samedi 12 novembre 2022

Les oubliés

Elle s’appelle Annio et lui Argyris. Tous deux vivent en Grèce, dans une bourgade de province, et ne participent qu’a minima à la vie sociale qui s’organise tout autour d’eux. Ils en sont la plupart du temps exclus parce que différents. Elle souffre d’une légère déficience mentale et lui de crises d’épilepsie. Ces oubliés, moqués, mis à l’écart, laissés pour compte par les bien-pensants, attirent le regard de Thanassis Hatzopoulos qui suit avec minutie, en un diptyque envoûtant, leur parcours de vie. Il retrace chaque itinéraire, de la naissance jusqu’à la disparition, en montrant comment ces deux êtres, nés sous une mauvaise étoile, franchissent les obstacles en s’inventant un art de vivre que personne, pas même leurs proches, ne peut comprendre.

Annio vit sous la protection de sa mère. Elle a une grande force physique et s’en sert en travaillant dur. Ses soucis, ses interrogations, ses humeurs changeantes, elle les fait passer en les confiant à deux voisines qui ne lui donnent aucune réponse mais qui prennent néanmoins le temps de l’écouter. La vie la surprend. La mort tout autant. Elle se demande si tout cela est vrai. Son frère, qui vit dans la capitale et qu’elle ne voit presque jamais, demeure un phare lointain qui éclaire son quotidien.

« Les visites au cimetière, les rites autour de la tombe de marbre, les questions que se posaient la fille donnèrent à leur vie quotidienne un nouveau départ. "Je me suis assise à côté de la tombe de papa et je lui ai donné des nouvelles ", confiait-elle à Nota. Et après un samedi des morts : "je ne savais pas que Rinio Mastronikita se trouvait elle aussi au cimetière. On m’avait dit qu’elle était en voyage ", annonçait-elle avec candeur à Liza. »

Argyris occupe un poste de portier et de commissionnaire chez un pharmacien qui l’a pris sous son aile et qui veille sur lui dans la journée tandis que le soir, c’est sa sœur aînée qui prend le relais. Outre sa position de sentinelle dans l’officine, il s’est trouvé une passion grâce à la musique, ou plutôt grâce à une feuille de laurier qu’il glisse entre ses lèvres et avec laquelle il réussit à interpréter des mélodies que les auditeurs apprécient.

« Les jours de fête, Argyris disparaissait de la pharmacie et célébrait l’événement à sa manière en s’activant dans les rues. Sa présence les paraît de sons et d’accents auxquels elle n’auraient osé rêver. Son âme voyageait alors à l’avant-garde de son chant, là où il n’y avait jamais eu pour lui aucune joie auparavant. Plus tard, ce fut seulement avec le plaisir solitaire qui jaillissait de son sexe qu’il put comparer cette joie. »

Annio, après le décès de sa mère, trouvera un peu de réconfort auprès d’un chien dont elle ne se sépare jamais, vivant en sa compagnie dans un abri de fortune qu’elle a bâti au fond d’un vallon en assemblant des débris glanés çà et là. Argyris, quant à lui, s’est pris d’une nouvelle passion, cette fois pour les billets de loterie dont il fait collection, les cachant sous son lit en les appelant « mon trésor ».

L’écriture dense, narrative et descriptive du poète Thanassis Hatzopoulos, dont c’est ici le premier livre en prose, sert admirablement ces destins tragiques et pleins d’humanité. Il dit combien ces existences passées dans la marge comptent. Il en restitue le sel, la richesse, parvenant posément, avec lenteur et empathie, à sortir de l’oubli deux êtres qui ont vécu intensément, en ne demandant rien à personne et en n’ayant, du reste, pas grand chose à envier à tous les bien-portants.

 Thanassis Hatzopoulos : Les Oubliés, traduit du grec par René Bouchet, Quidam éditeur.

mercredi 2 novembre 2022

Je ne vois pas l'oiseau

Les oiseaux que décrit ici Jean-Pierre Chambon ont une personnalité bien affirmée et s’il les regarde vivre, chanter – voire parler – battre des ailes, se déployer, s’envoler, ce n’est pas pour se faire plus bucolique qu’il ne faut mais pour saisir au mieux leur étrangeté. Il faut dire que les volatiles en question ont de quoi intriguer. À commencer par le premier d’entre eux, une minuscule boule de plumes que des enfants découvrent un jour au pied d’un peuplier et qui, pour eux, ne peut-être qu’une « kobleute ».

« Une kobleute ! confirmèrent les enfants, bien qu’ils n’eussent encore jamais vu ce que désignait ce mot qu’ils prononçaient pour la première fois.
Ils faisaient cercle autour de la chose sans oser s’en approcher. »

L’oisillon recueilli ne se contentera bientôt plus des mouches et des insectes qu’il réclame, le bec constamment ouvert. Il passera aux vers de terre puis aux poussins déchiquetés du poulailler voisin avant de se transformer en grand rapace et de prendre son envol pour se fondre enfin « dans le bleu du ciel », provoquant, au moment de décoller, un branle-bas de combat dans la basse-cour en envoyant valdinguer le coq dépité contre le grillage.

Les autres oiseaux présents dans les nouvelles de Jean-Pierre Chambon sont moins fougueux mais tout aussi imprévisibles. Certains sont choyés par des femmes prévenantes. L’une, ne se satisfaisant pas de la compagnie de ses neuf chats, s’est trouvée pour nouvel ami un perroquet qui ne vit qu’au rythme de la forêt équatoriale en écorçant des branches du matin au soir. L’autre s’est prise de passion pour deux pigeons qui ont trouvé refuge sur le rebord de sa fenêtre et qu’elle nourrit quotidiennement. L’une et l’autre sont proches du narrateur qui, par un étrange retournement de situation, ne peut empêcher ces oiseaux de venir taper du bec contre les parois de son imaginaire. À ce jeu, le perroquet s’avère le plus habile. Après être entré dans la tête de l’écrivain, voilà qu’il le met en cage en lui apportant un fagot à dépiauter.

« Avec mes dents, j’arrachais la peau du bois, qui avait un léger goût sucré. »

Le poète Jean-Pierre Chambon, qui maîtrise la prose à la perfection, la ciselant, lui procurant souplesse et densité, aime passer, inopinément, du réel au fantastique. Il procède en douceur, non sans une pointe d’humour, en reprenant ensuite le cours de son récit, comme si de rien n’était. La dernière nouvelle du livre, « portrait du poète en oiseau », pénètre dans les coulisses de ce monde volant, plein de légèreté et de liberté, qui a toujours fasciné les poètes. L’auteur en cite quelques-uns, tels Jordi Pere Cerda, Edgar Allan Poe, Denis rigal et, surtout, Guillevic qui se sentait, tout comme lui, en affinité avec le hibou : « j’aurais envie d’avoir / un hibou dans ma chambre / un vrai hibou vivant », écrivait-il.

Si l’imprévu se glisse malicieusement dans les textes, il s’invite également, avec un bel aplomb, dans les encres de Carmelo Zagari qui accompagnent cet ensemble.

 Jean-Pierre Chambon : Je ne vois pas l’oiseau, encres de Carmelo Zagari, éditions Al Manar

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samedi 22 octobre 2022

Parler de films avec Jésus

L’épure, la poésie à l’os, la recherche de la substantifique moelle, ce n’est pas fait pour lui. David Kirby a besoin d’espace pour s’exprimer. Il lui faut dérouler sa pensée, vivre chaque séquence, chaque poème, en y mettant tout son être, sa mémoire, son humour, ses idées, ses rêves, ses goûts, ses réflexions, sa passion pour le rock, le blues, le cinéma.

À chaque fois, où qu’il se trouve, et ce peut être en discussion avec Little Richard (à qui il a consacré un livre), à une soirée littéraire à Washington, dans un salon du livre à Dublin avec le poète Gérald Stern, en Italie avec sa compagne Barbara ou au Jardin du Luxembourg à Paris (avec Jésus en personne ou presque), il y est pleinement, totalement présent, et il entend donner belle consistance à ces épisodes en notant ce qu’il vit, qui il rencontre, quelle est la teneur de ses échanges réels ou fictifs.

« Parfois des interviewers veulent savoir avec quels
morts j’aimerais me retrouver à table pour dîner,
mais ma réponse à cette question est : aucun.
Je veux dire, je ne verrais pas d’inconvénients à suivre Dante ici et là
pour voir à qui il parle et où il fait ses achats et quel est

son emploi du temps lorsqu’il écrit, mais peut-on envisager
d’avoir une conversation avec Dante ?
D’accord, il a écrit le plus beau poème du monde,
mais sa vision du monde serait totalement différente de la mienne,
et de plus on dit qu’il avait très mauvais caractère. »

Une situation particulière lui en évoque inévitablement une autre, ou un film, ou une lecture, qu’il s’empresse de mentionner et d’étayer. Sa pensée, volage et dynamique, l’oblige à sauter d’un sujet l’autre sans crier gare, la plupart du temps à cause d’une simple association d’idées. C’est ainsi qu’il avance, de fil en aiguille, sur le mode de la conversation, se retrouvant embarqué sur des chemins qu’il n’avait sans doute pas eu l’intention d’emprunter au départ et qu’il découvre en poursuivant l’écriture de son poème.

« "Cette blonde m’a embrassée", dit Barbara, et je dis "La coquine !"
mais je ne précise pas qu’elle m’a embrassé aussi, et m’a dit ensuite qu’elle et son amie
allaient ôter leurs vêtements et sauter
dans la piscine, est-ce que je voulais me joindre à elles, à quoi j’ai répondu Ouais, pour sûr,
mais Barbara est dans la pièce à côté, elle-même embrassée ou sur le point de l’être,

et j’ai déjà assez de problèmes : nous sommes à une fête organisée à la fin
du National Book Festival, et alors que personne ne m’a dit
de ne pas m’exprimer contre la guerre en Irak, il est difficile de faire comme
si rien ne se passait vu que les hélicoptères font vroum vroum
au-dessus de la tente des poètes »

Il n’est pas facile de rendre compte des circonvolutions que génèrent les poèmes narratifs de David Kirby. En extraire quelques fragments ne suffit pas. Il faut entrer dedans, les lire sur la longueur, les suivre (souvent sur trois ou quatre pages) pour les voir se déployer. Tous, mobiles et circonstanciés, bifurquent en changeant inopinément de cap sans que l’auteur ne perde le fil de son propos. Espiègle, pétillant de malice, curieux de tout, très érudit tout en sachant rester discret, cet adepte de la pirouette, de l’esprit d’escalier et de la digression parvient toujours à reprendre la main et à boucler la boucle en retombant impeccablement sur ses pieds.

Il ne se contente pas de parler de films avec ce Jésus qu’il s’invente lors d’une promenade au Luxembourg ("mon Jésus serait un poète, comme Joseph Brodsky qui s’asseyait dans ce même jardin"). Il multiplie les rencontres. Apprécie l’échange. Remet certains morts en scène. Revoit Otis Redding survolant pour la dernière fois les eaux glacées d’un lac dans le Wisconsin. Discute de l’immortalité avec Walt Whitman. Saute de train en train avec les vagabonds du rail. Fume un joint avec Gérald Stern dans la résidence de l’ambassadeur du Canada en Irlande. Ou s’imagine en train de prendre un improbable bain de minuit avec Pat Nixon.

« Maintenant j’ai l’âge qui est le vôtre sur le portrait, et je peux voir
combien cela a été dur pour vous, combien cela aurait été différent
si vous aviez fait un autre mariage, avec un homme bon. »

Né en 1944 à Baton Rouge, en Louisiane, David Kirby a publié une vingtaine de livres de poésie. Parler de films avec Jésus est son deuxième disponible en langue française, traduit, tout comme le précédent, Haha (Actes Sud, 2018) par Christian Garcin.

David Kirby : Parler de films avec Jésus, traduit de l’anglais (États-Unis) par Christian Garcin, éditions Le Réalgar.

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Cet ouvrage est l’un des trois premiers titres de la collection Amériques des éditions Le Réalgar.
Les deux autres sont dus à Robert Bly (La nuit où Abraham appela les étoiles, traduit par Christian Garcin) et à Gary Snyder (L’Arrière-pays, traduit par Brice Matthieussent).

mercredi 12 octobre 2022

Second jardin (drugi vrt)

Ces dernières années, la poésie de Lou Raoul s’est déplacée vers l’Est, et plus particulièrement vers la Croatie, pays qu’elle a découvert lors d’une résidence d’écriture en fin 2013. Ce séjour lui a permis de s’imprégner de certains lieux, de se frotter à une autre culture, à une autre langue, d’appréhender une histoire tourmentée et de se saisir des divers éléments de ce collectage particulier pour les rassembler dans Otok, (ïle en Croate), journal fragmenté, rédigé à la troisième personne du singulier, publié en 2017 aux éditions Isabelle Sauvage.

Second jardin s’inscrit dans la même veine. Apparaît ici aussi un personnage central. Qui ne s’appelle plus Kim (comme dans le livre précédent) mais Beris. Celle-ci n’est d’abord qu’une présence fragile dont l’enfance, dévoilée par bribes, passée derrière le rideau de fer, est marquée par le deuil, la mort du frère aîné, et par l’irruption, en pleine grisaille, de figures emblématiques : Khrouchtchev (coiffé d’une toque fourrée) ou Nadia Comaneci, vue en noir et blanc à la télé. C’est dans ce monde rude et cadenassé que Beris a vécu ses premières années.

Quand on la rencontre, alors que le rideau de fer est tombé et que la guerre dans les Balkans a fini par s’arrêter, elle est en mouvement, elle marche sur les petites routes qui serpentent jusqu’aux hameaux ou bien elle se laisse portée, en regardant défiler le paysage, assise dans le compartiment d’un train. Ses déplacements s’inscrivent dans un conditionnel qu’accentue l’emploi de la conjonction « si ». On la sent cependant sûre de ses repères, arpentant une contrée qu’elle connaît, se rappelant ici telle maison aux volets jaunes, là tel jardin potager, là-bas telle femme vêtue de noir.

Là où Beris va, la joie de vivre, si elle a un jour existé, n’est vraiment pas de mise. Les habitants subsistent chichement. Ils ne sont guère loquaces. La guerre est restée gravée dans les corps, les têtes, les mémoires. Les noms de ses chefs ornent quelques bâtiments publics quand ceux des victimes anonymes ne sont présents que dans l’intimité des familles.

« dans l’eau de la Drave, des personnes déjà mortes
leurs corps précipités un jour de 1991 dans les eaux
si au même moment
une femme est debout sur un pont
si c’est l’épouse d’une de ces personnes disparues
assassinées, précipitées
elle est debout sur le pont d’Osijek surplombant la rivière
et vers l’eau de la Drave pose des roses rouges dans l’air
si elle n’a aucun autre endroit pour se recueillir c’est ici
à chaque date anniversaire »

Il y a chez Lou Raoul, dans ce livre comme dans les précédents, un fil narratif qui repose sur des scènes ordinaires, qui vont à l’essentiel et qui se déroulent avec lenteur dans des paysages de campagne. L’ellipse et la suggestion y jouent leur rôle. Elle sait qu’il n’est pas besoin de tout dire. Le personnage féminin qu’elle a choisi possède un corps, une histoire, une mémoire, une identité. C’est elle qu’il convient de suivre, de page en page, en respectant les étapes d’un cheminement non linéaire, effectué la plupart du temps en extérieur, porté par une écriture dense, travaillée, en perpétuel mouvement. Dans la dernière partie du recueil, Beris prend la parole. Elle s’exprime au présent, en une série de poèmes brefs et incisifs, et dit qui elle est.

« je suis Beris Timber dans un corps de femme à peu près
avec des griffures aux bras et aux jambes
je ne dors pas sur le matelas taché et poussiéreux
dans la chambre qui est mienne et verte
quelqu’un me prépare ailleurs un lit clair
avec le soleil les murs deviennent jaune chaud à midi
quand un coq chante un autre lui répond
aucun coq agressif ne me saute sur la nuque
aucune chauve-souris ne s’agrippe à mes cheveux »

 Lou Raoul : Second jardin (drugi vrt), Éditions Isabelle Sauvage.

lundi 3 octobre 2022

De plus grands déserts

La poésie de Sébastien Hoët se faufile dans les méandres du monde d’après, celui qui perdure après la catastrophe, l’explosion, l’atomisation des paysages et des lieux familiers. C’est avec ce monde-là que les survivants doivent composer. L’homme que l’on suit est l’un d’entre eux. La tâche qui lui incombe – vivre, malgré tout – est ardue. Il n’a plus ni père ni mère pour toucher le tronc du vieil arbre généalogique. Il lui faut inventer d’autres repères, errer entre les ruines, devenir aussi invisible que l’ennemi qui guette et se trouver des plages de repos afin de reconstruire cet être en lambeaux qu’il est devenu. Il sait qu’il peut, pour cela, s’en remettre à la nuit.

« La nuit je me redeviens je me reforme. Je reforme l’animal tombé avec moi dans le puits. Je le reforme passé à travers la vitre du château. Je le reforme moi quand il est passé à travers moi. Je le reforme dans le feuillage des meubles la cheminée debout l’argent des tables, je le reforme dans notre parfait couinement. »

Son cheminement est parsemé de stations. Elles sont nombreuses et il doit, pour se rendre de l’une à l’autre, mettre son corps, sa pensée, ses réflexions et ses sens sous tension. Chaque étape constitue une séquence du livre dans lequel le lecteur prend aisément place, aidé par l’écriture prenante, posée, attirante, alternant vers et prose, semblant souvent s’adapter à l’oralité, d’un poète qui l’incite à s’approcher de territoires âpres et hostiles.

« Le jour je travaille mon invisibilité. Je cours dans des jardins. Je détruis des caves à coups de pied. Mes poings enfoncent des murs. Je ne mange plus. Je ne bois plus. Des enfants ont cru me voir. Dieu a cru m’entendre. On me désire. »

Après avoir jeté, en première partie de son recueil, les bases d’un manuel de survie plutôt efficace, Sébastien Hoët poursuit sa déambulation en partant à la rencontre de nouvelles terres. Il donne à lire des lieux dévastés. On peut le suivre presque visuellement. Il emprunte La Route précédemment ouverte par Cormac Mc Carthy dans son grand livre (au titre éponyme), avec enfant et caddie avançant dans des paysages inconnus.

« Nous préparions
la suite
la Route
nous délivrait
Nous remontions des pentes les redescendions
minions des animaux gueulant au noir »

S’immerger en poésie dans un monde post-apocalyptique n’est pas fréquent C’est pourtant ce que réalise ici Sébastien Hoët, en usant d’un phrasé dynamique et percutant, en se dédoublant, en se plaçant du côté de ceux qui luttent, esseulés, dans des contrées bien moins fictives qu’il n’y paraît, contre les éléments contraires, sans jamais songer à renoncer.

Sébastien Hoët : De plus grands déserts, éditions Les Hauts-Fonds.