C’est sur les traces de ce nomade, qui promenait son œuvre hors des circuits institutionnalisés, que s’est lancée Laurence Skivée.
« J’ai une très grande admiration pour André Cadere et sa barre de bois rond. »
Elle le prouve en lui consacrant son livre, poème simple et volontairement sobre qui entend aller à l’essentiel sans jamais perdre de vue la démarche de l’artiste. C’est la fonction de l’œuvre et sa place dans l’espace qui importent.
« ce travail est portable
il gagne en indépendance
léger peu encombrant
Cadere transporte sa barre de bois rond n’importe où
dans la rue dans un magasin
dans une exposition
sans permission ou
avec permission de l’organisateur
mais sans y avoir été invité
créant ainsi
une perturbation.
Cadere abandonne sa barre de bois rond là où ça lui chante. Il en conçoit une autre puis une autre et une autre encore, etc. Celles-ci n’ont ni haut ni bas ni signature, ce qui ne les empêchent pas de rester identifiables, de conserver leur singularité et de créer une constellation.
« En revoyant ses œuvres, en me remémorant sa démarche, j’ai eu l’idée de capter sa voix, d’utiliser ses mots, de devenir Cadere le temps d’un poème » dit Laurence Skivée.
Pour mener ce lent travail d’approche, dans lequel figurent des citations de Cadere, elle s’est souvenue de plusieurs expositions de l’artiste et s’est également penchée sur les lettres (il y en a 43 au total et c’est un témoignage rare) que celui-ci, déjà bien malade et hospitalisé, avait adressées à son ami galeriste Yvon Lambert en 1978.
« Mon travail est par définition visuel : il existe là où il est vu et ceci indépendamment par rapport à toute structure », André Cadere
Laurence Skivée : constellation, poème sur un travail d’André Cadere, postface d’Yves Depelsenaire, éditions La Lettre volée.
Détentrice de Laurence Skivée, vient également de paraître, chez le même éditeur.
Logo : André Cadere, AKA “The Stick Man”, and Round Wooden Bar in Red, Blue, Orange, Green, Yellow and Violet, 1975, photo : private archive.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire