« Beaucoup de neige
en la mémoire,
les paumes
désertes,
le front brûlant.
en la mémoire,
les paumes
désertes,
le front brûlant.
Personne
au-dehors,
au-dedans,
puis de nouveau
dehors. »
au-dehors,
au-dedans,
puis de nouveau
dehors. »
Il revient sur ces moments passés, " à la merci du cœur ", dans un
espace blanc et restreint, en notant que la peur s’était évaporée, que
le souffle manquait mais que la respiration cherchait à pénétrer dans
cet « océan / sous le masque à oxygène ».
La deuxième partie, nommée " verticales d’instants ", se présente
tels des rais de lumière qui épousent la verticalité de la page et qui
l’aident à redécouvrir ce qui l’entoure. Il se tient à l’écoute des
choses simples, des bruits du quotidien, des odeurs, des regards et les
reçoit avec d’autant plus de plaisir qu’il a failli ne jamais plus
goûter à ces offrandes naturelles.
« Aimer
le mot
poussière
jusqu’à
l’offrir
de la voix
au vent
d’ouest.
le mot
poussière
jusqu’à
l’offrir
de la voix
au vent
d’ouest.
Ne rien
ajouter,
ne rien
effacer,
la buée
seule
découvre
une route. »
ajouter,
ne rien
effacer,
la buée
seule
découvre
une route. »
Cette simplicité en forme d’évidence, où sagesse et humilité sont de
mise, on la découvre, tout aussi clairvoyante, dans la troisième
séquence du recueil, ce " lexique retrouvé " qui s’apparente à une
réappropriation des mots. C’est une rééducation singulière. Tous ont
une odeur, une couleur, un passé, une charge émotionnelle, un physique
particulier et un attrait différent. Le poète Pierre Dhainaut les côtoie
depuis longtemps, sans doute bien avant la parution de son premier
livre, Le poème commencé (Mercure de France, 1969). C’est donc
un long compagnonnage qui a été brusquement interrompu et le rabibochage
ne peut s’effectuer qu’avec lenteur. Mot à mot. Poème après poème. Peu
à peu, les affinités réapparaissent tandis que le naturel reprend son
cours.
« Émouvoir les pierres,
en ramasser une,
soigneusement
y inscrire
le nom "pierre". »
en ramasser une,
soigneusement
y inscrire
le nom "pierre". »
Il se tient, pour finir, au plus près des éléments. Debout, en vie au
milieu des autres. Heureux d’être toujours présent au monde. Et de
poursuivre sa route.
« Nous publierions un poème
comme on plante un arbre
comme on plante un arbre
sur la berge d’un fleuve, nous aurions plusieurs vies
pour l’accomplir, toucher terre
dans l’élan, incarner, rayonner,
continuer...
dans l’élan, incarner, rayonner,
continuer...
Pierre Dhainaut : Une porte après l’autre après l’autre,éditions Faï fioc.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire