C’est cette période très particulière, celle où l’on entre dans
l’hiver, celle où la lumière ne se donne qu’avec parcimonie, s’éclipsant
avant même la fin du jour, laissant la part belle à la nuit, qui est au
cœur du livre de Cathie Barreau. Le solstice n’est qu’un point de
bascule mais ce qui attire et apaise, c’est ce qui l’entoure.
« Nous cherchons à franchir
le creux de l’année. Nous
guettons l’aube qui tarde et
la fin de nos sommeils
profonds. La musique
patiente et nos mains se
reposent. Corbeaux, lueur
au-dessus des toits,
de seconde en seconde, l’année
se termine. »
le creux de l’année. Nous
guettons l’aube qui tarde et
la fin de nos sommeils
profonds. La musique
patiente et nos mains se
reposent. Corbeaux, lueur
au-dessus des toits,
de seconde en seconde, l’année
se termine. »
Le temps semble se figer. La douceur s’installe. Il y a une sorte
d’apaisement, de trêve dans l’air. Une qualité de silence qui aiguise
les sens. Une incitation à la patience. Un besoin, pour ceux qui
n’hibernent pas, d’offrir un peu de tranquillité à leur corps et à leurs
pensées.
« Dans le silence, nous
reposons nos respirations.
C’est le temps de la paix.
La bruine invisible perle nos
cheveux. Nous rêvons de
neige et nous parlons avec
des mots doux comme si
la guerre était finie. »
reposons nos respirations.
C’est le temps de la paix.
La bruine invisible perle nos
cheveux. Nous rêvons de
neige et nous parlons avec
des mots doux comme si
la guerre était finie. »
Tenter de vivre calmement ces jours de clarté réduite a, ici, peu à
voir avec le repli sur soi. Cathie Barreau, en une soixantaine de pages,
chacune d’elles offrant un poème court (un instant, une sensation, un
paysage, une lumière sur le fleuve, une scène rapide, un souvenir
fugace) dit ce qu’elle ressent et partage quand vient le solstice
d’hiver tout en restant à l’écoute des bruits du monde et des « terres
heurtées » où les « rêves de paix s’effacent ».
« Nos valises sont ouvertes et
nous partons bientôt vers
le pays du Levant. Le voyage
nous réjouit et nous inquiète. »
nous partons bientôt vers
le pays du Levant. Le voyage
nous réjouit et nous inquiète. »