Pierre Soletti préfère marcher à côté des rails ou s’en écarter plutôt
que de se poster sur les quais en ayant les yeux constamment braqués sur
l’horloge et les panneaux lumineux. Il aime voyager léger et s'appuyer, au fil de ses périples, sur ce regard vif et libre qui ne lui fait jamais défaut. Trouver un arbre migrateur (le
palétuvier), guetter les brusqueries du vent derrière la vitre ou
s’imaginer l’étonnement d’une flaque d’eau qui voit la mer déferler et
l’anéantir en un éclair sont quelques unes des surprises qui l’aident à
traverser ses jours en pointillés avec pour seuls titres de voyages des
poèmes brefs et spontanés. Il y dit ses étonnements ou ses
désenchantements. Sans s’épancher mais avec lucidité.
« la vie parfois
ressemble à un sale type
qu’on a envie d’attraper
par les oreilles
& de secouer
& de secouer
secouer
secouer
jusqu’à ce qu’il en tombe
quelque chose »
Ce voyage, il ne le réalise pas seul. Amélie Harrault illustre et
anime à sa manière (ombres, portraits, décors ou intérieurs saisis dans
leur réalité) ces instants de vie en les faisant bouger sous nos yeux.
La réalisatrice et scénariste de Mademoiselle Kiki et les Montparnos trouve dans les textes de Pierre Soletti (où les arrêts sur image sont permanents) un univers qui ne pouvait que l’enchanter.
Pierre Soletti (textes) et Amélie Harrault (illustrations) : Je dirais que j’ai raté le train, Éditions Les Carnets du Desserts de Lune.
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