samedi 10 février 2024

Nikos Kavaadias n'est jamais loin

 "J'ai pris mon quart depuis deux heures à peine et je tombe    désespérément de sommeil. Mon coéquipier dort assis à côté de moi, il se réveille chaque fois qu'il perd l'équilibre et se rendort aussitôt..."

 Nikos Kavaadias : Journal d'un timonier et autres récits, traduit du grec  par Françoise Bienfait, éditions Signes et Balises, 2018                                                         

De retour à son poste de travail, debout derrière l'étal à la halle aux poissons, il parle (à celui qui n'a pas assisté aux obsèques) du vent léger qui soufflait sur Athènes le 13 février 1975 en fin d'après-midi.

Les dockers du port du Pirée, réunis dans un café près du stade Apóstolos, buvaient à la santé de celui qu'ils venaient de porter en terre.

Pour eux, Nikos Kavvadias, l'officier radio de la marine marchande, enroulé dans les draps chauds de l'océan, naviguait toujours en mer de Chine.

Apercevant au loin les lumières de Shan Tou, il les entendait rire ou pleurer et les remerciait d'avoir aspergé son cercueil à l''eau de mer.

Note : pour suivre Nikos  Kavvadias sur ce blog, c'est ici


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