La nature a, on le sait, une imagination sans limites et l’homme, qui
entend tout nommer, est rarement en reste. Il n’a pas inventé le bulbul
des jardins (qui est un passereau), le noctilion pêcheur (une
chauve-souris), le marasme des Oréades (un champignon), le couscous (pas
le plat, le marsupial), le clitopile petite prune ou la bulgarie
salissante (ce sont également des champignons) mais il leur a tout de
même trouvé un nom en leur accordant, au passage, un beau surplus de
poésie naturelle. C’est celle-ci que décrypte Philippe Annocque dans ce
petit livre ludique et très documenté. Il y donne libre cours à son
esprit curieux. Certaines contradictions ou anomalies détectées entre la dénomination de quelques unes de ces créatures et leur façon d’être et de perdurer ne manquent
pas de l’étonner.
« De tous les insectes ailés
encore vivants de nos jours
le plus ancien est l’éphémère. »
encore vivants de nos jours
le plus ancien est l’éphémère. »
Insectes, oiseaux, plantes et (surtout) champignons ne semblent avoir
aucun secret pour lui. Il leur consacre quelques fragments, passe de
l’un à l’autre, joue avec l’étrangeté de leur appelation, situe leurs lieux de
vie. Il les laisse ensuite repartir dans le monde qui leur appartient et
qui n’est souvent relié au nôtre que par la magie des noms.
« Le nom donne à voir
ce qui nous échappait.
Depuis que je sais le nom
de l’accenteur mouchet
il y en a plein mon jardin. »
ce qui nous échappait.
Depuis que je sais le nom
de l’accenteur mouchet
il y en a plein mon jardin. »
Ces notes et fragments sont illustrées par Florence Lelièvre qui est
allée voir sur place ou, plus sûrement, au Muséum d’Histoire naturelle à
quoi ressemblent (cachés entre les oreilles de Judas et les prunes de
Cythère) quelques unes des plantes et certains des animaux évoqués ici
par Philippe Annocque.
Philippe Annocque : Notes sur les noms de la nature, éditions des Grands Champs.
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