnasse et termine son séjour parisien en virevoltant d’une dalle funéraire à l’autre. Il s’amuse, se remémore quelques parcours d’écrivains, s’interroge en parlant seul avant de revenir inévitablement là où ses pensées le ramènent. La grande mobilité dont il fait preuve n’empêche pas le cheminement intérieur de se poursuivre. Celui-ci constitue la dernière partie du texte. Bloc lucide qu’il va s’efforcer de construire mot à mot en assemblant tout ce qui va du début de la fin à la fin. Corps, draps blancs, hôpital, pouls faible, tremblements, attente, brefs retours en arrière, photos figées dans un album, lumière verte, silence, chuchotements... Il n’oublie rien. Il se colle froidement, désespérément à la réalité. Avant de l’accepter.

« la mort est attendue entre maintenant et demain. la mort est à l’heure. mère, soixante-huit ans. »


Michael Lentz : Mourir de mère, traduit de l’allemand par Sophie Andrée Herr, Quidam éditeur.

jeudi 21 mars 2013

Un fil rouge

La photo de la jeune femme dont on suit le parcours tout au long du roman de Sara Rosenberg apparaissait régulièrement, comme tant d’autres, portées par les grand-mères, sur la Plaza de Mayo à Buenos-Aires. Elle s’appelle Julia Berenstein. Engagée dans la lutte révolutionnaire en Argentine dans les années 1970, elle a été trahie par l’un des siens et arrêtée à l’aéroport de La Paz en Bolivie avant d’être ramenée à Tucuman où elle ne survivra que quelques mois, le temps de donner naissance à une fille que le commandant tortionnaire et sa femme adopteront tout aussitôt.

« Ils ont dû au mieux l’abandonner sans soins, comme les autres, et elle en est morte. Ou pire, ils l’ont utilisée pour ce qu’ils appelaient leurs "expériences". »

Pour bien appréhender ce que fut la vie de celle qui était son amie d’enfance, Miguel, le narrateur, entreprend, pour un documentaire qu’il doit consacrer à cette période, une série d’entretiens avec ceux qui ont connu, aimé ou détesté Julia. Il arpente l’Argentine et va jusqu’à Madrid pour retrouver certains membres de sa famille et d’anciens détenus qui ont croisé la route de cette femme qui ne laissait personne indifférent. Tous notent son caractère bien trempé, ses idées tranchées, ses forces mais aussi ses failles, sa fragilité, son immersion, très jeune (à dix-sept ans), dans la lutte armée, son exaltation, sa décision d’aller braquer une banque, ses années de détention, ses planques ou ses fuites dans divers pays d’Amérique du Sud pour échapper, après sa libération, aux militaires qui ne la lâcheront jamais.

« Quand Julia nous apparaît, elle nous demande toujours des figues. Nous lui laissons les meilleures, les plus mûres, sur la margelle du puits, alors elle semble contente et elle s’en va tout doucement, en marchant au bord de la rivière et en les savourant. »

Patiemment, le cinéaste retranscrit les divers enregistrements qu’il a réalisés. Il y ajoute ses propres souvenirs et y glisse des extraits d’un carnet (histoire naturelle et botanique) que Julia lui a légué. Se dessinent ainsi, peu à peu, non seulement le portrait sensible d’une militante à fleur de peau mais aussi la réalité politique d’un pays vivant sous la dictature.

« Je me rappelle que la victoire du Vietnam avait coïncidé avec le coup d’état militaire de Videla. Des paradoxes qui trouvent leur résolution dans les rêves en changeant de forme, mais qui, dans la réalité, demeurent insolubles. On n’avait même pas pu fêter ça. On courait tous comme des rats. On nous chassait comme des rats. Le grand camion nettoyeur était payé par tous les citoyens honorables, dans un acquiescement unanime. »

Le mécanisme de cette machine à broyer les idéaux de tous ceux qui aspiraient à vivre autrement en Argentine à l’époque est ici décrit avec précision. Les différentes pièces de ce puzzle qui repose sur la nécessaire transmission de la mémoire collective sont posées avec calme. Ce qui se dit de terrible est atténué par la douceur des paysages esquissés par Sara Rosenberg. Celle-ci, qui fut également militante politique, emprisonnée durant plus de trois ans, offre avec Un fil rouge un roman polyphonique savamment construit. Aucune question n’y est éludée. La tension du livre atteint son apogée grâce à ces témoignages parfois contradictoires et toujours très humains recueillis par le narrateur. Pas un de ceux (et de celles) qu’il interroge n’a réussi à se remettre des traumatismes dus à ces années de plomb. Certains ne sont pas loin de penser, à demi-mots, que Julia se trouve, sans l’avoir voulu, à l’origine de leurs séquelles physiques et psychologiques.

« J’essaie de réfléchir sur la mémoire. Seuls ceux qui se souviennent parlent. Ou plutôt, on ne peut parler que de ce qu’on a vécu. Quelque chose comme ça. La voix est toujours collective. C’est la récupération d’une histoire qui appartient à tous. »

Ce sont de longs fragments de cette histoire-là, qu’elle connait bien, et qui est sans doute moins "romancée" qu’il n’y paraît, que Sara Rosenberg nous invite à découvrir.

Sara Rosenberg : Un fil rouge, traduit de l’espagnol par Belinda Corbacho, 290 pages, éditions La Contre-Allée.

mardi 12 mars 2013

Finir ses restes

Dès le début, le corps – et ces nerfs, ces fibres, ces muscles, ces invisibles réseaux qui le tendent, le tiennent – s’est trouvé très présent, fébrile ou posé, dans les textes de Dominique Quélen. Il se dénouait, se frottait aux autres, à la terre et aux paysages, multipliait les ralentis, se calait sur la mécanique des mouvements précis dans le cycle des Petites formes et s’amplifiait un peu plus, nerveux et effilé, dans Le Temps est un grand maigre.

S’il est à nouveau présent dans Finir ses restes, il ne l’est pourtant plus de la même façon que précédemment. Ce corps-ci est en train de passer. Il ne bouge que par saccades dans une mémoire qui ressasse. Ses gestes, ultimes, transitent par le cerveau de qui ne peut faire autrement que de les fixer dans un livre. Millimétrés, ce sont ceux d’un bras, d’un levier, d’une force motrice qui court à sa perte.

« tiens dis-tu d’une autre
voix contemple et tiens ce bras
ou levier qui est à présent
ce qu’il est dans cet état précis
qu’on dirait d’abandon »

Il y a ce bras « qui suinte », qui se plie en deux parts égales, se déplie, garde avec de plus en plus de peine ses attaches, d’abord à l’épaule, puis plus loin grâce à la main qui peut s’ouvrir, se fermer ou en serrer une autre. Il y a ce bras gauche, ce poignet où le cœur ne bat plus, ce bras regardé, ausculté et à travers lui, ou à partir de lui, tout le reste, le corps qui suit, fuit et disparaît

« avec la densité du bras d’un frère »

d’un proche, d’un double non plus présent en chair mais en os, saillant, dur, poncé jusque dans le fil très mince du poème où rien ne peut venir dévier le cours d’une physique implacable, pas même la douleur, lancinante, murmurée, scandée et filtrée à l’extrême.

« ou comme pour
tordre en pensée tu
manges ton bras
tu le suis et le
conduis dans
sa nudité et ceci
ou autre manque
te retenir puis te
retient
tu survis »

Finir ses restes incite à tenir son souffle et ses mots. Pour aller au plus juste, à ce qui ne pouvant se dire se devine, entre âpreté et pudeur, dans de l’eau troublée, dans du secret gardé, là où l’on sait qu’il y a perte, plaie et approche d’un grand silence.


 Dominique Quélen : Finir ses restes, éditions Rehauts (105 rue Mouffetard, 75005 Paris).

lundi 4 mars 2013

Des figures

En haut de chacun des poèmes constituant Des figures, Bruno Fern a simplement placé une syllabe. Celle-ci peut parfois être un mot à elle seule (« beau », « fou », « né », « trou »...) Elle n’agit pas uniquement en tant que titre. Sa fonction s’avère plus vaste. C’est un déclic, un starter, un déclencheur, un outil offert au lecteur qui, s’il accepte de jouer le jeu en accolant cette syllabe au premier mot de la plupart des vers qui suivent, élargira singulièrement son champ de lecture.

« Pan

telant sous les mains battantes
dans sa gueule d’ange accroché par le
talon qui demeure la seule zone indemne à l’examen
du haut vers le bas et gardant malgré ça forme et voix humaines le tout en un
sable poussière où retourner était pourtant garanti depuis le départ »

S’il ne parvient pas à (ou ne veut pas) garder en permanence la syllabe en question sous la langue, (son usage n’étant pas systématique), le lecteur ne s’en trouve pas pour autant relégué hors du poème. Bien au contraire : l’égarement qui s’en suit étonne et chaque texte, chaque figure imposée réussit, même amputée de quelques pieds, à bouger en s’inventant une autre forme et en cultivant un équilibre opportunément bancal.

« Fin

du monde faut pas exagérer c’est plutôt
en soi que ça se déroule dans un périmètre restreint à force
de non recevoir sachant qu’il n’est pas prévu un
mot de l’histoire qui aurait l’air
d’être le dernier plus que les autres en réalité c’est extra
ce qui signifie à l’origine en dehors entre la 1ère et la 3ème personne
Landais de souche ou pas n’y change que dalle
tant la passe c’est juste un coup à prendre la tangente »

Mêlant expressions usuelles, citations de poètes (Apollinaire, Zanzotto, Mallarmé...) et infos entendues au coin d’un trottoir, au hasard d’une revue de presse ou lors d’une conversation privée, Bruno Fern met assez d’humour et de distance entre lui (et les autres) et ses poèmes pour que ceux-ci, grâce à la contrainte qu’il s’est donné, jouent en permanence à l’élastique entre tension et relâchement, restant à hauteur de la réalité et du quotidien, y compris quand ils les saisit à ras de terre. Il agit de même envers la poésie en ne la plaçant jamais sur un piédestal. Son rôle est ailleurs. Plus en bas, dans le vif, avec les anonymes. Qu’il côtoie, qu’il écoute et dont il raccorde les propos avec justesse et légèreté, glissant en un éclair du versant ludique à l’aspect sérieux d’un petit monde que tout un chacun s’évertue à organiser (question d’équilibre) autour de soi.

« Dis

simuler n’avance pas à grand-chose
qu’as-tu fait toi que voilà pliant sans trêve
cible plutôt vise-la
solution en cours »

Bruno Fern : Des figures, éditions de l’attente.

samedi 23 février 2013

Moi, Jean Gabin

C’est dans la ville de Catane, en Sicile, où elle est née en 1924, que Goliarda Sapienza a passé son enfance. C’est celle-ci, retracée avec fougue à travers portraits, rencontres et anecdotes et transcendée par l’effervescence qui régnait alors tant dans la maison familiale que dans la rue, qui sert de trame à ce roman autobiographique.
Elle y décrit avec passion, malice et feinte naïveté l’envie de vivre et le goût de la liberté qui l’animent et qui lui ont été transmis par ses parents. Son père, Giuseppe Sapienza, est avocat des pauvres et militant antifasciste et sa mère, Maria Guidice, socialiste radicale, est l’une des figures de la gauche italienne, directrice du journal Le Cri du peuple. Avant qu’ils ne se rencontrent, elle a donné naissance à sept enfants et lui en a eu trois d’un précédent mariage. Goliarda est née, tardivement, de leur union.

« Chez moi tout le monde avait toujours tant à faire. Tant et tant qu’on était contraint soi-même de s’inventer mille choses à trafiquer, à mener à bien, lire, jouer, parce que jouer et imaginer étaient aussi considérés, chez moi, comme "un faire". »

Ses parents étant trop occupés, pris par les combats à mener, les affaires à régler, les articles à rédiger, les réunions à préparer, son éducation est laissée à la charge de ses frères aînés, Carlo, Ivanoe et Arminio, qui s’activent pour l’initier, très tôt, aux textes philosophiques, littéraires et révolutionnaires tout en lui inculquant des valeurs sociales capables de déjouer celles de la culture fasciste officielle, très présente à l’école. Le reste, elle l’apprend en ville, dans la Civita, auprès des nombreux habitants qu’elle côtoie tel Tato, le mendiant sans mains, ou Alessandro, son oncle, qui vient de tuer cinq fascistes en subtilisant la matraque de l’un d’entre eux avant de leur fracasser la tête à tous.

« Quand Alessandro eut fini de donner une leçon à ces messieurs, sa grand-mère, tenant, de son bras tendu, la lampe au-dessus de sa tête pour éclairer la scène – la nuit était tombée entre-temps –, cria aux paysans qui avaient assisté en cercle, muets et tremblants, au combat : "Et maintenant nettoyez le terrain de toute cette saloperie qu’Alessandro a dû faire à cause de votre lâcheté. Allez, au travail !" »

Son éducation se s’arrête pas là. Il lui suffit parfois de dialoguer avec les repris de justice que son père emploie à la maison dès leur sortie de prison pour en apprendre bien plus que tout un chacun sur la vie, ses dérapages, ses à-côtés et ses coups du sort. Elle écoute Tina la folle lui expliquer comment elle a tué sa sœur et son fiancé avec un fusil de chasse parce qu’ils avaient couché ensemble et Zoé, "la nonne du crime", lui conter, échevelée, la nuit où elle donna un coup de couteau à sa mère et un autre à un carabinier. D’autres épisodes, captés grâce à une insatiable curiosité naturelle, lui apprennent à mieux connaître les ressorts de l’âme humaine.

« C’est ma mère qui parle dans ma tête, selon elle la mafia comme le fascisme se trouvent à l’intérieur de nous-mêmes – vieil héritage –, tapie, prête à nous entraîner vers le mal. »

Mais celui qui va la fasciner et prendre la plus grande place dans son imagination, c’est Jean Gabin. Elle le découvre au Cinéma Mirone où l’on projette Pépé le Moko et est instantanément emportée par la prestance de ce caïd en cravate blanche et aux yeux bleus qui résiste dans la casbah d’Alger. À peine sortie de la salle, elle adopte sa démarche, sent une fierté monter en elle, s’identifie peu à peu à celui qu’elle appelle tout simplement Jean et qui va l’aider en lui servant de modèle pour affronter ceux qui lui tiennent tête.

« Revoir les films de Jean Gabin : je savais comment faire. En fermant les yeux, je repassais une à une toutes les scènes sur l’écran de la mémoire, toute puissante chez moi comme du reste chez tous ceux qui gagnent leur pain et leur liberté au jour le jour. Pour être bandit, voleur, ou simplement rebelle, il faut avoir par dessus tout de la mémoire, autrement on est foutu. »

De la mémoire, Goliarda Sapienza n’en manque pas. C’est elle qui lui permet de revivre ces années d’enfance et d’adolescence qui ont forgé sa sensibilité dans l’entre-deux-guerres, à une époque où les membres de sa famille se trouvaient régulièrement sous la menace des milices fascistes et de la mafia. Moi, Jean Gabin est un livre plein de vie, de solidarité et de résistance.

Entrée à seize ans à l’Académie d’art dramatique de Rome, Goliarda Sapienza a connu le succès au théâtre avant de tout abandonner pour se consacrer à l’écriture. Elle est décédée en 1996. Son œuvre (que les éditions Attila vont intégralement publier) n’a commencé à être reconnue qu’à partir de 2005 avec la parution en France de L’Art de la joie (éditions Viviane Hamy).


 Goliarda Sapienza : Moi, Jean Gabin, traduit de l’italien par Nathalie Castagné, éditions Attila.