« D’où vous vient votre inspiration ? » C’est à cette question
récurrente que Jean-Pascal Dubost entend se consacrer pendant la
résidence d’écriture qui lui est proposée en Ardèche. Il sait que la
question ne peut être balayée d’un simple revers de main et qu’une
réponse sèche et définitive serait inopérante. Pour bien cerner le
sujet, il entreprend deux chantiers complémentaires. D’une part, un
journal d’approche et de réflexion, où il note et mesure l’avancée de
ses travaux, et de l’autre, vingt poèmes qui lui semblent ouvrir autant
de pistes possibles pour tenter de comprendre ce qui fait naître le
texte.
« J’ai établi une liste de titres de poèmes en bloc que je veux
écrire ; écrirai ; dont il importera que chacun réponde à la question
très moult fois posée, et, quoique lancinante et à la longue irritante,
attachante : d’où vient votre inspiration ? »
Il précise d’emblée qu’il ne croit pas à la notion d’inspiration
poétique. Le poète n’est pas un être prédestiné qui serait doté d’un don
qui n’aurait pas été donné aux autres.
« La question est moins de savoir d’où vient l’inspiration que d’exposer clairement les moyens de la trouvure. »
Il cherche, fouille, s’interroge et nous propose de le suivre en
nous ouvrant son atelier. Les livres y sont en bonne place, notamment
ceux des écrivains qui se sont déjà attelés au sujet. Il les relit,
donne quelques extraits, dit son accord, son désaccord ou l’énigme que
tel ou tel propos fait surgir en lui. Ce qui l’intéresse, ce sont les
divers éléments qui peuvent susciter le poème. En ce qui le concerne,
ils sont multiples. Il les note. Cela va de l’énergie à la ponctuation
en passant par le rythme, la tension, la langue, le maniérisme, la
prose ou l’humour. Pourtant cela ne suffit pas. Reste l’élément moteur.
Et c’est le travail. Et plus encore : la rêverie au travail.
« Le travail d’écrire quotidiennement et soucieusement, sans vacances
ni repos et avec cure, n’en demeure pas moins un haut plaisir (non
dissimulé) (sinon revendiqué) et très peu lucratif, ne souffrant
d’aucune ordinaire pénibilité. Pour ce, je vis de peu, et travaille
beaucoup. »
Cela n’empêche pas les pannes. Dont il parle clairement. Et qui
peuvent parfois se réparer par les contraintes qu’il s’impose. Cela
s’intègre à la tâche. Où l’ennui, les ratures, les doutes, les
intuitions, les achoppements, les tâtonnements ont également leur mot à
dire.
« Écrire , aller chercher sa propre présence ; ne pas attendre passivement. »
Du travail est un livre stimulant. Porté par une écriture
narrative, sinueuse et inventive. Rythmé par une respiration ample
(inspirer/aspirer est une question de souffle). Jean-Pascal Dubost aime
manier la langue française et ça se sent. Il en est un fin connaisseur,
lisant tout autant les anciens que les modernes.
« Je contiens difficilement mon plaisir à mâcher de la langue afin de m’emplir l’être de volupté intemporelle. »
Jean-Pascal Dubost : Du travail, dessins de Francis Limérat, L’Atelier contemporain
Du même auteur, chez le même éditeur, paraît simultanément Lupercales, récit érotique et joyeux qui conte les aventures joueuses, amoureuses et fougueuses de Luperca et de Lupercus, deux entités mi-divines mi-humaines qui vivent dans une maison-louvière au cœur de la célèbre forêt de Brocéliande.
Le titre fait référence à la fête païenne (l’ancêtre de la Saint Valentin) qui avait lieu chaque 15 février à Rome dans l’antiquité en l’honneur de Luperca, la déesse-louve qui allaita Romulus et Rémus.
Du même auteur, chez le même éditeur, paraît simultanément Lupercales, récit érotique et joyeux qui conte les aventures joueuses, amoureuses et fougueuses de Luperca et de Lupercus, deux entités mi-divines mi-humaines qui vivent dans une maison-louvière au cœur de la célèbre forêt de Brocéliande.
Le titre fait référence à la fête païenne (l’ancêtre de la Saint Valentin) qui avait lieu chaque 15 février à Rome dans l’antiquité en l’honneur de Luperca, la déesse-louve qui allaita Romulus et Rémus.
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