Si discrète que soit celle qui avait publié en 1993 L’homme du sans-sépulcre (Editions Wigwam), sa voix n’en demeure pas moins forte, vibrante, cinglante. Ci-gît l’armoise, sorti il y a un peu plus d’un an chez Simili Sky, s’ouvre sur un désordre perturbant et fragile qu’elle ne cesse d’empoigner à bras le corps, conjurant ses peurs en préférant l’attaque à la soumission.
« J’ai un corps qui me ronge et ne sais plus où virer ».
Elle esquive, contourne les obstacles, sait faire bloc avec des mots rares ou ordinaires qui tiennent dans un poing fermé. Reste dès lors à trouver sa cible et à frapper juste. Ce qu’elle fait avec hargne et vigilance. Les coups qu’elle porte ne sont jamais dirigés au hasard. La violence qui s’immisce dans ses poèmes ne gicle qu’avec parcimonie.
«L’huître s’effleure / se caillasse à bourrelets de franges / et tandis que de sa main, de son extrême regard / je ne suis plus là / la rogne gronde / à corps retranchés. »
Il y a chez Alice Massénat une tension très élevée (qui s’empare également du lecteur) mais qu’elle réussit, dans ce livre plus que dans les précédents, à atténuer pour créer des zones d’accalmies qui peuvent s’attarder « jusqu’aux voiliers à l’approche » ou s’en aller épouser « cette histoire du dard caracolant de bris en rafles ». Moments
de calme relatif avant que la colère ne refasse surface pour attaquer, griffer, fustiger à nouveau.
« Je hais jusqu’à ces mecs / tripes à valoir / seins en potence se refusant / ne se préservant qu’à bout de souffle / cancaneurs je vous le dis. »
Alice Massénat a également publié Le Catafalque aux miroirs (Editions Apogée).
« J’ai un corps qui me ronge et ne sais plus où virer ».
Elle esquive, contourne les obstacles, sait faire bloc avec des mots rares ou ordinaires qui tiennent dans un poing fermé. Reste dès lors à trouver sa cible et à frapper juste. Ce qu’elle fait avec hargne et vigilance. Les coups qu’elle porte ne sont jamais dirigés au hasard. La violence qui s’immisce dans ses poèmes ne gicle qu’avec parcimonie.
«L’huître s’effleure / se caillasse à bourrelets de franges / et tandis que de sa main, de son extrême regard / je ne suis plus là / la rogne gronde / à corps retranchés. »
Il y a chez Alice Massénat une tension très élevée (qui s’empare également du lecteur) mais qu’elle réussit, dans ce livre plus que dans les précédents, à atténuer pour créer des zones d’accalmies qui peuvent s’attarder « jusqu’aux voiliers à l’approche » ou s’en aller épouser « cette histoire du dard caracolant de bris en rafles ». Moments
de calme relatif avant que la colère ne refasse surface pour attaquer, griffer, fustiger à nouveau.
« Je hais jusqu’à ces mecs / tripes à valoir / seins en potence se refusant / ne se préservant qu’à bout de souffle / cancaneurs je vous le dis. »
Alice Massénat a également publié Le Catafalque aux miroirs (Editions Apogée).
Alice Massénat : Ci-gît l’armoise, Editions Simili Sky (Véronique Loret, 9 rue Garibaldi – 93400 Saint-Ouen).
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