samedi 3 septembre 2016

Les Pigeons de Paris

Juan est seul, assis au soleil sur une vieille chaise en bois. Il attend. Et perçoit au loin le bruit d’une voiture. Ce sont les hommes de loi chargés de l’expulser de sa maison – pour la raser et construire à la place une résidence balnéaire – qui viennent. Ils sont jeunes, implacables, silencieux. Il n’a rien à leur opposer, à part son bon sens, sa paix intérieure et sa mémoire, qui est adossée à celle des lieux, des murs, des arbres...

Ce sont quelques bribes de cette histoire qu’il veut avant tout (avant de lever le camp) leur conter, très calmement, en leur disant – en pure perte : ils ne sont pas instruits pour pouvoir entendre et comprendre ce genre de discours – les liens secrets et invisibles qui lient étroitement un homme et un lieu.

« Vous vous demandez en râlant pourquoi cette résistance, pourquoi je m’accroche à ce bout de désert qui nous entoure. C’est normal, vous êtes des étrangers sur cette terre habitée par mes souvenirs. Cet endroit n’a pas de nom, comme je n’en ai pas non plus, ni nom, ni vie, sur ces paperasses que vous brandissez devant moi comme la vérité suprême. »

Ceux qui se trouvent à l’origine de ces documents brandis sont les héritiers d’une jeune fille expatriée qu’il a jadis aimée (le temps d’un été, d'un retour au pays en compagnie de ses parents, issus de ce même village isolé d’Espagne) puis perdue de vue et retrouvée bien plus tard, alors qu’elle était en fin de vie, lors d’un séjour rapide à Paris où elle lui avait enfin offert ce livre, intitulé Les Pigeons de Paris, dont elle lui lisait, lors de ce fameux été, des extraits.

« Elle m’apprenait à lire quelques mots, des phrases courtes de sa moitié de langue dans un petit livre à couverture bleue dont elle ne se séparait jamais. (…) Que vous me croyiez ou non, je n’avais jamais vu un livre d’aussi près. Pas plus qu’une Française à moitié, et encore moins senti au bout des doigts le contact d’un soutien-gorge en dentelle. »

Les hommes de loi l’écoutent à peine. S’ils sont présents à sa table, c’est simplement pour lui signifier qu’il a, un jour, reçu un courrier d’un cabinet d’avocats lui annonçant le décès de cette femme qui lui laissait en héritage tous ses biens. Courrier dont il n’a pas tenu compte, se contentant de prendre soin, en l’enterrant près d’un vieil olivier, de l’urne couleur acajou qui contenait les cendres. Il en profita pour caler également le petit livre bleu au fond du trou. C’est cet héritage qui est aujourd’hui contesté par les descendants de la défunte. D’où cette procédure extrême, en guise de dédommagement.

Víctor del Árbol – connu jusqu’alors pour ses romans noirs (traduits chez Actes Sud) – noue les fils de ce récit  avec une grande finesse. Il met face à face deux mondes irréconciliables : celui de Juan, le vieil homme et celui des froids représentants de la justice. L’un évoque son passé et son intégrité pendant que les autres se posent en exécuteurs des basses œuvres d’un présent qui lui échappe.

« Avant, il y avait des loups dans les montagnes, mais il ne reste que des moutons. »


Víctor del Árbol : Les Pigeons de Paris, traduit de l’espagnol par Claude Bleton, éditions La Contre-Allée

jeudi 25 août 2016

L'Ombre animale

Celle qui prend la parole, qui se lance dans une longue et effrénée confession, qui n’a plus envie de se censurer, et pas plus de ménager qui que ce soit, est morte depuis peu. Ce nouveau statut lui ouvre des portes qu’elle ne pouvait jusqu’alors franchir et lui procure assez de distance et de liberté pour comprendre – et dire – ce que fut sa vie et celle de ses proches. Sa voix vient de loin. Elle a ses racines dans un village isolé d’Haïti. Elle est en prise directe avec une manne de souvenirs qui courent sur plusieurs siècles et s’en va fouiller là où nul être vivant ne peut espérer s’aventurer : dans les méandres d’un passé rude où quelques ombres se mettent parfois à bouger sans qu’aucun corps ne les porte.

« je vais parler, parler sans arrêt, laisser mes mots voguer, aller au-delà de leur limite, rien ne pourra plus m’en empêcher, même la rigueur du temps, sa tendance à tout restituer »

Sa voix ne tremble pas. Elle cherche et trouve les mots justes pour dire le microcosme familial et ses à-côtés. Il y a d’abord Toi, la mère qui tient la maison et fait bouillir la marmite, Makenzy, le père atterré, violent, violeur, glandeur, alcoolique, Orcel, le frère mutique qui reste des heures à scruter la mer, et elle, la morte qui reconstitue, dans le désordre, quelques pans d’une existence pauvre et douloureuse.

« les désirs de Makenzy étaient des ordres, c’était sa façon d’aimer, et Toi la poubelle où il jetait toutes les ordures de sa vie »

Circulent aussi, en embuscade, toujours sur le qui-vive, dans ce village replié sur lui-même, ceux qui s’immiscent dans les têtes pour y instiller bribes d’éducation, de religion, de peur, de servitude, de mystère. Chacun d’entre eux a son chapitre dédié.

« l’envoyé de Dieu vivait dans un dortoir à l’arrière de l’église où il fumait des joints et recevait les petites sœurs bien rondes pour des confessions spéciales »

« le Maître d’école se donnait pour mission de partager le pain de l’instruction, dans ce village perdu au milieu de nulle part, il n’était pas habitué à voir ses rêves se réaliser, alors quand un de ses élèves donnait la bonne réponse à la question posée, il lui disait merci et se mettait à danser, il n’avait jamais connu l’amour d’une femme, pour plus d’un c’était la raison pour laquelle il aimait tant son métier »

Celle qui parle ainsi, qui n’a pas de nom, qui re-suscite portraits et scènes d’un passé plus ou moins récent, où l’on retrouve, en filigrane, celui d’Haïti, a aussi le pouvoir – c’est là le privilège des morts – de continuer à voir ses proches vivre. Elle les regarde déménager de leur village à la ville, les voit changer, vieillir, souffrir, se débattre et bientôt, pour certains, mourir.

« je t’avais prévenu, ça n’a absolument rien à voir avec une histoire, je ne ferai toujours que vomir, crier pour ne pas m’étouffer, la parole des morts est une parole solitaire, car les vivants sont des vases vides, ils n’ont d’écoute que pour eux-mêmes »

L’Ombre animale est traversé de part en part par l’écriture incandescente de Makenzy Orcel. Doté d’un souffle époustouflant et d’une énergie sans faille, il construit avec fougue un roman âpre, sombre et endiablé. Un livre remarquable. Un long cri de rage et de révolte.

Makenzy Orcel est né à Port-au-Prince en 1983. Il a publié en 2015 La Nuit des terrasses à La Contre-Allée. Ce printemps-ci, L’Ombre animale s’est vu décerner, coup sur coup, le prix Louis Guilloux 2016 et le prix Littérature-monde lors du dernier festival Étonnants Voyageurs.

Makenzy Orcel : L’Ombre animale, éditions Zulma

samedi 13 août 2016

Planche

Antoine Emaz le précise dès la première note de ce nouvel ensemble. Chez lui, le poème ne répond plus. Quelque chose l’empêche de venir et il ne sait (ne peut) expliquer ce blocage qui dure et qui pourrait entamer sérieusement sa nécessité de « vivre-écrire » s’il n’y avait, pour pallier ce manque et garder l’équilibre, l’écriture réconfortante et régulière de ses carnets.

« Qu’est-ce que c’est ? Quelle part de ma vie ne passe plus, racle au point que des coupe-circuits soient nécessaires pour me permettre de la supporter ? »

Qu’on ne compte pourtant pas sur lui pour se plaindre. Cela est ainsi. Ça lui pèse mais il fait avec et continue d’avancer sur un chemin qu’il connaît bien, qu’il empruntait d’ailleurs déjà du temps où le poème ne se dérobait pas, celui des carnets. Ceux-ci sont en grande partie rythmés par ses lectures et par les réflexions qu’elles suscitent en lui. Il s’y montre curieux et attentif, plutôt bienveillant, perpétuellement à l’écoute des autres, suivant de près chaque parcours, heureux d’ajuster sa pensée pour la rendre claire et précise.

« J’aime bien me sentir dans la circulation des œuvres des autres. Sans cela, j’aurais sans doute l’impression d’être formolé dans un bocal. »

Ces notes, qui tournent autour de l’axe lecture-écriture, s’ouvrent également à certains aspects du quotidien de l’homme Emaz. Il évoque ainsi, sans jamais s’épancher, le travail qui parfois l’exténue, la fatigue qui s’empare de lui chaque soir, son corps qui tombe malade, mais aussi des moments de brève plénitude, dus à « la densité du silence », ou à quelques « traînées roses dans le bleu passé du ciel », ou encore à un soleil de fin d’après-midi qui ne réussit pas à « chauffer le vent ».

Un livre, tout particulièrement, l’accompagne lors de la rédaction de cet ensemble. C’est le Carnet de notes de Pierre Bergounioux. Il y revient régulièrement. Se montre intrigué, étonné et captivé par le travail de fourmi de celui qui pointe minutieusement tous ses faits et gestes ainsi que les diverses turpitudes de sa vie en parlant à peine de ses travaux et projets littéraires. Emaz extrait çà et là quelques fragments du journal de Bergounioux. Il les analyse, les commente, dit ses accords ou ses réserves. Le suivre ainsi, lisant un autre, sur la durée, est tout simplement passionnant.

« Distance et litote : il est "contrarié", "marri", pas en colère ou énervé. Toujours des faits et une distance prise, comme s’il se voyait à travers sa main d’écrivain. Du coup, il ne livre pas de l’intime brut mais de l’intime décanté. »

Antoine Emaz travaille au plus près de l’instant présent. Qu’il nourrit à sa façon. "En lisant, en écrivant". En prenant, en recyclant, entraîné dans ce mouvement essentiel et très tendu du « vivre-écrire », ce qui lui paraît nécessaire pour tenir en restant perpétuellement en éveil et en alerte.

Antoine Emaz : Planche, éditions Rehauts.

mercredi 3 août 2016

Je rêve que je vis ?

Issue d’une famille de marchands de chevaux rom, les Lovara-Roma, Ceija Stojka avait onze ans quand elle fut déportée avec toute sa famille, d’abord à Auschwitz, puis à Ravensbrück et enfin à Bergen-Belsen. Ce sont les quatre mois passés dans ce camp, de janvier à avril 1945, qu’elle relate dans ce court récit. Elle témoigne en retrouvant le regard qui était alors le sien (celui d’une petite fille qui côtoyait l’horreur au quotidien) et en se remémorant les différentes émotions qui s’emparaient d’elle.

« J’étais toujours assise entre les morts, c’était le seul endroit toujours calme. On était à l’abri du vent. La Maman savait très bien où j’étais. Quand elle était fatiguée, elle venait et me prenait par la main. »

Son texte est proche d’une certaine littérature orale, celle qui porte et restitue des événements précis sans s’aventurer du côté de l’histoire épique ou de l’épopée. Ce qu’elle raconte est terrible mais sa façon de l’exprimer reste calme et lucide. Elle affronte l’innommable et tient grâce à sa vivacité enfantine et à la présence réconfortante de sa mère, « la Maman », dont elle ne sera jamais séparée.

« Quand on est arrivé là-bas, derrière ces barbelés tout neufs, qui scintillaient au soleil, les morts, c’est la première chose qu’on a vue. Ils étaient ouverts de haut en bas, vidés, il n’y avait que les côtes et la peau, toutes les entrailles manquaient, ça veut dire qu’ils avaient été déchirés par les gens et les gens avaient mangé l’intérieur. Il y avait tellement de cadavres, tellement. »

Disant cela, et leur survie dans le camp, en mangeant de l’herbe ou des feuilles, en mâchant des lacets de chaussures et des bouts de bois, en se protégeant du froid en tirant de la montagne des morts gelés par l’hiver des bouts de tissus, des vestes déchirées, des haillons, elle sait, et le souligne, que cette réalité ne sera peut-être pas totalement crue tant elle paraît inimaginable.

« Maintenant c’est un tohu-bohu là, en bas, beaucoup regardent avec le visage dans la terre et pas vers le haut. Moi et ma mère, la Tschiwe et le Burli, la Ruppa, nous on a vu ça. Parfois, quand je me lève le matin, je me dis : Ceija, tu es au ciel et tu rêves ? Tu rêves que tu es sur terre ? Tu n’as pas pu t’échapper de Bergen-Belsen ! Ça n’existe pas ! »

Le camp est libéré par les Anglais le 15 avril 1945 mais cela ne signifie pas la fin de leur calvaire. Beaucoup, malades et affamés, ne survivront pas. Les autres entreprendront un long périple pour rejoindre les villes d’où ils avaient été chassés. Pour Ceija Stojka et sa famille (hormis son père et son frère, morts en déportation), ce sera Vienne, où ils ne retrouveront plus aucune trace de la petite maison en bois qui était la leur.

« On est alors retournées dans la Odoakergasse, dans le 16ième arrondissement, chez ma marraine Ceija, là on a pu rester un temps. Ils nous ont aidées, mais bientôt ils ne pouvaient plus beaucoup nous aider, parce que de plus en plus de Roms qui avaient survécu arrivaient de partout. »

Ce récit est né d’entretiens menés au cours de l’été 2004 par Karin Berger, auteur du film documentaire Ceija Stojka – Portrait d’une rrom. Décédée en 2013, celle qui a reçu plusieurs distinctions pour ses deux précédents livres (et qui n’était jusqu’à présent pas traduite en Français), n’aura cessé, durant toute sa vie, de témoigner et de créer (elle était aussi peintre et musicienne), attirant l’attention sur le sort des Roms sous le nazisme mais martelant aussi, avec force, son bonheur d’être toujours en vie et son besoin, en tant que « voyageuse de ce monde », d’aller transmettre cela aux autres en leur rappelant combien il est important de regarder l’histoire et ses abominations en face pour enfin se connaître, se comprendre et vivre ensemble.

« Vivre avec ça et recommencer sa vie, c’est pas facile. C’est vraiment toujours liée à la douleur. Mais la riposte, on l’a trouvée dans le fait d’avoir le droit de vivre, puisqu’on est là, parce que Dieu a voulu qu’on ne périsse pas tous. Il en a sorti quelques uns de cette folie, des griffes de cette société de criminels – ils n’étaient rien d’autre. »

Ceija Stojka : Je rêve que je vis ? Libérée de Bergen-Belsen, traduit de l’allemand par Sabine Macher, avant-propos de Karin Berger, éditions Isabelle Sauvage.

mardi 26 juillet 2016

Henri Simon Faure

Oppède-le-Vieux, 11 juillet 1995. Il boit un verre en terrasse du Petit Café où le chat Van Gogh ne cesse de se frotter la tête contre ses sandales. Il est en compagnie d'une jeune femme blonde qui ne pipe mot mais qui, captivée par ce qu'il dit, l'écoute et hoche la tête en souriant. Lui, c'est le poète Henri Simon Faure. Qui est mort dans la nuit du 9 au 10 janvier 2015 à Saint-Étienne, sa ville natale.

Je ne peux parler de lui sans revenir sur ce début d'après-midi estival où je me trouvais assis à deux tables de la sienne, dans un décor de pierres sèches écrasées de chaleur. L'homme, d'emblée, attira mon attention. Sa façon d'être, sa tenue (chemise blanche largement ouverte et pantalon de toile bleue) son visage (les yeux malicieux, la barbe blanche bien taillée, le crâne dégarni luisant au soleil) et son corps robuste respiraient le bien-être et la sympathie. Un peu plus tard, après une balade dans les ruines du village, nous le revîmes dans la ruelle du Portalet. Il se tenait debout devant la porte de sa maison, torse nu, regardant loin devant lui. 

Je ne savais pas à l'époque que celui que je venais de croiser à deux reprises se nommait Henri Simon Faure. Si je connaissais un peu ses poèmes, son visage m'était inconnu. Je ne l'ai découvert qu'il y a quelques années, grâce à Éric Dussert et à son Alamblog, me remémorant tout à coup ces moments brefs et décidant, dans la foulée, de rattraper le temps perdu en lisant enfin comme il se doit, livre après livre, l’œuvre foisonnante d'un auteur qui a toujours voulu vivre et travailler à son rythme, en marge de son gagne-pain dans l'électricité, ne s'imposant d'autres contraintes que celles qu'il choisissait d'inventer.

Le lire en intégralité fut longtemps assez difficile, tant ses ouvrages se trouvaient éparpillés chez nombre d'éditeurs disparus, ainsi Le Cadran lunaire, Onan, Du Corps De Garde, Chambelland, La Tour de Feu, La Main violette... Grâce au travail entrepris par Edmond Thomas (Plein Chant) et Jean-Paul Louis (éditions du Lérot) - ce dernier rééditant la plupart des titres épuisés -, son œuvre est à nouveau disponible. C'est une belle invitation à destination de tous les curieux désireux de sortir des sentiers battus pour suivre un auteur qui agissait en forgeron de la langue, brusque mais jamais brutal, espérant trouver des sensations plutôt que de donner à tout prix du sens à ce qu'il fomentait dans son arrière-boutique d'artisan. Il effleurait flore et faune et terre et sous-sol des lieux qui lui étaient chers. À commencer par Saint-Étienne et Oppède-le-Vieux. D'un côté l'enfance, la mine, le parler Gaga du quartier du Panassa et de l'autre les roches rudes, le soleil éclatant, les promenades ponctuées de surprenantes découvertes, comme ce mouton crevé qui paya cher son désir de liberté hors du troupeau et qu'il célébra dans son poème Au mouton pourrissant dans les ruines d'Oppède. Il sondait ces paysages aimés à travers le prisme du présent et de la mémoire. Y ajoutait sa sensibilité, ses révoltes, ses fulgurances, ses jeux de mots, ses aphorismes, ses illusions en berne et ses humeurs fatalistes. Il n'appartint à aucun mouvement mais se montra à l'écoute de ce qui s'écrivait çà et là, appréciant les irréguliers et s'initiant à des techniques mixtes qu'il personnalisait. Celui qui se disait « brocanteur de mots » était d'abord un être généreux. Ses titres (qui le sont aussi) incitent au partage. On y trouve, pêle-mêle : Tournance sur un vieil escalier d'Oppède, Effet de cœur à droite, Mézigue ou le métèque du Panassa, trois paroles de vie (valent jeu) sept années d’écriture, le boustrache sourd de la moustache du bougre ou encore je me brûle l’œil au fond d’un puits, livre de deuil, écrit après le décès en décembre 1998 de sa femme, le peintre Lell Bohem, à qui il consacra un essai en 1953 (édité par ses soins, via Le Cahier du bougre, à Saint-Etienne).

Tous deux reposent au cimetière d'Oppède-le-Vieux, près de leur fils Daniel, peintre lui aussi, disparu en 2002. Cela n'empêche évidemment pas la voix de celui qui aimait tant l'églantine et l'aubépine, parce qu'elles savaient s'y entendre pour attirer tout en se protégeant, de demeurer on ne peut plus vivante. 

Henri Simon Faure sur L'Alamblog