mercredi 11 juillet 2018

Tu ouvres les yeux, tu vois le titre

En sept chapitres très animés, avec succession de personnages qui ne font parfois que de courtes apparitions – disparaissant durant quelques pages avant de revenir se frotter aux autres –, en sept tableaux menés tambour battant, Arno Calleja suit la trajectoire d’êtres qui sont en quête de sensations fortes.

« L’homme ramène la femme chez elle. Dans le garage ils boivent une bouteille à bulles. La femme veut le peindre nu. L’homme dit oui : et c’est les séances, la nuit. Au matin, l’homme rentre dormir chez lui. Ça dure comme ça six nuits. »

Ce sont des hommes, des femmes, exerçant tel ou tel métier (enseignants, peintres, infirmiers, infirmières), fous ou pas fous, qui tout à coup en rencontrent d’autres et se lâchent. Tous laissent, inopinément, leurs instincts, leurs désirs (qui sont la plupart du temps sexuels) les guider et les détacher de leur vie ordinaire. Ils s’enflamment, créent, s’écorchent, se lacèrent corps et cerveau et parfois même meurent. Mais cela ne signifie pas pour autant la fin de l’histoire. À chaque fois, l’inconnu demeure, l’action se poursuit, du mort sort un personnage-gigogne qui prend le relais.

« Maintenant la femme effondrée est sur une table, à la morgue. À côté d’elle il y a son homme, le mort dans la forêt, sur sa table. La femme de ménage demande à les voir. On la descend à la morgue. Elle sort son téléphone. Elle les prend en photo. À côté il y a le médecin, il la regarde faire. »

Au chapitre un, c’est un couple. « L’homme a des idées noires, la femme des pensées sexuelles ». Au chapitre deux, c’est « une fille, très belle, dans une chambre d’hôtel », avec un homme en costard. Au chapitre trois, « c’est une famille : le père est professeur, la mère est morte. L’enfant est surdoué. » Au chapitre quatre, c’est un jour de pluie. Un couple sort du cinéma. Ils ont vu un film de Jean Eustache et rentre chez eux où ils se déshabillent. Ce qui se passe ensuite, dans l’un ou l’autre de ces chapitres qui s’épaulent, dans ceux-ci comme dans ceux qui suivent, dépasse le huis-clos de départ pour s’ouvrir en accueillant de nouveaux (et nombreux) protagonistes. Il arrive que quelques animaux sortent du bois et interviennent à leur façon. Un renard trottine et guide une femme perdue, un orang-outan fume cigarette sur cigarette, un sanglier se met à parler...

Chaque phrase, courte, incisive, décrit une action, et en enclenche une autre, et ainsi de suite, à rythme soutenu. La narration, haletante, ne connaît pas le moindre temps mort. Arno Calleja explore rêves, mémoires, obsessions, inconscient, instantanéité de la pensée, fantastique et imaginaire en entremêlant roman, fable, conte et mise en scène pour créer un ensemble qui ne se laisse pas étiqueter et qui déborde de vitalité.

Arno Calleja : Tu ouvres les yeux, tu vois le titre, Othello éditions.

dimanche 1 juillet 2018

Des proses qui manquent d'élévation

Qu’il pénètre, en plein rêve, dans la prairie où Gauguin « aurait pris la faux » dans le Finistère, ou qu’il réfléchisse, un peu plus tard, un autre jour, seul chez lui, « à la hiérarchie des anges chez Thomas d’Aquin », ou qu’il s’arrête pour observer, debout sur la place du bourg, les corneilles qui se disputent « la possession du clocher », Paol Keineg est souvent porté par une irrépressible envie de flâner à la fois en dedans et en dehors de lui-même. Elle s’empare de lui et il se retrouve alors, pour reprendre le titre de l’un de ses précédents livres, « Là et pas là », tout en étant toujours très présent au monde.

Ce qu’il tisse avec ses proses brèves tient du carnet de bord et de l’autoportrait dessiné par petites touches. Mis bout à bout, ces textes nés au fil du temps, à partir d’une observation, d’une pensée, d’une réflexion, disent en creux ce qu’il en est du monde alentour, tel qu’il va ou ne va pas, et comment il l'appréhende à sa façon, avec discrétion, humilité et ironie.

« Un champ, du côté du terrain de football. Des insectes fabuleux y vivent, réfugiés de la guerre faite aux insectes. Aucune maison en vue, ce qui ne signifie pas qu’il n’y a pas eu meurtre. Pas d’habitant de la ville venu voir son pays en étranger. Un champ, qu’avec de l’argent on pourrait changer en jardin d’Éden. Je le préfère en friche, aux pelouses entre les genêts. Un ordre secret y règne, fondé sur la distribution de l’eau, l’intelligence des graines. »

Sa mémoire bouge. Elle le ramène parfois en Amérique, revivant une scène en un lieu particulier, et ce peut être, par exemple, à proximité de Nashville avec la voix de Roy Orbison en fond sonore, ou en Bretagne, quelques décennies en arrière, du temps de son enfance et de son adolescence, en compagnie de proches qui ne sont plus, en des endroits méconnaissables. Elle se nourrit également du présent, s’empare de faits graves ou anodins, les frotte, les assemble, aiguise la réflexion.

« Je prends le raccourci du cimetière, j’arrive en courant au ruisseau, je m’installe devant l’eau en passant les bras autour de mes genoux, et je réfléchis à Lénine, Staline et Trotsky, je réfléchis au piano préparé de John Cage, au piano pas du tout mécanique de Christian Wolff et Frederic Rzewski, j’en reviens encore et toujours à la merveilleuse incapacité de la poésie. Un merle s’essuie le bec dans les feuilles mortes. Je jette des brindilles dans l’eau rapide. Rentré à la maison, je vide mes poches, je prends le téléphone, et pendant des heures je bavarde avec les amis, nous parlons phénomènes climatiques, femmes des cavernes, querelles du jour, obscurités futures. »

Chaque prose est finement ciselée. Paol Keineg y insère des fragments de paysages et de vies ordinaires. Il loue la sagesse et la patience du chat, les yeux à facettes de la mouche, le savoir-faire de la pie, le « travail héroïque des lombrics et des insectes ». Il se déplace, cite avec plaisir le nom des lieux (rue de Siam, Elmgrove Avenue, Park ar Saozon, Koat an Noz, Le vieux cimetière de Lublin ou Le parking de Kroger, à Durham) d’où partent (et reviennent) certains de ses textes. Il sait qu’il faut se méfier de la réalité. Elle est plus compliquée qu’il n’y paraît et recèle quelques pièges dans lesquels, même armé de bon sens, l’on peut tomber. Espiègle, il s’en amuse parfois et confie ses doutes, ses incertitudes Il remet régulièrement la poésie à sa place tout en étant conscient qu’elle peut sortir à l’improviste des sous-bois pour venir le visiter en tenue de camouflage.

« Aux ronces de fer dont je me débarrasse à coups de botte, je ne vais pas opposer la poésie de la bicyclette, celle au guidon chromé au fond de la cour. Ce vélo-là, on ne l’enfourche pas botté, mais dans les situations d’urgence les bottes en caoutchouc pèsent de tout leur poids sur les pédales. Au moment où le soleil répand du sang, c’est bien pratique de s’éloigner à grands coups de pédale par les chemins de terre. »

Faire un bout de route, et déambuler ainsi en sa compagnie, sur une centaine de pages, s’avère extrêmement revigorant. L’embarquement est immédiat. Il serait dommage de le rater.

Paol Keineg : Des proses qui manquent d’élévation, dessin de couverture de Nicolas Fédorenko, éditions Obsidiane.

jeudi 21 juin 2018

Une immense sensation de calme

« Un matin, un homme arrive près du lac où je ramasse les nasses ». Cet homme, c’est Igor, personnage magnétique qui semble sorti du ventre de la montagne. « Sa main est grise comme un caillou, son esprit dur comme le calcaire ». Ses yeux, d’un bleu limpide, absorbe la pensée de celle qui le rencontre ce matin-là. C’est elle qui raconte. Elle revient sur sa vie, celle d’une jeune orpheline qui a récemment enterré sa grand-mère et qui a dû céder la cabane dans laquelle elles habitaient pour payer les frais d’obsèques, d’autant plus conséquents qu’elle a tenu à ce que la dernière personne de sa famille soit inhumée dignement, autrement dit allongée dans son lit.

« Il faisait froid et les bouches ont soufflé de la buée quand nous avons entamé le chant du dernier voyage. Puis les porteurs ont fait glissé le lit dans la fosse. Baba était au fond de sa nouvelle demeure. Elle était prête. »

C’est à la fin de l’hiver, passé dans la maison des frères Illiakov – qui l’ont recueillie alors qu’elle gisait inanimée dans une contrée froide et hostile – qu’elle tombe sur Igor. L’homme, peu bavard, vend du poisson séché aux vieilles femmes qui vivent isolées dans la montagne et vient, dès les beaux jours, payer ses fournisseurs.

Ce qui se noue entre elle et Igor est si fusionnel qu’elle ne peut que prendre la route avec lui. Tous deux vont s’enfoncer dans un paysage calme mais inquiétant. Là-bas, la nature impose sa loi. La guerre, qui a eu lieu il y a une cinquantaine d’années, a tué presque tous les hommes. Ne restent que des femmes âgées et quelques Invisibles qui sont peut-être déjà morts mais qui gardent néanmoins une apparence humaine. Ce sont ces êtres perdus, vivant à l’étroit dans leurs cabanes, porteurs d’histoires et de légendes, qu’Igor visite régulièrement.

« La vieille s’accroupit et commence à lécher le visage d’Igor à la manière d’une chienne qui décrasse son chiot. Elle donne de petits coups de langue. Lentement elle remonte vers le front, applique sa salive sur les tempes, les ailes du nez, entre les yeux. Je reste sans voix. Dans mon esprit tout se bouscule. »

La vie sur ces plateaux rocheux baignés par une lumière froide est rude. Les survivants sont durs au mal. Ils peuvent être amenés, pour sauver une vie, à scier une jambe à un proche ou à inciser un bras au couteau pour y glisser des sangsues chargées d’aspirer la plèvre et le sang infectés. Tout cela, la narratrice l’apprend lors de ces périples en compagnie d’Igor. Mais ce qu’elle découvre surtout, c’est le passé de cet homme secret. Ce seront les autres, celles qui savent conter, qui lui diront qui il est, d’où il vient et qui étaient ses parents.
« Se dessine une filiation infamante de parias enfantant des parias, engeance condamnée à la seule jouissance de la nature, exclue du monde des humains.
Au bout de cette chaîne, Igor. »

L’écriture de Laurine Roux, qui signe avec Une immense sensation de calme un premier roman plus que convaincant, est discrètement ciselée. Ses personnages, en adéquation constante avec la force tellurique des paysages qu’elle décrit, nous emportent dans un territoire qui semble hors du monde mais où la transmission, le partage et l’entraide existent bel et bien.

Laurine Roux : Une immense sensation de calme, Les éditions du Sonneur.

lundi 11 juin 2018

Nous vivons cachés

Après avoir évoqué dans Je rêve que je vis ?, son précédent (et premier) livre, les quatre mois qu’elle passa à Bergen-Belsen, Ceija Stojka revient dans ce nouvel ensemble sur cette période mais aussi sur les années d’avant-guerre et sur ce que fut sa vie après la libération du camp par les anglais en avril 1945.

« Nous les Roms, en 1939, on était encore libre de voyager avec un cheval et une roulotte en Autriche. Ma mère à l’époque avait trente-deux ans, mon père aussi. Nous étions six enfants, la sœur aînée, Mitzi avait tout juste quatorze ans, ensuite il y avait ma sœur Kathi de douze ans, mes deux frères, Hansi, onze, et Karli, huit, notre petit dernier, Ossi, en avait quatre, et moi-même, Ceija, six. »

Très vite, les Roms n’auront plus le droit de sa déplacer. Peu après, les enfants seront interdits d’école et les rafles commenceront. Le père sera le premier déporté. Il mourra à Dachau en 1943. Le reste de la famille se retrouvera à Auschwitz, où le petit Ossi succombera au typhus.

« J’ai vu l’endroit où l’infirmier l’emmenait, c’était une baraque plus petite que les autres, il l’a posé sur les autres morts. Je l’ai recouvert avec mon maillot de corps que j’avais enlevé. (Comment je pourrais oublier ça ?) »

Si les récits de Ceija Stojka sont poignants, ils restent toutefois empreints d’une grande humanité, dans un monde qui en manquait cruellement. Elle dit la dureté, les coups, la faim, les déplacements d’un camp à l’autre mais également les liens forts qui existaient entre ceux et celles qui tentaient de survivre dans cet enfer et la foi chrétienne qui leur permettait souvent de tenir bon.

Après la libération, le retour à Vienne ne sera pas facile. Il leur faudra, à elle et à sa famille, comme à tous les Roms, vivre à l’écart et changer fréquemment de lieu en n’étant jamais vraiment acceptés. Elle s’en souvient avec une impressionnante précision. C’est toute sa vie d’après qu’elle retrace dans ces pages. Elle le fait en racontant son itinéraire. Mère de trois enfants, elle survit en vendant des tapis sur les marchés et en parcourant l’Autriche. On suit son quotidien, son histoire au fil du siècle et son attachement au monde rom qu’elle décrit ouvert, bienveillant, féru de fêtes chaleureuses où se mêlent chants, musiques et danses. On la voit se démener pour le bien de ses enfants, notamment pour Jano, batteur au sein du groupe Gipsy Love (où son frère Harri est bassiste) qu’elle sait sous l’emprise des drogues et qui mourra d’une overdose.

« Il fallait que je continue ma vie. Je sais que je quitterais cette terre seulement quand j’aurai parcouru toute la longueur de la route éternelle, là où mon fils Jano m’attend dans sa taille normale. Je marche et je rampe, pas à pas sur cette route, jusqu’à ce que Jano me tende la main. »

Ce dont ne se doute pas Ceija Stojka – qui est également peintre – en témoignant ainsi, guidée par la documentariste Karin Berger (qui l’aura accompagnée – et souvent enregistrée – tout au long de son travail), c’est l’impact qu’aura son livre à parution, en 1988. Sa force, la fraîcheur de sa voix, le sens du détail, sa façon de dépasser l’anecdote pour aller à l’essentiel et la lucidité qui émane de ses textes y sont pour beaucoup. Elle deviendra rapidement l’ambassadrice de la communauté rom en Autriche et bien au-delà.

Le livre publié par les éditions Isabelle Sauvage est une somme importante – et unique en France – pour bien saisir le parcours et l’œuvre de Ceija Stojka (1933-2013). Préfacé par Karin Berger (qui signe également un très beau témoignage en fin d’ouvrage), il se compose de plusieurs récits, d’un cahier de 19 photographies, d’entretiens et d’une bio-bibliographie complète.

Ceija Stojka : Nous vivons cachés, récits d’une Romni à travers le siècle, traduit de l’allemand par Sabine Macher, éditions Isabelle Sauvage.

Une exposition, "Ceija Stojka, une artiste Rom dans le siècle", s'est récemment tenue à La Maison Rouge à Paris.

samedi 2 juin 2018

Les géants

Les géants ont beau avoir disparu depuis belle lurette, cela n’empêche pas le narrateur de les côtoyer jour et nuit. Il consulte les poèmes de chevalerie, repère aisément leur présence et se lance dans l’histoire mouvementée qui fut la leur en pensant très fort à une autre histoire, celle qu’il a vécue avec une jeune femme et qui est, elle aussi, terminée.

« C’est fini, comme ont fini à un moment donné les géants, les mammouths, comme finiront bientôt les gorilles du Kilimandjaro, les pandas, la baleine bleue et le tigre de Tasmanie. »

Il compulse les archives, prend des notes, se réserve de temps à autre une balade sur la colline de l’antenne-relais où il lui arrive de surprendre, sous forme de nuages, quelques figures de géants en apesanteur. Rien de ce qui touche à la vie et à la mort de ces colosses, dont la taille moyenne est d’environ huit mètres, ne le laisse indifférent. Il sait qu’ils se déplacent plutôt à pied. Trouver un cheval à leur taille est impossible. L’un d’eux, tentant un jour de chevaucher, en avait d’ailleurs cassé un en deux. Seuls l’éléphant ou la girafe peuvent supporter leur extraordinaire carrure. Les géants s’habillent de ferraille et pèsent souvent très lourds. Ils mangent abondamment. Il ne fait pas bon être buffle et croiser leur chemin. L’animal sera massacré et dévoré illico. De lui, il ne restera rien. Les sabots et la peau seront ingurgités tout comme les os. Les géants détestent le gâchis. Il arrive pourtant qu’ils se battent entre eux en pratiquant le lancer de rôti, la biche cuite au feu de bois leur servant inopinément d'arme. Il y a des géants philosophes, des géants neurasthéniques, des géants mafieux ou encore des géants adeptes du sport.

« Le sport préféré de certains géants est le jet de pierres sur les édifices religieux. Juchés sur les collines à proximité des églises et des abbayes, ils ne regardent pas si elles tombent sur l’abbé ou sur un moine plongé dans ses prières. »

Ses connaissances, le narrateur les doit à ses lectures. Il s’est plongé dans les poèmes épiques. Il a longuement suivi Pulci (1432-1484), l’auteur (admiré par Rabelais) de l’épopée burlesque de Morgant le géant, qui fut l’écuyer de Roland le preux jusqu’à sa mort à Ronceveaux en 778. Il a bien sûr également lu le Roland amoureux de Boiardo (1441-1494) et le Roland furieux de l’Arioste (1474-1533), s’est délecté des aventures des chevaliers d’Arthur réunis autour de La Table ronde et a dévoré bien d’autres ouvrages.

« J’ai lu Renaud de Montauban, ample, instructif et complet, dépeignant Renaud comme un révolté impénitent, et Charlemagne un roi colérique et malade du foie gouverné par ses épanchements de bile au lieu de chercher la paix et à accroître son empire. »

Bayard, le cheval de Renaud, galope dans quelques unes de ces pages. Il appartient aux personnages légendaires issus de la littérature médiévale qui ont, si l’on en croit celui qui s’exprime ici, réellement existé. Il pense à peu près la même chose des extraterrestres et n’a qu’un souhait : que tous ceux qui courtisent celle qu’il n’a jamais cessé d’aimer – et à qui il dédie son livre – soient rapidement enlevés de terre afin de devenir, là-haut, sujets d’étude pour scientifiques interplanétaires.

Avec Les Géants, Ermanno Cavazzoni (qui a déjà publié Les Idiots et Les Écrivains inutiles chez Attila) rend un bel hommage au roman de chevalerie et à ses initiateurs qui ont fondé la littérature européenne. Il le fait en mêlant érudition et sens appuyé du burlesque, en revisitant les légendes et en multipliant des galeries de portraits qui font tomber de leur piédestal nombre de héros.
« La traque impitoyable dont ont été victimes les géants peut expliquer leur extinction ; mais selon moi, ça vient surtout de leur système reproductif mal ajusté et de leur activité sexuelle inadéquate. »

Ermanno Cavazzoni : Les Géants, traduit de l’italien par Monique Bacelli, Le Nouvel Attila.