Ainsi parlait Jean-Jacques Cellier en 2008 en évoquant la fabrication des livres qu'il publiait aux éditions La Digitale, maison qu'il avait créé en 1980. Il fut mon éditeur et l'imprimeur de nombreuses plaquettes de la collection Wigwam. Je l'ai connu grâce à Alain Jégou dont il a publié plusieurs livres. Il avait arrêté d'imprimer il y a quelques années, lâchant l'atelier qu'il louait à Baye, près de Quimperlé, pour ne plus quitter Moëlan-sur-Mer, où il continuait néanmoins à faire vivre le fonds La Digitale (diffusion Pollen) tout en rééditant quelques ouvrages épuisés.
Jean-Jacques est décédé
tôt ce matin. Avec lui, c'est un ami de plus qui s'en va,
discrètement, à son image. Il ne se mettait jamais en avant. Il
préférait que l'on parle de son cheminement éditorial, de ses
livres, de son travail d'imprimeur-typographe, de ses choix
littéraires et politiques, de son envie de donner à lire les textes de ceux et
celles dont il se sentait proche et qu'il convenait de ne surtout pas oublier, en ces temps de capitalisme et de libéralisme pur et dur (ainsi Barcelone 36 d'Abel Paz,
Souvenirs d'anarchie de Rirette Maîtrejean, Solutions sociales de
J.-B.-A.Godin, La rébellion de Kronstadt d’Alexander
Berkman et Emma Goldman.) Des dizaines d'ouvrages (de Jorge Valero à Claire Auzias ou de Yves Le Manach à René Lochu) jalonnent son parcours. La littérature des îles (à commencer par Ouessant) y occupe également une belle place, grâce aux livres de Jean Epstein, de Bernhard Kellerman et d'Anatole Le Braz.
On peut retrouver l'ensemble des publications des éditions La Digitale en allant sur ce lien.
Lire une présentation des éditions La Digitale sur le site de la librairie Quilombo.
Et le revoir au travail grâce à cette vidéo réalisée par la Médiathèque de Quimperlé.
Site des éditions La Digitale.