mardi 13 décembre 2022

Journal de neiges

Quand Journal de neiges paraît en 1983 aux éditions Le Hasard d’être, Jean-Pierre Le Goff (né en 1942 à Douarnenez) n’a pratiquement rien publié, hormis quelques textes en revues et des opuscules à diffusion très limitée. D’un naturel curieux, fréquentant pendant plusieurs années le milieu surréaliste parisien, il s’intéresse aux choses dont on parle peu en littérature et de la relation qu’il noue avec elles. Cela va, entre autres, des coquillages aux moulages en fer en passant par les ailes des papillons, l’observation du vent dans les arbres ou par l’attention qu’il porte aux divers phénomènes météorologiques.
La neige y a une place à part. Elle surprend, en pays tempéré, par sa rareté, le calme et l’apaisement qu’elle diffuse autour d’elle, le silence qui accompagne ses chutes et qui se propage aux lieux qu’elle recouvre, l’étonnante géométrie de ses cristaux, tous identiques, la force de sa réverbération et les lumières inhabituelles qu’elle donne aux paysages. Ce sont ces métamorphoses éphémères qu’il interroge dans ce Journal, tenu de 1978 à 1981.

« 11 février 1978

Gare de Lyon. Les quais sont secs. Un train surgit recouvert de neige, ailleurs est déjà là.

17 février 1978

La contemplation, à travers une fenêtre, de la neige qui tombe : quel désir d’hibernation il y a là ! L’esprit s’emmitoufle dans ses terriers. Les limites du monde se réduisent à une seule veilleuse intérieure.

3 janvier 1979

Chaque première neige découvre en moi un ronronnement de bûche. Le froid blanc opère par contraste et attise le rougeoiement de ma rêverie.

12 janvier 1979

Les arbres, dont les branches étaient nues tout à l’heure, sont maintenant saupoudrées et prennent des allures hiératiques à la lumière des réverbères. »

Pour dire l’émotion et l’étonnement qui s’emparent de lui, Jean-Pierre Le Goff use de mots simples et précis. Des éclats blancs qui se colorent parfois de bleu. Si la neige n’est pas au rendez-vous, il peut la convoquer en pensant à elle, en se remémorant des escales sous les flocons en Belgique, en Italie ou dans le Cantal, où elle lui occasionna un accident de voiture.

Ces notes brèves et apaisantes, sources de rêveries éveillées, sont une belle incitation à découvrir plus encore un écrivain discret qui a toujours préféré l’action et la rencontre à la publication, y trouvant plus de chaleur et de répondant. De 1979 à 1989, il a expédié ses pages volantes à ses amis ou à ceux qu’il sentait pouvoir être intéressés par ses poèmes épistolaires, les divers papiers sortis de sa boîte à malices, ses notes de voyages, ses incursions dans l’étrangeté du monde. Une aventure poétique particulière qui donna naissance au livre Le Cachet de la poste, publié chez Gallimard en 2000, collection L’Arbalète, préfacé par Jacques Réda, l’un des heureux destinataires de ces courriers.

Peu après la mort de Jean-Pierre Le Goff, en 2012, divers textes ont été publiés, dont trois titres (Coquillages, Métaux adjacents, Esquisses de la poussière) aux éditions des Grands Champs. D’autres dorment encore dans les archives de l’auteur, déposées à la Médiathèque des Capucins à Brest.

Journal de neiges, édité par la Librairie La brèche, constitue le premier hors série de la revue Des Pays habitables dont le n° 6 vient de paraître avec au sommaire un dossier consacré au poète, écrivain et photographe Jean Suquet (1928-2007), plusieurs pages de James Ensor et de nombreux inédits de Lionel Bourg, Anne-Marie Beeckman, Laurent Albarracin ou Yves Leclair.

Jean-Pierre Le Goff : Journal de neiges, dessins de Jean Benoît, postface de Sylvain Tanquerel, éditions Librairie La brèche


 

samedi 3 décembre 2022

L'Inamour

C’est l’histoire de Constantin racontée par lui-même, en un long et implacable monologue. Enfant inadapté, il ne va pas à l’école, ne sort presque pas, ou seulement dans le jardin, et vit reclus, caché par ses parents qui ont honte de lui. Le père autoritaire, qui règne sur sa famille en espérant la modeler à sa façon, c’est à dire en la portant vers l’excellence, vers l’élite, ne comprend pas ce coup de couteau que le destin lui a planté dans le dos en lui donnant un fils pareil.

« Il dit que les vrais hommes c’est ceux qui savent regarder le soleil et la mort en face il dit ça à table comme si il parlait pour tout le monde mais moi je sais bien que c’est un message juste pour moi pour que je sache que moi j’ai tout faux »

La mère étant effacée, soumise aux desiderata de son mari, et la grande sœur quasi parfaite, Constantin se rapproche de son autre sœur, Mano qui, ne répondant pas aux exigences du père, sera bientôt mise en pension pour recevoir une éducation plus sévère à laquelle elle s’opposera en cessant de s’alimenter.

« J’ai dit à Maman que je voulais aller voir Mano dans son internement je lui ai dit que c’était urgent et elle m’a répondu que c’était pas possible qu’il y avait des règles pour les visites là-bas et qu’il fallait les respecter »

Rien n’ échappe à Constantin. Il perçoit tout et les mots lui viennent instantanément pour dire ce qu’il ressent et pour raconter son quotidien à l’intérieur de la maison mais parfois aussi au dehors, en de rares occasions. Ainsi lors du mariage de sa cousine Violette, où il découvre un monde inconnu : l’église (« un endroit où il fait sombre et froid et où ça sent une drôle d’odeur qui fait tourner la tête »), le curé (« le monsieur en noir il a dit nous sommes tous des enfants de dieu et là je me suis dit il exagère quand même parce que moi je sais très bien l’enfant de qui je suis »), la communion (« ils tendaient leurs mains en coupelle et le serviteur leur mettait un disque tout mince à l’intérieur et eux ils disaient amen en le mangeant avec un air de drame comme si quelqu’un était mort »).

Sa seule alternative reste la parole. Il ne s’en prive pas. Ouvre de nombreuses portes. Entre dans des pièces secrètes. Voit clairement la monstruosité de son père, l’aveuglement de sa mère, pressent le drame qui se joue en coulisse et la mort, inéluctable, qui va venir.

« Ils m’ont pas laissé la voir
Elle était si pâle et maigre
Déjà un cadavre ils ont dit
Ça m’aurait traumatisé
Et maintenant ils me traitent
Comme si j’étais un malade
Comme si c’était mon tour
Le prochain sur la liste »

Constantin, fort de son intelligence, de son honnêteté, de son regard d’enfant différent mais lucide, poursuit son chemin douloureux, guidé par les mots que lui prête Bénédicte Heim tout au long de ce monologue percutant, au flux fiévreux et saccadé, dans son implacable mise en voix d’une enfance volée.

 Clotilde Heim : L'Inamour, Quidam éditeur.


lundi 21 novembre 2022

Un ami trop grand

On ne présente plus Jean-Claude Pirotte, poète et prosateur à l’œuvre foisonnante et hors norme, adepte du vagabondage et de la cavale, familier des bars et des cafés où il pouvait débarquer à l’improviste pour poursuivre une conversation (avec le patron, la patronne, les habitués) entamée quelques années plus tôt.
Claude Andrzejewski, gardien intérimaire d’un musée au moment où il rédige ce livre, l’a connu à Angoulême, à proximité de son propre lieu de villégiature. L’écrivain arrivait de Lorient où un accident de bar – une grande claque dans le dos occasionnant une chute contre une table en marbre et une fracture du col du fémur – l’avait obligé à se doter d’une canne dont il ne se séparait plus.

Jean-Claude Pirotte est décédé en 2014 et Claude Andrzejewski, pour se remettre en mémoire leur longue amitié, a choisi de lui adresser une lettre. C’est en s’arrêtant devant quelques-unes des œuvres exposées dans ce musée où il s’ennuie ferme que se déclenchent ces retours en arrière. À chaque toile correspond un chapitre retraçant quelques-uns des moments intenses vécus ensemble. Et cela commence par la rencontre inaugurale.

"Tu te souviens, Jean-Claude, de notre rencontre, de nos premières entrevues ? Sans doute faut-il insister sur l’adoration sans bornes que tu m’avais tout de suite inspirée, et ses raisons. Notre relation s’en trouva dès le début faussée, déséquilibrée parce que nous avions une grande différence d’âge, mais surtout parce que je te magnifiais à l’excès." 

Les rencontres se multiplient, la plupart du temps dans les cafés où ils apprennent à se connaître et se trouvent des affinités, touchant à l’écriture bien sûr mais aussi à ce besoin impérieux qu’ils ont de prendre en main leur existence en tentant d’y insérer de l’aventure. Pirotte, qui ne tient pas très longtemps en place, embarque bientôt son jeune compère dans de longs périples. Il l’emmène visiter les cafés turcs (et clandestins) de Namur avant de lui faire découvrir quelques bars parisiens où il a également ses entrées : chez Italo ou chez Colette. Chemin faisant, Claude Andrzejewski se retrouve plus ou moins promu secrétaire de Jean-Claude Pirotte. Qui le convie à un rendez-vous d’écrivains belges à Montpellier. La rencontre, jalonnée de scènes épiques (malicieusement décrites ici), se poursuivra par de joyeuses libations nocturnes pour se terminer quelques jours plus tard à Barcelone.

"Il ne m’en reste qu’un chromo imprécis de tapas et de finos, de poisson en croûte de sel, de vieilles putains peu ragoûtantes croisées sur les Ramblas, du poème de Ferrater que tu m’as récité en nous égarant par des ruelles noires aux poubelles éventrées, du disque faisant vivre les guitares de Carles Benavent et Paco de Lucia dans un bar près de la Sagrada Familia. "

Puis vient le voyage en Slovaquie, agité lui aussi, où l’écrivain doit intervenir au Département de langues romanes de l’Université de Bratislava. Ils arrivent juste à temps, à l’issue d’un parcours semé d’embûches (le passeport de l’invité n’étant pas à jour) et une nuit presque blanche.

"Comment fais-tu ? Alors que nous sommes crevés du voyage et que je suis, moi, assommé par le vin du déjeuner, comment fais-tu pour te montrer si à l’aise face au parterre d’étudiants ? Ces jeunes slovaques qui t’écoutent religieusement, que tu parviens même à faire rire. "

Le grand homme semble increvable. Il a toujours soif et ne dort presque jamais. La chambre d’hôtel n’accueille que les bagages. Les hommes, eux, passent la nuit dans la pénombre des bars enfumés, à assécher verre sur verre. Et à ce rythme, Claude Andrzejewski sent que son corps est en train de flancher. L’interminable tournée des grands ducs est sans fin. Il va y laisser sa peau s’il n’effectue pas un radical pas de côté. C’est ce qu’il va faire et il s’en explique posément, quelques années plus tard. L’ami, en qui il voyait une sorte de père de substitution, qui l’avait pris sous son aile, qui entendait l’aider à écrire, qui annotait scrupuleusement ses manuscrits, était décidément trop grand pour lui.

" Je cherchais à me débarrasser de toute dépendance, ce pourquoi je devais m’éloigner de toi et même te faire en quelque sorte disparaître. "

Les pages que C.Andrzejewski consacre à ces moments douloureux mais nécessaires pour sa survie sont émouvantes. S’il maintient ensuite, de loin en loin, le contact avec l’écrivain, il ne le voit plus. Il s’abstient également de consommer de l’alcool. Il mène une vie plus simple, plus calme tout en continuant à écrire... Mais il sait ce qu’il doit à Jean-Claude Pirotte et le dit en lui offrant ce tombeau, captivant de bout en bout. On les revoit cavaler, avec arrêts fréquents à la buvette. Ils y côtoient des personnages dont les portraits sont ici saisis sur le vif, avec finesse et humour, au bord du zinc ou dans des zones interlopes où le jour et la nuit se confondent.

" Je m’en veux d’avoir été absent, ce jour de printemps où tu es parti, toi aussi, comme on dit. Je n’ai pas fait le voyage pour la Belgique en cette triste occasion, j’y ai renoncé sans trop savoir pourquoi. Mais maintenant je sais. Je n’avais pas envie de te dire adieu. "

 Claude Andrzejewski : Un ami trop grand, lettre à Jean-Claude Pirotte, éditions La Dragonne.

samedi 12 novembre 2022

Les oubliés

Elle s’appelle Annio et lui Argyris. Tous deux vivent en Grèce, dans une bourgade de province, et ne participent qu’a minima à la vie sociale qui s’organise tout autour d’eux. Ils en sont la plupart du temps exclus parce que différents. Elle souffre d’une légère déficience mentale et lui de crises d’épilepsie. Ces oubliés, moqués, mis à l’écart, laissés pour compte par les bien-pensants, attirent le regard de Thanassis Hatzopoulos qui suit avec minutie, en un diptyque envoûtant, leur parcours de vie. Il retrace chaque itinéraire, de la naissance jusqu’à la disparition, en montrant comment ces deux êtres, nés sous une mauvaise étoile, franchissent les obstacles en s’inventant un art de vivre que personne, pas même leurs proches, ne peut comprendre.

Annio vit sous la protection de sa mère. Elle a une grande force physique et s’en sert en travaillant dur. Ses soucis, ses interrogations, ses humeurs changeantes, elle les fait passer en les confiant à deux voisines qui ne lui donnent aucune réponse mais qui prennent néanmoins le temps de l’écouter. La vie la surprend. La mort tout autant. Elle se demande si tout cela est vrai. Son frère, qui vit dans la capitale et qu’elle ne voit presque jamais, demeure un phare lointain qui éclaire son quotidien.

« Les visites au cimetière, les rites autour de la tombe de marbre, les questions que se posaient la fille donnèrent à leur vie quotidienne un nouveau départ. "Je me suis assise à côté de la tombe de papa et je lui ai donné des nouvelles ", confiait-elle à Nota. Et après un samedi des morts : "je ne savais pas que Rinio Mastronikita se trouvait elle aussi au cimetière. On m’avait dit qu’elle était en voyage ", annonçait-elle avec candeur à Liza. »

Argyris occupe un poste de portier et de commissionnaire chez un pharmacien qui l’a pris sous son aile et qui veille sur lui dans la journée tandis que le soir, c’est sa sœur aînée qui prend le relais. Outre sa position de sentinelle dans l’officine, il s’est trouvé une passion grâce à la musique, ou plutôt grâce à une feuille de laurier qu’il glisse entre ses lèvres et avec laquelle il réussit à interpréter des mélodies que les auditeurs apprécient.

« Les jours de fête, Argyris disparaissait de la pharmacie et célébrait l’événement à sa manière en s’activant dans les rues. Sa présence les paraît de sons et d’accents auxquels elle n’auraient osé rêver. Son âme voyageait alors à l’avant-garde de son chant, là où il n’y avait jamais eu pour lui aucune joie auparavant. Plus tard, ce fut seulement avec le plaisir solitaire qui jaillissait de son sexe qu’il put comparer cette joie. »

Annio, après le décès de sa mère, trouvera un peu de réconfort auprès d’un chien dont elle ne se sépare jamais, vivant en sa compagnie dans un abri de fortune qu’elle a bâti au fond d’un vallon en assemblant des débris glanés çà et là. Argyris, quant à lui, s’est pris d’une nouvelle passion, cette fois pour les billets de loterie dont il fait collection, les cachant sous son lit en les appelant « mon trésor ».

L’écriture dense, narrative et descriptive du poète Thanassis Hatzopoulos, dont c’est ici le premier livre en prose, sert admirablement ces destins tragiques et pleins d’humanité. Il dit combien ces existences passées dans la marge comptent. Il en restitue le sel, la richesse, parvenant posément, avec lenteur et empathie, à sortir de l’oubli deux êtres qui ont vécu intensément, en ne demandant rien à personne et en n’ayant, du reste, pas grand chose à envier à tous les bien-portants.

 Thanassis Hatzopoulos : Les Oubliés, traduit du grec par René Bouchet, Quidam éditeur.

mercredi 2 novembre 2022

Je ne vois pas l'oiseau

Les oiseaux que décrit ici Jean-Pierre Chambon ont une personnalité bien affirmée et s’il les regarde vivre, chanter – voire parler – battre des ailes, se déployer, s’envoler, ce n’est pas pour se faire plus bucolique qu’il ne faut mais pour saisir au mieux leur étrangeté. Il faut dire que les volatiles en question ont de quoi intriguer. À commencer par le premier d’entre eux, une minuscule boule de plumes que des enfants découvrent un jour au pied d’un peuplier et qui, pour eux, ne peut-être qu’une « kobleute ».

« Une kobleute ! confirmèrent les enfants, bien qu’ils n’eussent encore jamais vu ce que désignait ce mot qu’ils prononçaient pour la première fois.
Ils faisaient cercle autour de la chose sans oser s’en approcher. »

L’oisillon recueilli ne se contentera bientôt plus des mouches et des insectes qu’il réclame, le bec constamment ouvert. Il passera aux vers de terre puis aux poussins déchiquetés du poulailler voisin avant de se transformer en grand rapace et de prendre son envol pour se fondre enfin « dans le bleu du ciel », provoquant, au moment de décoller, un branle-bas de combat dans la basse-cour en envoyant valdinguer le coq dépité contre le grillage.

Les autres oiseaux présents dans les nouvelles de Jean-Pierre Chambon sont moins fougueux mais tout aussi imprévisibles. Certains sont choyés par des femmes prévenantes. L’une, ne se satisfaisant pas de la compagnie de ses neuf chats, s’est trouvée pour nouvel ami un perroquet qui ne vit qu’au rythme de la forêt équatoriale en écorçant des branches du matin au soir. L’autre s’est prise de passion pour deux pigeons qui ont trouvé refuge sur le rebord de sa fenêtre et qu’elle nourrit quotidiennement. L’une et l’autre sont proches du narrateur qui, par un étrange retournement de situation, ne peut empêcher ces oiseaux de venir taper du bec contre les parois de son imaginaire. À ce jeu, le perroquet s’avère le plus habile. Après être entré dans la tête de l’écrivain, voilà qu’il le met en cage en lui apportant un fagot à dépiauter.

« Avec mes dents, j’arrachais la peau du bois, qui avait un léger goût sucré. »

Le poète Jean-Pierre Chambon, qui maîtrise la prose à la perfection, la ciselant, lui procurant souplesse et densité, aime passer, inopinément, du réel au fantastique. Il procède en douceur, non sans une pointe d’humour, en reprenant ensuite le cours de son récit, comme si de rien n’était. La dernière nouvelle du livre, « portrait du poète en oiseau », pénètre dans les coulisses de ce monde volant, plein de légèreté et de liberté, qui a toujours fasciné les poètes. L’auteur en cite quelques-uns, tels Jordi Pere Cerda, Edgar Allan Poe, Denis rigal et, surtout, Guillevic qui se sentait, tout comme lui, en affinité avec le hibou : « j’aurais envie d’avoir / un hibou dans ma chambre / un vrai hibou vivant », écrivait-il.

Si l’imprévu se glisse malicieusement dans les textes, il s’invite également, avec un bel aplomb, dans les encres de Carmelo Zagari qui accompagnent cet ensemble.

 Jean-Pierre Chambon : Je ne vois pas l’oiseau, encres de Carmelo Zagari, éditions Al Manar

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