lundi 21 janvier 2019

[carnets de murs]

Les photos et les vidéos défilent. Emmanuèle Jawad les observe, les détaille, écrit ce qu’elle voit. Son regard s’arrête sur les murs de séparation qui prolifèrent d’année en année et qui visent à barrer l’accès à de nombreux territoires. Elle se tient à cette réalité. Se poste devant. Pas de pas de côté possible.

« Il est interdit de sortir il est interdit de rentrer une logique unilatérale sécuritaire et renforcée de nouveaux murs un renforcement de l’ensemble tout un système de murs existants en projet des plans officiels il fabrique des passeports clandestins sans visage par la frontière les collines des zones désertiques une construction unilatérale un renforcement sécuritaire »

Ces blocs parfois surmontés de barbelés, de fils électriques ou de morceaux de verre fichés à même le béton et dotés de caméras thermiques ne peuvent être décrits que de façon clinique, avec des mots rudimentaires, issus d’un lexique restreint, des mots fonctionnels et interchangeables qui disent une réalité brute et glaçante.

« la caméra fixe un personnage en hors-champ plans larges véhicules traversant le champ un à un montagnes climats pierreux filmer ne pas filmer un mur métallique parois à stries métal bords plans lents de circulation intérieure mouvements et déplacements »

Emmanuèle Jawad a conçu son livre en s’appuyant sur des documents visuels (photographies de Bruno Boudjelal et de Josef Schultz, installations plastiques, vidéos, films) . Elle transmet, à l’aide de courts collages, ce que l’image déclenche en elle. Le cadrage est strict. Le béton mange la lumière. Des fragments purement descriptifs s’assemblent. Ils auscultent un paysage obstrué. Une zone de non-droit. Le montage qui intervient ensuite fait apparaître (tout au moins dans la première partie du livre) un texte court en haut de page et en bas l’implacable liste des murs de séparation dressés un peu partout sur la planète, avec les dates de construction et les longueurs.

Ce qui se passe de part et d’autre de ces murs n’est pas dit mais cela est évidemment bien plus que suggéré. Il en va de même pour les photos. Au lecteur de les imaginer.

« le mur n’est pas filmé on enregistre les visages on écrit le mur de longs mouvements sur les dispositifs de surveillance les récits anonymes les forces répressives »

Emmanuèle Jawad : [carnets de murs], Lanskine

vendredi 11 janvier 2019

L'enfant rouge

« Ensuite je suis parti à la recherche de mon enfance », écrit Franck Venaille dès la première phrase de L’enfant rouge. Le livre est ancré au cœur du onzième arrondissement, là où il a grandi, et plus particulièrement dans la rue Paul Bert. Il confie, en un monologue intime et intense qui court sur une centaine de pages, ce que furent ses premières années dans ce quartier populaire. Il le fait en suivant les pas de Moi de onze ans, le gamin qui apparaissait déjà, en 2003, dans Hourra les morts ! C’est ainsi qu’il se pose, s’installe dans une époque, celle d’après-guerre, pour sillonner les rues en piochant dans sa mémoire.

« Je me nomme Franck Venaille et je sais que mon enfance m’attend dans cette rue Paul Bert proche si proche du Bazar rouge que je salue. Ça. Je me souviens parfaitement de ce vaste entrepôt que, de mémoire, je situe entre la rue de Cîteaux et le faubourg Saint-Antoine. On communiquait d’un étage à l’autre par un large escalier en colimaçon. »

Il se réapproprie la géographie des lieux, revoit l’école communale de garçons de la rue Titon, les élèves Frankel et Klugman (qui ont, par miracle, « échappé aux convois »), la bibliothèque Forney, la cave qui servait de refuge pendant les bombardements, des silhouettes qui sortaient d’une brasserie et d’autres qui s’évaporaient derrière les portes cochères.

« J’avance lentement. Je connais les richesses installées derrière chaque porte cochère. Il existe une grande logique mentale chez Moi de onze ans. On pourrait même se demander si, très jeune, il ne s’est pas voué à la recherche du point extrême de la douleur. »

Il découvre le monde, circule dans les rues, prend un peu d’âge, s’initie à la lutte des classes, vend l’Huma Dimanche, fréquente les militants, s’interroge, apprécie surtout l’attitude de l’Italien Enrico B., « véritable fruit rouge, celui qui a compris que c’est le peuple allié aux autres forces politiques progressistes qui fait la révolution ». Il écoute, se forge ses propres convictions, se heurte aux « cardinaux rouges », les gardiens de la doctrine, lit beaucoup, surtout Baudelaire, écrit, se lie d’amitié avec un merle qu’il nomme Avril et qui l’accompagne dans ses périples.

« Alors je mène le combat et je dis : ne laissez pas les merles noirs être, par le chagrin, traversés. Protégez-les. Oui, que quelqu’un s’engage à lutter. Tel un Partisan. Je porte une grande douleur à l’âme, répète encore Avril. Ma sensibilité est blessée. J’ai vu des hommes qui longeaient les murs de l’hôpital. C’était au petit jour. Et j’ai ressenti quelque chose qui ressemblait à la souffrance. »

Si Moi de onze ans grandit et bouge dans le temps, il reste néanmoins toujours tapi dans la tête de l’homme Venaille. Qui poursuit sa route en lui décochant des clins d’œil complices. Le livre s’arrête au moment où il lui faut monter « dans l’un de ces lourds camions militaires » qui l’emporte en Algérie.

« La rue Paul Bert est un chant triste dans le soir. On y joue des airs qui font frissonner. Longuement. Et l’homme des colères imprévisibles sort de sa poche une image le représentant, enfant. Moi ! À onze ans. Dans une page consacrée aux écrivains. »

Tout l’univers de celui qui n’aura jamais cessé d’observer « la multitude de nuages cachant la vie réelle » se retrouve ici. Il y a son lyrisme percutant, le réalisme qu’il y instille, sa mélancolie, ses étonnements, ses révoltes, ses engagements, ses longs arpentages des quartiers déshérités et son indéfectible lien à l’enfance. L’angoisse se fait discrète. Elle viendra plus tard. L’enfant rouge, publié quelques semaines après la mort de son auteur, n’est pas seulement le dernier livre de Franck Venaille, il est aussi celui des commencements.

Franck Venaille : L’enfant rouge, Mercure de France.

mercredi 2 janvier 2019

Un autre monde

Après avoir évoqué la lente agonie et la mort de sa mère dans Ces vies-là (La Contre Allée, 2011), Alfons Cervera se penche ici sur la vie de son père. Quand celui-ci disparaît, à l’improviste, son cœur le lâchant en pleine rue, là-bas, à Los Yesares, où se situent ses romans, l’écrivain a conscience qu’il ne connaît pas vraiment le parcours de cet homme. Il était très silencieux et est parti avec ses secrets.

« Il y a un tourbillon d’eau croupie plein de larves mortes dans l’inventaire de ce que tu n’as jamais dit à qui que ce soit, nulle part, comme s’il y avait une vie pour être vécue et une autre destinée à rester jusqu’à la mort dans une géométrie obstinée et invisible de l’obscurité. »

Il plonge dans ses souvenirs, fouille au grenier, en ressort de vieilles photographies. En parallèle à cette recherche, il lit, note, décèle de précieux points d’appui chez des écrivains qui lui sont lui chers et qui n’ont pas leur pareil pour comprendre la complexité de l’âme humaine. Peu à peu, des fragments reviennent. Il revoit son père, qui exerçait le métier de boulanger, les réveillant, lui et son frère, alors qu’il faisait encore nuit, pour qu’ils viennent l’aider au fournil.

« Tu te plantais là, devant la bouche du four, la pelle à la main, avec l’habituel et insignifiant petit verre de gnôle pour atténuer la chaleur insupportable des braises. Les dalles mauresques couvertes de poussière de cendre noire. Cette couleur semblable à celle du crépuscule que l’on devine au fond de la voûte de briques. »

Les images qui refont surface ne touchent d’abord que les moments que l’auteur a pu partager avec son père. Il se souvient que cet être mutique, qui ne se confiait pas, s’exprimait par contre aisément, et avec talent, au théâtre. Il faisait résonner les mots des autres mais cadenassait les siens. Il garde également à l’esprit ces incessants déménagements qui intervenaient sans raisons apparentes, lançant la famille sur les routes, de village en village.

« Les maisons où nous avons vécu. Où se trouvaient-elles. Que sont-elles devenues. Parfois je m’imagine que je reviens et je me vois parcourir les rues, les mêmes rues qu’alors, je m’arrête devant les vieilles façades mangées par des fenêtres insignifiantes, je regarde les trous que le temps a creusés au coin des bâtisses. »

Il est un mystère qui intrigue celui qui est tout à la fois fils, écrivain, narrateur et personnage du livre. Il en parlait déjà dans Ces vies-là. C’est un élément essentiel de sa quête autobiographique. Il le décrypte patiemment. Il s’agit d’un papier qu’il a découvert par hasard dans une serviette où sa mère rangeait des documents. Elle disait ne pas connaître l’existence de cette pièce où il était écrit que le père avait été condamné à douze ans d’emprisonnement en 1940, après l’arrivée au pouvoir des fascistes.

« Le temps de la mort, c’est celui de la lenteur. Bien que la tienne soit survenue sans préavis, cela faisait des années que tu voulais au premier détour abandonner ta mémoire. Personne ne connaissait ces papiers. Je me demande qui les aura placés là... »

Chez Alfons Cervera, la mémoire familiale et la mémoire collective se rencontrent et se complètent fréquemment. Ici, le silence du père ne diffère pas de celui des vaincus. Tous ont farouchement résisté avant de devoir vivre en retrait (voire en prison ou en exil). Ils portaient en eux une peur que ne pouvait qu’attiser le long règne du dictateur. Ce roman suit le rude cheminement de l’un d’entre eux. Il met à jour une mémoire longtemps interdite pour redonner vie, vingt ans après sa mort, à un homme qui aura légué bien plus que ses silences.

Alfons Cervera : Un monde monde, traduit de l’espagnol par Georges Tyras, éditions La Contre Allée

dimanche 23 décembre 2018

À dos de Dieu

On le remarque assez vite avec ses bras en battoirs, son torse de corsaire et ses cheveux qui tombent dans sa bouche. Il s’enfonce dans la foule. Tout en lui est mouvement. Un tambour résonne dans sa tête. Cela le propulse au loin, lui procure rythme endiablé et cadence infernale. Ça lui remue les tripes, lui gratte le cerveau, attise son incroyable vitalité. Cet homme véloce, assoiffé, habitué à survivre en terrain miné et à balancer à coups de pieds ou de poings les poubelles qui débordent dans les rues de la ville, s’appelle Beffroi. Il a jailli un beau jour dans la vie de l’écrivain (qui venait de le surprendre en train de vomir sur un tas d’ordures) et est instantanément entré dans son roman.

« Beffroi, ce n’avait jamais été pour moi, à proprement parler, l’image d’un clocher, mais une BEte semant l’eFFROI, quelque chose d’aussi peu mobile que possible. »

Il y a du monstre en lui, des pulsions de mort qu’il tempère en s’adonnant à l’alcool, au sexe, à la violence. Armé d’un simple canif, il peut faire mal, surtout quand il est coincé dans un bureau (au milieu de « codétenus » qui ont l’air d’accepter leur sort) ou dans une rame de métro surchargée. Tout ce qui l’empêche de se mouvoir librement le contrarie. Il fonce. Dit qu’il se déplace « à dos de Dieu ». Envoie valdinguer les bonnes manières et s’amuse à faire sauter les uns après les autres les verrous du prêt-à-penser. Il est né avec ce besoin de ruer dans les brancards. L’année 1968 a amplifié sa fièvre. Depuis, il vit tel un volcan en éruption. Il possède un cri de guerre (« ahon ») qu’il martèle avec force. Il se prend parfois pour un train. Ceux qui, dans ces moments extrêmes, le croisent, doivent s’écarter pour éviter la collision. Enfant déjà, sa grand-mère avait peur de lui. Elle se réfugiait à l’étage quand il déboulait.

« La ville ne cesse de le frapper au ventre, au sexe, parfois dans la nuque avec une violence rare. Il rend coup pour coup. Les foules brusquent sa solitude, l’illuminent. Au fur et à mesure qu’il découvre la cité, il s’aperçoit qu’elle craquelle de toutes parts. Les rues s’encastrent les unes dans les autres. Les commerçants ont l’air figé sur le seuil des boutiques. »

Beffroi bat le pavé en compagnie de Laure. Il l’a rencontrée dans la prison-bureau d’où ils se sont extraits en abandonnant le directeur inconscient sur le parquet. Ils font route ensemble. Ils circulent en s’approchant des éboueurs et des étudiants qui semblent vouloir s’allier. Un parfum d’insurrection flotte sur la cité. Un beau désordre se prépare. Il y a des grèves, des rassemblements spontanés, des émeutes. Cela les transcende. Ils accélèrent l’allure. Vident des bouteilles. S’aiment contre un mur. Lacèrent des affiches. Fouillent dans les poubelles qui s’amoncellent. En chemin, tombent même sur Moreau, l’écrivain qui, préparant un livre sur "la permanence et la cohérence de l’ordure", a permis à Beffroi de devenir ce qu’il est.

« Je vais t’apprendre comment on écrit un livre, hurle Moreau, tandis que Laure le branle, au grand dam de quelque chose comme brejnev, pinochet et m.l.f réunis. et Beffroi de foncer dans Moreau, mais ce n’est pas une mince affaire ahon. il faut voir ça ahon. ces tripes ahon. cette chair ahon. toute cette chair déglinguée, des traces de déflagration, des lésions, des désordres, des commencements de ruine, des maquis de palpitations, des lieux comme des tranchées, des bruits de combat sans issue. »

En préambule à ce roman, publié une première fois en 1980 (éditions Luneau-Ascot), Marcel Moreau dit ce qu’il pense du personnage monstrueux et singulier qu’il avait alors conçu et mis en scène.

« Beffroi (est) le seul de tous ceux que j’ai créés qui ne m’inspire qu’une joie paternelle, une bienveillance d’auteur tout aléatoires. Je lui ai donné une vie qu’il m’a rendue en malaise »

Ses fulgurances, sa formidable énergie et sa personnalité singulière trouvent effectivement un terrain à leur convenance dans l’œuvre hors-norme de Marcel Moreau. Celui-ci laisse l’animal fou galoper au gré de ses impulsions tout en tenant les rênes avec souplesse. Porté par un souffle sonore et puissant, son texte embrase et embarque. Il vibre, gonfle, gicle, halète, bégaie, éructe, tangue, secoué par un mélange de révolte, de passion et d’ivresse. Il est habité par un phrasé vertigineux. Celui, unique, que Moreau propage avec la même ardeur, d’un texte l’autre, de la fiction à la non-fiction, depuis la parution de Quintes, son premier livre, en 1962.

« Sur son banc, l’auteur a le regard fixe, il cuve après la noire ivresse. Il est bien seul avec les derniers échos du long cri qu’il vient de pousser. Avec ses plaies, ses misères, ses brûlures. Il ne crée rien qui ne laisse de traces. Jamais il n’en est quitte à bon compte. Derrière les actes les plus fous de l’histoire individuelle ou collective, il sait qu’il y a toujours un vocable, une combinaison verbale, une rumeur. C’est vers ce feu central des mots qu’il se dirige. »

Qu’une collection nommée Les Indociles débute par un tel texte est plutôt de bon augure.

Marcel Moreau : À dos de Dieu ou l’ordure lyrique, Quidam éditeur, collection Les Indociles.

jeudi 13 décembre 2018

Un tour au verger

La maison est bâtie sur une butte. Le verger se trouve derrière, légèrement en retrait et en contrebas. À côté, il y a le jardin, le champ, la cabane (pour l’âne et la jument), le hangar, le tracteur, la serre, l’appentis avec les cageots, les outils, les bouteilles. C’est là, dans un lieu calme, bordé de haies, que vit Thierry Le Pennec. Il cultive un hectare de pommes à couteaux dans les Côtes d’Armor.

« et grande journée d’épandage
des tourteaux de ricin tout autour des troncs
avec neveu venu
aider son vieux tonton
qui joue là son va-tout
« ça passe ou ça casse » disait Frère souvent
c’est le cas de le dire encore »

Il lui faut choyer ses arbres, les tailler, les traiter, parfois leur installer des tuteurs, faire respirer la terre qui les porte et les nourrit, l’aérer, la fumer. Il y durcit ses muscles, y attelle son corps. Travaille en espérant que le gel ne viendra pas griller les bourgeons et que la femelle du charançon ira déposer ses œufs ailleurs.

« Caisses, brouette, l’échelle et les mains. Atelier primitif. À la façon dont se détache la queue, on sait que c’est mûr. »

Tout cela, labeur, récolte, et d’autres choses encore, la vie tout entière, sa femme, ses enfants, la patience, la lenteur, l’érotisme, le désir des corps qui ont envie de se donner du plaisir et qui s’y emploient avec tendresse, Thierry Le Pennec l’écrit avec simplicité, sans emphase, en une poésie subtile et élémentaire, se demandant toutefois si ce qu’il note ainsi, par petites touches, chaque texte trouvant sa page « comme les pas le long des Reines des Reinettes qu’on prend le temps d’éclaircir », ne s’apparenterait pas plutôt à une sorte de journal qu’à un recueil de poèmes.

« Chaque jour son événement il est bon de le dire. Peu importe au fond ce que c’est s’il y a la manière, à deux mains adoptée, d’un écrit, d’un manche d’outil, s’il advient au cerveau comme un branle une cloche, une vibrée d’azur, de sombre météo. »

Humble, modeste, il avance à son rythme, à pas mesurés. Déroule sans élever la voix, mais avec un timbre très personnel, des poèmes brefs qui éclairent des moments familiers ou particuliers de sa vie et de celles de ses proches. Il se sait relié aux autres, le dit et s’en réjouit souvent. Il évoque ceux qui, comme lui, cultivent en solo leurs parcelles et qu’il rencontre lors d’un comice agricole ou d’une manifestation, ou pour un coup de main ou un coup de cidre. Il fouille dans les archives mémorielles des hameaux, y retrouve trace des hommes qui se sont échinés ici bien avant lui. Il y a longtemps que la terre a bu leur sueur mais elle se souvient toujours de leurs ombres. Ces faits infimes s’ajoutent à ceux qui naissent du présent. Certains déboulent d’’Inde ou d’Amérique. Tous alimentent les écrits d’un poète qui travaille au verger tout en restant attentif aux échos du monde qui l’entoure.

« chaque fois que je tourne
un poème au tracteur me revient
la pensée d’une ornière un arbre
que le vent coucha là sur le bord »

Thierry Le Pennec : Un tour au verger, éditions La Part Commune.


On peut également lire Thierry Le Pennec dans Jour de marché (Le Chat qui tousse) où il évoque les matins passés derrière l’étal à vendre ses pommes et dans Pré poèmes et pommes (éditions Potentille) où il dit, en une suite de poèmes courts, ce qu’est son quotidien de cultivateur et la force intérieure qu’il y puise.