« Grison d’Allemand est un drôle de nom pour qui ne vit qu’en Amérique latine. »
« Certains distinguent lièvre et lapin à leurs oreilles.
En effet, l’oreille de lapin est une plante
alors que l’oreille de lièvre est un champignon. »
Il nous donne rendez-vous dans les sous-bois ou dans la prairie, en haut des arbres ou dans les eaux turquoises des mers chaudes pour rencontrer quelques-unes de ces plantes, bêtes et bestioles dont les noms autrefois savants, issus souvent du latin, l’étonnent, le laissent perplexe et l’incitent aux jeux de mots.
« Je me suis renseigné, mais non :
la nonnette voilée ne pousse pas sur les mêmes terrains
que le phallus impudique.
L’impudeur n’étant pas suffisamment
attirante,
on l’appelle aussi parfois satyre puant. »
Des noms souvent peu connus apparaissent dans ce recueil où la nature reste secrète et discrète, ne se dévoilant qu’en fragments poétiques et malicieux, On y croise la tourte voyageuse et le chevrotain porte-musc, la tégénaire géante et l’ours à collier, le serpent à lunettes et la vesse-de-loup, le moqueur polyglotte et le maquereau espagnol,
« L’ambre liquide
donne son autre nom
au copalm d’Amérique.
Car c’est le copal,
une résine fossile,
qui donne son autre nom
au liquidambar ».
Philippe Annocque s’aventure sur les traces de ces spécimens rares ou communs, participant tous de la diversité d’une nature soumise à rude épreuve, accompagné, à nouveau, par Florence Lelièvre qui illustre, dessine, croque, d’une main vive et sûre, fleurs, feuilles, écorce, oiseaux, araignées, champignons, serpent, poissons, etc, donnant ainsi à voir ce qui se cache derrière plusieurs de ces noms.
Philippe Annocque : Nouvelles notes sur les noms de la nature, illustrations de Florence Lelièvre, éditions des Grands Champs.
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