mardi 16 août 2011

Les Alentours

Michel Dugué offre une parole de grande retenue. Son attention au paysage s’y révèle toujours fertile. L'auteur d'Un Hiver de Bretagne (roman, Ubacs, 1985) ou du Chemin Aveugle (récit, Apogée, 2002) publie peu en poésie : il aura  fallu attendre six ans entre la sortie de son recueil Le Jour contemporain (Folle Avoine, 1999) et celle des Alentours (2005) où il nous rappelle, avec discrétion, combien les sous-bois, les chemins de traverse, les sentiers du bord de mer recèlent de bruissements infimes. Reste à les percevoir et à les transmettre... Le suivre au fil de ses longues marches en solitaire est sans nul doute l’option la plus sûre pour y parvenir. On met nos pas dans les siens. On se laisse guider. En lisière du monde, dans ce grand dehors où il isole et cisèle talus, roches, fragments de vies, échos furtifs et présences invisibles. Rien ne lui échappe. Il s’avère constamment à l’écoute, patient et enclin à la réflexion. 

Ici, il s’arrête. Observe « un morceau de vitrail. Mesure le temps qu’il faut pour que la lumière s’y réfléchisse ». 

Ailleurs, et plus tard, passé l’averse, la pénombre, on retrouve à nouveau cette lumière, très présente chez lui. Cette fois, elle « se retend
 
comme si des mains agiles
avaient recousu les bords,
ravivé l’air et
le bleu des ardoises. »
 
Cette voix, apparemment simple et posée, est en réalité teintée de nuances. La capter demande d’aller la rejoindre là où elle vibre, c’est à dire dans la fragilité et le secret des lieux que cet auteur arpente, sans relâche.



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