Antoine Emaz est décédé. Voici le poème qu'il m'avait confié pour le numéro 8 de la revue Foldaan en 1987.
"la nuit devant
sans faille et sans prise
fenêtre devenue plaque de nuit noire
devant
lisse
me renvoyant
un jour laisse si peu de temps
ouvert
maintenant
mat
cela qui nous pousse vers la fin
cela peut-être
l'accroissement du poids malgré les tentatives
vieillir
poème à tailler dans cette masse
pour exister même un peu
contre
une résistance inerte un poids une paroi
moments où on voudrait fuir
jusqu'à n'être plus rien
qu'un grain de sable
un givre
moments où ce qui obstrue
s'avance progressivement en dedans
bloquant le souffle
ainsi on vit bougeant
tant bien que mal
on sait qu'on ne s'éliminera plus
qu'il ne reste qu'une infinie fatigue
à accepter encore"
Déjà hanté par la mort, Antoine Émaz. Merci à toi, Jacques, de ce poème.
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